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Le 10. novembre 2014 à 12h12

Ollioules Ciné-concert Le FIME fait escale à Ollioules

Pour son rendez-vous annuel à Ollioules, le Festival international de musiques d’écran a choisi Vive le sport (The Freshman) de Sam Taylor, film américain de 1925, avec Harold Lloyd, sur une musique improvisée des jazzmen Mauro Coceano et Olivier Lagodzki.

Les organisateurs du FIME, Luc Bénito et Laurence Recchia.

Les organisateurs du FIME, Luc Bénito et Laurence Recchia.

Le Festival international de musiques d’écran se déplace pendant dix jours dans plusieurs communes de l’agglomération de Toulon, jamais deux fois au même endroit : La Garde, La Valette, Hyères, Le Royal, le Théâtre Liberté, Ollioules. La dernière se joue en général à l’Opéra avec un film comique (Chaplin ou Buster Keaton). « C’est quasiment le seul festival de ciné-concerts en France », était fier d’annoncer l’un de ses organisateurs, Luc Bénito. On peut y découvrir des films muets des 30 premières années du cinéma sur des musiques différentes (jazz, classique, électronique…). « C’est dans les années du muet que l’on a inventé le langage cinématographique. »

Genre burlesque


Harold Lloyd fait partie des acteurs comiques au même titre que Charlie Chaplin et Buster Keaton. Il est moins connu, mais gagne à l’être avec son humour visuel basé sur des gags anticipés par des indices. « Nous avions déjà projeté un film de cet acteur, Safety last, sur la musique de Mauro Coceano, déjà », a expliqué Luc Bénito. « Nous avons souhaité continuer avec le même acteur et le même musicien., cette fois-ci accompagné d'Olivier Lagodzki. Nous creusons le sillon. »

Improvisation


Cela fait douze ans que Mauro Coceano et Olivier Lagodzki jouent ensemble, notamment dans des ciné-concerts. « On se connaît très bien et on connaît bien le film. Il s’agit davantage d’un concert que d’un accompagnement. Le film en est la partition que nous interprétons», expliquait Olivier Lagodzki. Il joue du trombone et Mauro du piano, mais ont changé tous deux d’instruments au gré de leur inspiration : percussions, clochette, triangle, voix et objets sonores inhabituels, sans négliger l’électronique. Ils définissent leur musique d’électro-acoustique. « On ne sait pas ce que l’on va jouer. Cela dépendra du son de la salle et des gens, dont nous sentons l’humeur inconsciemment. Ce sont eux qui nous orientent dans une direction musicale. » Le public a en effet apprécié et l'a montré en applaudissant longuement à la fin du spectacle. « Vous avez assisté à une première… et dernière mondiale », a plaisanté Mauro Coceano.

Principe de démocratisation


« Le rendez-vous d’Ollioules à 15 heures est familial et nous le gardons d’une année sur l’autre. On remplit l’Opéra, les 700 places du Théâtre Liberté, mais également les 100 de la salle Jean Moulin. Dans ce festival, il y a de la place pour les films plus pointus et pour les films familiaux qui sont présentés ici. Les gens nous suivent et nous font confiance, même s’ils ne connaissent pas les films. Ils se construisent ainsi leur propre histoire du cinéma. » La salle Jean Moulin était en effet pleine. L’adjointe à la culture Monique Macia, représentant le maire, a remercié le public d’être venu si nombreux par une après-midi de pluie : « On a un public formidable ! »

Année anniversaire


Le FIME fête cette année sa 10ème édition. « Quand nous avons commencé, nous ne pensions pas durer si longtemps », évoque Laurence Recchia, co-organisatrice du FIME. «Si nous existons encore, c’est qu’il y a un public pour ce cinéma. » Pour cette année anniversaire, le festival, qui a toujours un thème, n’en a pas : tout est permis donc. Les organisateurs ont fait cette année des choix parfois audacieux, en optant par exemple pour un DJ, Chloé. « Nous aimons nous renouveler, » explique Luc Bénito.

Le FIME se poursuit jusqu’au 15 novembre dans plusieurs villes de l’aire toulonnaise. Le prochain ciné-concert est « Blackmail » d’Alfred Hitchcock au cinéma Le Royal mardi 11 : « Ce film est un summum de suspense. Hitchcock a appris l’art du suspense avec le muet, en semant des indices qui anticipent l’action comme le font les films comiques », a expliqué Luc Bénito. Si l’on en croit la richesse du répertoire du cinéma muet, le FIME a encore de longues années à vivre.

, le 10 novembre 2014

Autres photos:

Mauro Coceano au piano et Olivier Lagodzki au trombone, mais pas que. Avec l'adjointe à la culture Monique Macia.
Mauro Coceano au piano et Olivier Lagodzki au trombone, mais pas que.