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La phase de concertation

L'une des délibérations du conseil municipal (Voir notre article) visait à tirer le bilan de la concertation et arrêter le projet du PLU avant sa mise à enquête publique.

Une concertation qui s'est organisée autour d'une exposition de panneaux, d'une réunion publique, de 4 réunions de concertation, d'un dossier consultable en mairie, d'une information dans le bulletin municipal « Mieux vivre » et sur le site internet de la ville, d'une brochure spécifique et d'un registre permettant de recueillir les remarques du public.

Cette concertation a donc permis de recueillir 85 observations, 35 dans le registre prévu à cet effet, 50 reçues par courrier ou par messagerie électronique. Observations et requêtes qui ont ensuite été examinées.

Il en résulte que les demandes de reclassement en zone constructibles n'ont pu être satisfaites « en raison de l'objectif de préservation des espaces, naturels, agricoles et forestiers » ; « les demandes de déclassement d'espaces boisés classés situés sur des constructions ayant déjà fait l'objet d'un permis de construire ont été accordées » ; « la liste des emplacements réservés a été revue, une trentaine modifiée voire supprimée » ; »

54 amendements ont été déposés par les conseillers d'opposition Olivier Thomas et Cécilia Papadacci afin de modifier le projet de document d'urbanisme.

Présentation des grands axes

Séverine André (cabinet Begeat) a présenté sur diaporama les grands axes de ce PLU en précisant que les nouvelles dispositions législatives (loi Allur, Duflot, Grenelle...) avaient fait évoluer ce PLU : « il n'y aura plus de superficie minimale ni de coefficient d'emprise au sol ». Dans ce contexte, elle souligna la difficulté de trouver un équilibre entre la préservation du territoire et ces nouvelles dispositions qui poussent à urbaniser davantage dans les zones urbanisées.

Voix discordantes

La réunion du conseil municipal a ensuite permis aux deux groupes d'opposition « Sanary Aujourd'hui » avec Colette Gatimel , Didier George et Ernest Rosso et « L'Association de Défense des Sanaryens » avec Cecilia Papadacci, Olivier Thomas étant absent à cette séance, de s'exprimer et d'annoncer d'entrée de jeu qu'ils voteraient contre.

Pour le groupe de Didier George, de nombreux points ont été signalés : la disparition des maisons individuelles en centre ville et leur remplacement par des immeubles ; le manque de précision sur les différentes opérations envisagées de l’îlot Portissol, du centre culturel, de l'Agora, du commissariat de police et de La Poste, les emplacements réservés de la Coopérative Agricole; une base nautique qui ne correspond pas aux besoins et souhaits des plaisanciers ; des réseaux de communication numérique insuffisamment développés ou encore, les difficultés de circulation et de transport mal prises en compte.

Cécilia Papadacci prit ensuite longuement la parole, en lisant tout d'abord un texte d'Olivier Thomas absent ce jour relevant « l'absence de PLU et le manque de concertation sur ce document d'urbanisme, l'opposition n'y ayant « jamais été associée », un PLU qu'il résume à « des milliers de m3 de constructions ».

Puis elle énuméra ses nombreux griefs : «  Vous utilisez le PLU pour exproprier des gens, pourquoi mettre des emplacements réservés (la coopérative, le château de Pierredon, la Poste, La Baou...) alors que vous avez le droit d'utiliser simplement le droit de préemption urbain ? Inutile aussi de mettre des alignements (sur le cimetière ou une partie de la coopérative) . Elle contesta l'application de la tarification au quart d'heure dans les parkings.» Et de conclure : «Ce PLU est une somme de lubies»

Réponses du Maire

« Certains ont cru comprendre que ce PLU était l'addition des intérêts particuliers. Si j'étais maire depuis mars 2014, qu'on me fasse un procès d'intention, je pourrais le comprendre, mais il y a un quart de siècle que je suis maire de Sanary. Si Attila était passé par ici il aurait moins dégradé Sanary que moi ! On en est dans le ridicule, l'absurde et l'intolérable. »

Il rappela quelques chiffres  : 1237 hectares de zones naturelles et agricoles sur 2000 hectares, soit 62% d'espaces protégés. «Si je l'avais souhaité j'aurais urbanisé le Gros Cerveau. Pour le centre ville, j'ai limité les constructions à un rez de chaussée + 3 étages. Aujourd'hui nous avons supprimé près de 300 hectares qui étaient constructibles en zone NB ou NA. Les emplacements réservés peuvent être attaqués devant le tribunal, ils l'ont déjà tous été lors du précédent PLU, un seul a été annulé».

Sur le reproche qui lui est fait actuellement d'asphyxier les petits commerçants du centre ville, il donna quelques chiffres comparatifs: «Sanary compte plus de 560 commerces, contre 301 à Six-Fours, 246 à Ollioules, et 450 à Bandol. Sanary compte 5;71% de locaux vacants, Six-Fours 7,64%, Ollioules 13,82% et Bandol 6,22%.»

Sur le manque de concertation avec les élus de l'opposition, il précisa que les documents étaient disponibles depuis des mois. «  La concertation c'est: écouter ce que disent les uns et les autres et avoir une opinion sur le devenir de Sanary .Les choix que nous avons faits ont été validés par 54% des habitants de cette commune. Ce PLU a pour but de préserver des centaines et des centaines d'hectares.  »

Et pour clore la discussion il conclut : « Nous ne sommes pas là pour réviser le Plan d'Occupation des Sols, suivra la phase de l'enquête publique où chacun pourra s'exprimer devant le commissaire enquêteur. »

Cecilia Papadacci, "Association de Défense des Sanaryens"