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C'est un sujet délicat à bien des égards, où il faut faire attention de ne blesser personne, les deux clubs faisant du bon travail. Mais parfois la passion prend le dessus, et on est souvent proche de la ligne jaune, les tracts et les rumeurs circulent, c'est un peu l'escalade.
Après avoir rencontré Pierre Yves Prolhac (président du RC Six-Fournais) et les présidents Christian Arnaud et Eliane Cayol, du Pays Six-Fournais, nous avons souhaité faire un point avec l'élu aux sports André Mercheyer, qu'on ne peut soupçonner de privilégier les uns ou les autres.
Tout au long de son intervention, il a insisté sur ce point: "il ne s'agit pas de prendre parti pour l'un ou pour l'autre: il y a des arguments valables des deux côtés mais on préférerait qu'ils puissent au moins discuter autour d'une table ronde, chose que souhaite depuis le début Pierre-Yves Prolhac". Il a aussi été très clair sur la position de la municipalité: "il est déjà hors de question d'avoir sur la commune deux clubs de rugby complets. Comme le Pays six-fournais ne souhaite pas de fusion, nous avons accepté que le RC Six-Fournais monte son école de rugby. Dans le cas où ils y parviendraient, il n'y aura pas de créneau supplémentaire accordé: le temps et l'espace ne sont pas extensibles".
Il faut donc comprendre qu'il y aura des partages de terrain, ou de créneaux. Mais on n'en est pas encore là. L'élu tient aussi à préciser: "nous n'entendons pas nous ingérer dans la vie de ces deux clubs. Pour la municipalité, jusqu'à présent la situation actuelle ne nous posait pas de problème, et si le comité acceptait que cela se poursuive, on n'y verrait aucun inconvénient. Après c'est aux deux clubs de s'entendre".

L'élu est revenu sur cette histoire de "fusion"

Pour mettre fin à certains "racontars", un petit rappel des faits s'impose. L'histoire est en fait assez limpide. Déjà l'idée d'une fusion ne date pas de l'ère Prolhac, arrivé seulement en 2010: d'autres prédécesseurs y auraient aussi pensé. Car le système actuel oblige les transferts de licence, le RC Six-Fournais devant obligatoirement avoir un nombre donné de jeunes joueurs dans plusieurs catégories. Le Pays six-fournais reçoit donc, en plus de la cotisation des licences des joueurs, une somme annuelle de Pierre-Yves Prolhac, que le pays six-fournais ne demandait pas auparavant à ses prédécesseurs. Toutefois Christian Arnaud nous avait dit que la somme de 13.000 euros n'était pas démesurée par rapport aux frais engagés. Mais Pierre-Yves Prolhac nous avait dit lui ne pas être d'accord "à verser les 25.000 euros que Christian Arnaud voudrait pour l'an prochain".
La polémique entre les deux clubs portait notamment sur une histoire de changement de règlement qui ne permettrait plus ce type d'entente, chose réfutée par le Pays six-fournais, les deux présidents assurant que les deux clubs auraient très bien pu poursuivre comme cela a toujours été le cas. André Mercheyer nous a expliqué: "je ne suis pas un expert des règlements de la fédération française de rugby. Je me contenterais simplement des faits: j'ai reçu une copie d'une lettre datée du 31 janvier 2012 provenant du comité territorial côte d'azur dont l'objet était "la demande de fusion des associations de rugby sur la commune de Six-Fours". Cette lettre s'adressait aux présidents des deux clubs".
L'élu nous a montré cette lettre. Il y est écrit: "lors de la saison 2002-2003, vos associations se sont crées suite à une scission au sein du rugby club de Six-Fours(...) en deux entités différentes, le RC six-fournais gérant les deux équipes seniors et le Pays six-fournais gérant les catégories moins de 19 ans, moins de 17 ans et école de rugby, et ce, malgré les réticences du comité côte d'azur". Et il y est bien stipulé "qu'à ce jour et après neuf saisons d'existence, le comité côte d'azur s'interroge toujours sur le bien-fondé de cette séparation". L'objet de la lettre était que les présidents des deux clubs participent à une réunion le 14 février au siège du comité pour évoquer un éventuel rapprochement. L'élu aux sports nous disait: "j'ai appris ensuite que les présidents du Pays six-fournais ne s'y étaient pas rendus, et seul le président du RC Six-Fournais était présent. C'est à la suite de cela que Pierre-Yves Prolhac a demandé un rendez-vous avec le maire le 28 mars pour présenter plusieurs possibilités qui permettraient un rapprochement. Il montrait que les trésoreries pouvaient être séparées, il avait tout un organigramme permettant aux deux entités de garder leur autonomie, le but étant que le rc six-fournais récupère le numéro du pays six-fournais, mais le nom du pays six-fournais était gardé".
Mais avant ce rendez-vous, le comité territorial côte d'azur a souhaité prendre rendez-vous avec l'élu aux sports: "je précise bien que c'est eux qui m'ont contacté et non l'inverse. Je les ai reçus et ils m'ont clairement fait part de leurs inquiétudes pour les deux clubs. Ils m'ont dit que le RC Six-Fournais ne pourrait ni continuer en fédérale 3 ni en fédérale 2 s'il n'avait pas un certain quota de jeunes. Et à l'inverse le Pays Six-Fournais ne devrait pas avoir des moins de 17 et moins de 19 ans, et ne pourrait créer une équipe senior car ils sont déclarés en tant qu'école de rugby. Voilà ce qu'ils m'ont dit, la simple question posée étant: pourquoi ne s'entendent-ils pas?".
Et suite au rendez-vous avec Pierre-Yves Prolhac, la commune a rencontré les présidents du pays six-fournais pour leur soumettre ce projet le 2 avril: "ils nous ont tout de suite dit non, et on en est resté là. Devant leur refus catégorique et le danger que le RC Six-Fournais disparaisse on a donc autorisé Pierre-Yves Prohlac à créer une école de rugby, voilà tout, mais ce sera très dur pour eux. On ne veut pas s'ingérer dans cette histoire, mais on ne veut pas non plus de deux clubs complets sur la commune". La politique de la ville ayant été de faire en sorte d'avoir un seul club dans chaque discipline, or, lors de son assemblée générale extraordinaire, le pays six-fournais a lancé la possibilité dans ses statuts de constituer une équipe de seniors. On aura compris que la situation presse, et que le rc six-fournais court désormais le risque d'une dissolution. Et pas sûr que les relations s'améliorent entre les deux clubs. Esprit rugby es-tu vraiment là?

Côté terrain, le RC six-fournais joue ce dimanche
pour la montée en fédérale 2

Dimanche à 15 heures, le RC six-fournais entraîné par Frédéric Héméry et Julien Dominici joue une partie de son avenir au stade du Verger pour une montée en fédérale 2. Il s'agit des 1/16 de finale du championnat de France, et à l'aller les six-fournais se sont inclinés 6 à 12. Il faudra qu'ils gagnent par 7 points d'écart pour accéder à l'étage supérieur. Le pari est totalement jouable face à une équipe qu'ils connaissent très bien, mais il faudra qu'ils soient à leur meilleur niveau et produisent un match du niveau de celui joué contre Millau il y a deux semaines. Autre élément important, les conditions météo qui s'annoncent difficiles, il faudra peut-être éviter toute frustration et miser sur l'efficacité. Et même si le beau jeu n'est pas au rendez-vous, une victoire suffirait au bonheur de tous. Rendez-vous à 15 heures au stade du Verger.