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Le 25. septembre 2013 à 10h32

Sanary Vie de la cité Sanary, les nouveaux rythmes scolaires en question

Contrairement aux communes de TPM (Toulon, Six-Fours, La Seyne, Ollioules…), Sanary a choisi de mettre en place les nouveaux rythmes scolaires dès la rentrée 2013-2014. En quoi consistent ces nouveaux rythmes ? Comment Sanary a préparé cette évolution majeure ? Nous avons rencontré les services concernés de la mairie pour en savoir plus.

Sur les panneaux d'affichage des écoles, les activités proposées.

Sur les panneaux d'affichage des écoles, les activités proposées.

Dans la nouvelle loi sur les rythmes scolaires, le seul choix qu’on eut les communes était de l’appliquer dès la rentrée 2013, ou de la reporter à la rentrée 2014. Aussi, malgré la polémique et les interrogations qu’a pu générer cette réforme, il était temps de se mettre au travail. Avec six écoles, les services scolaires de Sanary ont eu fort à faire pour tout organiser…

Mode d’emploi


Alors que l’ancien modèle de temps scolaire se faisait sur 8 demi-journées, le nouveau rythme de 24h/semaine est étalé sur 9 ½ journée, incluant donc le mercredi matin. Chaque journée d’école ne pouvant dépasser 5h30 au total (3h30 pour une demi-journée), et une pause méridienne de 1h30 minimum, l’ajout de 3 heures de classe le mercredi matin permettrait de diminuer les autres journées en moyenne de 45 minutes. Le but était d’alléger les journées et de profiter de cet allègement pour organiser des activités pédagogiques, afin d’aider les écoliers rencontrant des difficultés, d’accompagner le travail personnel des autres élèves ou de mettre en place une activité prévue par le projet d’école.
Dans la pratique, les questions qui se posaient étaient pour les parents : « Les enfants vont terminer plus tôt, comment allons-nous nous organiser pour les récupérer ? », et pour les écoles et communes : « Comment mettre en place ces Temps d’Activités Périscolaires (TAP) de 4 heures par semaine. »

Six mois de préparation


Le cadre de la réforme ayant été précisé au printemps et la décision de la ville ayant été prise de se préparer pour la rentrée de septembre 2013, les préparatifs ont débutés au mois d’avril. La première phase, qui a duré jusqu’au mois de juin a été faite de consultations et de concertations avec toutes les parties concernées. Les réunions se sont donc succédées avec l’inspection académique, les directrices d’écoles, les parents d’élèves, les institutions (CAF, Conseil Général…). La priorité était d’organiser la semaine et de choisir les activités. « Pour en arriver là, il a fallu persuader les gens du bien-fondé de la réforme », nous dit Annick Martin, responsable des affaires scolaires de la ville de Sanary, qui rajoute : « A un certain moment, nous avons dû expliquer qu’il fallait arrêter de polémiquer et se mettre au travail, en pensant toujours à l’intérêt de l’enfant »…

Les TAP (Temps d’Activités Périscolaires)


En juin, le cadre et les activités étaient définies. Le choix avait été fait au niveau des horaires afin que les heures de sortie ne soient pas modifiées et restent à 16h30. Ainsi, les horaires des bus scolaires ne changeaient pas, ni les heures auxquelles les parents devaient récupérer les enfants.
Restait à combler le temps libre en proposant 4 heures de TAP (activités). Deux secteurs ont donc été définis, celui de la Vernette et celui du centre-ville (L’école St Jean étant à part). Ce décalage a permis aux intervenants d'avoir deux heures d’activités chaque jour. Il aurait en effet, été difficile de trouver des gens pour ne travailler qu’une heure par jour…
Au niveau des activités, 20 ont été choisies dans les domaines de la santé-citoyenneté, l’éducation à l’environnement, les arts et la culture, le sport et l’accompagnement à la scolarité. Des commissions ont été mises en place avec appel à projets, auprès des associations de la ville et de nombreux indépendants. Le tissus associatif riche de la ville et les dispositifs déjà en place (Contrat Educatif Local…) ont bien aidé, mais le travail fut titanesque pour motiver les gens (il y avait encore des réticents) et sélectionner les projets.
A une semaine de la rentrée, tout était enfin en place ! Au total, le projet a eu un coût de 200 000 €, qui sera compensé par une aide de l’état de 60 000 € et une autre aide venant de la CAF qui devrait être à hauteur de 66 000 €. Il a permis de créer 20 activités et de faire appel à 80 intervenants.
« Il a fallu beaucoup expliquer et rien n’a été imposé » nous raconte Romain Gneri, responsable de la Jeunesse, qui rajoute : « Il a fallu faire des aménagements dans les cours d’école, penser aux lieux des activités, faire les contrats et les conventions. Nous avons eu beaucoup de travail et dépensé beaucoup d’énergie, mais tout était prêt en temps et en heure »

Et après ?


Après 3 semaines, les premiers constats sont déjà sur la table. La fréquentation des activités est supérieure aux prévisions. Dans les semaines et mois à venir, des évaluations de chaque activités seront faites, tout comme une évaluation du projet dans sa globalité. Il y aura une régulation et dès le mois de février 2014, un nouvel appel à projets sera lancé.

Et les parents qu’en pensent-ils ?


Ceux que nous avons rencontrés étaient dubitatifs. Pour la majorité d’entre eux, leurs enfants passent plus de temps à l’école, même si l’on parle d’activités. Ce qui les gêne le plus, c’est le mercredi matin, synonyme de repos en moins.

Il sera intéressant d’avoir du recul et d’en reparler d’ici quelques mois pour savoir si ces TAP apportent vraiment un plus à l’enfant…

PH, le 25 septembre 2013

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