Rencontre avec Rabah Houia directeur de Sud Concerts

Sud Concerts existe depuis 1995 et ses activités sont diverses. L’entreprise s’occupe notamment de la programmation du Pasino à Aix en Provence et produit des artistes comme Enrico Macias ou Murray Head. Sud Concerts aura la gestion du festival des Voix du Gaou pendant 5 ans, et Rabah Houia se montre satisfait de cette première édition, « Nous avons accueilli 35.000 spectateurs, c’est exactement ce que l’on prévoyait. »

Les artistes semblaient aussi satisfaits de l’organisation, « Les artistes sont tous ravis, grâce au site extraordinaire et au travail de notre équipe, par exemple Bénabar nous a adressé des fleurs le lendemain ».

Par rapport à l’hétérogénéité des concerts proposés, Rabah Houia expliquait, « nous sommes libres de la programmation, nous voulons nous adresser à tous les publics ». Enfin, concernant « l’éco festival », Rabah Houia nous signifiait que l’idée était de protéger le site : « nous avons décidé d’entreprendre une gestion écologique de l’évènement ». Ainsi Sud Concerts s’est engagé à compenser les émissions de CO2 générées par les déplacements des festivaliers et des artistes en soutenant un projet de solidarité climatique en Himalaya indien, nous expliquait Camille Soler, chargée de l’éco festival et des bénévoles. Action qui a certainement son mérite d’être d’un point de vue de la gestion globale de la planète, mais qui doit sonner un peu faux aux oreilles des bruscain : « On vous pollue votre environnement mais en échange on va améliorer celui des himalayens ». Ceci dit, il s’agit quand même d’un plus pour la gestion du festival par Sud Concert, vu que les organisateurs précédents ne s’étaient même pas posé la question. Et de plus les himalayens n’ont pas pu assister aux concerts.

Enfin, Dominique Ducasse, adjointe déléguée à la culture, rencontrée à l’occasion du concert de Tryo, nous disait être « pleinement satisfaite du déroulement du festival, Sud Concerts a respecté le cahier des charges, nous en sommes très heureux ».

L’éco festival, du côté des associations

Les « partenaires éco citoyens » de Sud Concerts étaient Surfrider Foundation, l’Institut Océanographique Paul Ricard, le SITTOMAT et Aremacs. Le site a pu ainsi être « préservé » grâce au travail des bénévoles. Ainsi Aremacs s’occupait du triage des déchets, chaque soir après les concerts les bénévoles s’activaient pour nettoyer le site. Et leur efficacité ne faisait aucun doute, après le concert de Tryo, en une demi-heure l’espace était déjà nettoyé. L’année dernière les employés municipaux prenaient en charge cette tâche, mais ne pouvaient pas s’en occuper au fur et à mesure, et devait le faire le lendemain matin. Arthur, co-fondateur d’Aremacs était très heureux de ce festival les « bénévoles ont fait du bon boulot, et j’ai l’impression que les gens ont adhéré à cette idée d’éco festival ».

Surfrider tenait un stand et ses bénévoles s’occupaient de sensibiliser le public aux problèmes écologiques, comme les macro-déchets et appelaient à respecter le site. Moana nous disait « que beaucoup de parents amènent leurs enfants nous voir, car nous disposons d’un matériel pédagogique très ludique ».

Concernant l’éclairage, les techniciens nous disaient avoir installé des néons basse consommation sur l’île, et ne pas avoir utilisé de groupe électrogène.

Les buvettes se sont inscrites
dans l'esprit de « l'éco festival »

La société toulonnaise « le Bar à Thym » s’est occupée de la gestion des buvettes, et devait s’acquitter de 5000 euros par soirée auprès de la municipalité de Six-Fours. Cette année, les gens pouvaient avoir à disposition des gobelets et des barquettes de frites recyclables et réutilisables. Ils pouvaient ainsi récupérer un euro dans les chalets de déconsigne installés sur et à l’entrée de l’île. Le responsable des buvettes se montrait satisfait : « les gens ont adhéré à l’idée de l’éco festival ». Et le résultat était visible, après le concert, aucun gobelet ne traînait. On pouvait ainsi voir des files d’attente devant les chalets après les concerts. Même les gobelets jetés étaient ramassés par les enfants, qui pouvaient ainsi se faire des petits sous. Cette initiative s’accordait avec la charte éco citoyenne signée par Sud Concerts. Henri, responsable de la déconsigne nous disait : « les gens sont emballés, ils peuvent ramener leurs barquettes ou leurs verres et récupérer un euro, ils jouent le jeu et apprécient l’initiative. Quand certaines personnes nous font des réflexions sur le prix de la bière, on prend le temps de leur expliquer et la plupart du temps, ils comprennent ». D’autant plus que le prix d’une pinte de 50 cl n’était pas vraiment plus cher que celle consommée dans un pub.

Le responsable de l’entreprise qui mettait à disposition ces gobelets se nomme Julien Perrier, co-fondateur d’Aremacs, et désormais à la tête de « la boîte à gobelets » qui s’occupe du stockage et lavage des produits recyclables et réutilisables. Ce dernier insistait sur le bienfondé de ces initiatives.

Le dernier chantier du côté des buvettes semble être les cartons à pizza : « Pour les cartons à pizza, la difficulté c’est l’huile et je n’ai pas encore trouvé de boîtes recyclables et réutilisables, alors pour l’instant j’ai opté pour des cartons soumis à l’éco taxe. On verra pour l’année prochaine » nous signifiait le responsable des buvettes.

Bilan de cette édition 2009

Par rapport à certaines années, les têtes d’affiches étaient moins nombreuses mais la fréquentation est restée sensiblement la même. Rabah Houia laissait entendre que le temps avait manqué mais qu'il en serait autrement l'année prochaine. D’autre part l’effort écologique est indéniable, même si l'affluence de 35000 personnes sur un site comme le Gaou a un impact environnemental.

Tryo aux Voix du Gaou