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Artiste ! Tiens, au fait, ce mot est identique au masculin et au féminin. Serait-il neutre ? Non il est tout sauf neutre, l'histoire de l'art nous le dit assez... Alors il va falloir naviguer entre les écueils, jouer avec les codes, prendre en charge l'histoire.
C'est un peu de cette façon, un peu abrupte, cependant, que l'on pourrait présenter Agnel-Gouzy, une peintre hors des sentiers battus.

Des corps amoureusement explorés

De la foule des corps amoureusement explorés par le pinceau des peintres, Isabelle va faire surgir les jambes, les cuisses et ce qu'il y a entre les cuisses. Cet objet que l'on dit obscur et qui apparaît en pleine lumière, à peine crypté par une abstraction vigoureuse.

Au fil du temps apparaissent les rencontres : Cy Twombly, Rothko, Plagnol, Hantaï, admirations dont se nourrit le travail sans pour autant perdre le fil. Le fil, oui, car voici les robes peintures. Isabelle dit « peinture-couture ». Les toiles quittent les cimaises, épousent le corps des femmes, descendent dans la rue.

Une affirmation de la féminité

Cette affirmation obstinée de la féminité n'est pas sans risque, elle peut faire oublier le travail du peintre, le diluer dans l'anecdote. C'est ici que cette exposition, qui permet de s'immerger dans le travail d'Isabelle Agnel-Gouzy, prend tout son sens.

Car il s'agit là, véritablement et essentiellement, de peinture. C'est une abstraction puissante, peuplée de signes et d'allusions, très travaillée, très colorée, qui se déploie sur les toiles sans cadre, sur les vêtements, sur le papier, parfois aussi sur des photographies. C'est un très beau travail.

Ne manquez pas cette rencontre. Villa Tamaris  à La Seyne sur Mer jusqu'au 13 mars 2016.