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Le 21. octobre 2016 à 17h16

Six Fours Traditions La reine de la jupe piquée

Isabelle Dalmas a remporté l'Aiguille d'or 2016 à la 7ème Biennale de la jupe piquée au Château de Trets (13) le 10 septembre. Elle nous parle de sa passion pour le costume provençal qu'elle partage avec son mari Georges .

Isabelle et Georges Dalmas avec l'Aiguille d'or 2016.

Isabelle et Georges Dalmas avec l'Aiguille d'or 2016.

Isabelle et Georges Dalmas forment un duo de créateurs sans pareil. Lui fait les santons et elle les peint, mais ce n'est pas tout. « A un certain âge, on a besoin de créer, de faire », dit-elle. Elle s'adonne donc à la jupe traditionnelle provençale.

Elles étaient quatre participantes à la 7ème Biennale de la jupe piquée organisée par l'association Modes et Traditions au Château de Trets (13) les 10 et 11 septembre, mais c'est Isabelle qui a remporté l'Aiguille d'or 2016 (une vraie aiguille en or!).

La jupe primée


La jupe qui a remporté le prix est en boutis, piquée en haut et brodée. Pour faire un boutis (prononcez le « s » final), dessinez le motif, appliquez deux tissus l'un sur l'autre et bourrez avec des mèches de coton en écartant le tissu. « C'est ainsi que l'on obtient le relief et que ça devient de l'art », explique Isabelle en faisant remarquer que ce n'est pas le cas de tous les boutis...

Pour la technique du piqué, on pique ensemble le tissu du dessus, la matelassure et le tissu du dessous. La robe primée rassemble ces deux techniques. Pour la broderie, Isabelle s'est inspirée des motifs d'une robe du XVIIIème siècle vue en vrai et retrouvée dans l'ouvrage qu'elle appelle « la Bible du costume provençal », mais elle a créé les motifs seule. Ils sont brodés en laine, brochés dans le tissu, puis montés.

« J'ai du rendement ! »


La jupe primée a demandé un an et demi de travail, mais Isabelle en a fait d'autres, dont la « pieço eme pieço », pièce avec pièce en provençal, patchwork en l'anglais ou « trapunto » en italien. Quand un vêtement était abîmé, on mettait un morceau de tissu, une pièce, sous la pièce. Isabelle peint d'ailleurs la même robe sur l'un des santons de son mari...

Isabelle vient également de commencer un cotillon piqué. Alors qu'elle recevait son Aiguille d'or 2016, Georges remportait un cotillon piqué à la loterie. « Entre Georges et moi, c'est une osmose », commente Isabelle. La jupe primée d'Isabelle est déjà sur un santon « en instance » de Georges.

Une passion pour le costume provençal


La costume traditionnel date du début du XIXème siècle. En 1850, à cause du chemin de fer, les dames du Nord sont venues en Provence et les femmes locales ont voulu être habillées comme elles. Le costume provençal n'a pas toujours été préservé. Pendant la guerre, les jupes étaient démontées pour en faire des couvertures de bébé, puis ont souvent fini dans la niche du chien.

Une même passion pour la tradition provençale anime Isabelle et Georges. Ils ne vendent pas leurs créations, mais en achètent quand ils en ont les moyens car une jupe peut valoir 1000€, 2000€, même 3000€ ! Isabelle et Georges sont aussi collectionneurs : « On se régale en vivant notre passion. »

, le 21 octobre 2016

Autres photos:

L'Aiguille d'or 2016. La jupe piquée primée: un an et demi de travail. Le motif dont Isabelle s'est inspirée vient d'une robe du XVIIIème siècle vue en vrai et retrouvée dans cet ouvrage sur le costume provençal publié par un groupe de recherche. La jupe à l'envers.
L'Aiguille d'or 2016.