Invité de l'association Phot'Azur à l'auditorium du Collège Reynier, Gérard Schmitt a parlé de sa spécialité, la photographie à l'affût flottant.
Gérard Schmitt explique la photographie à l'affût flottant.
Henri Chich, le président du club de photographie Phot'Azur, invite régulièrement des photographes de grand talent sachant faire partager l'émotion de leurs images. Mercredi 8 mars, c'était le tour de Gérard Schmitt
Gérard Schmitt est un photographe et naturaliste d'Eourres dans les Hautes-Alpes pas comme les autres puisque son "vrai" métier a été, jusqu'à l'an dernier, agriculteur. Ses deux passions sont moins contradictoires qu'il n'y paraît. Elles ont en effet le même but : « Faire du bio, c'est protéger la nature, le milieu naturel. Photographier c'est en montrer la beauté, l'utilité pour notre vie et pouvoir la montrer aux gens en leur faisant prendre conscience qu'il faut la protéger. Je me suis longtemps senti plus naturaliste que photographe d'art. Naturaliste c'est faire de la photo descriptive. Artistique c'est apprendre à cadrer, à attendre l'instant où l'on fera une photo originale, unique. »
Profitant de l'hiver et pouvant ainsi quitter ses terres, Gérard Schmitt a parcouru le monde armé de son appareil photo. En Europe, en Amérique, en Afrique, dans les pays scandinaves, il s'est spécialisé dans la photographie des oiseaux en affût flottant. L'affût flottant se pratique sur une espèce de demi-barque dans laquelle on a la partie inférieure du corps dans l'eau, la partie supérieure étant camouflée par une bâche. Il faut ensuite attendre, à l'affût, que les animaux se familiarisent avec ce drôle d'engin flottant immobile sur une surface aquatique, pour les approcher au plus près sans les effrayer. « Il faut être très patient, le plus discret possible pour que, peu à peu, l'on puisse approcher de monde sauvage, afin de le déranger le moins possible, ne pas l'effrayer et qu'on puisse le photographier au plus près. On reste quelquefois des heures à attendre et si l'on rentre avec deux ou trois photos réussies, on est le plus heureux ! »
Au départ photographe naturaliste et auteur de livres tels que "La faune des Alpes" ou "Oiseaux et jardins", Gérard Schmitt se spécialise maintenant dans les photos artistiques. Ainsi son dernier ouvrage, "Rapaces passionnément", dont les photos ont été réalisées en France et en Espace, est un véritable livre d'art. « Je ne pars jamais à l'aventure. Lorsque j'ai choisi un thème, je me renseigne pour savoir où se trouve l'objet de celui-ci. Il y a un long temps de recherche, de repérage, de préparation. Et suivant le lieu où le pays où je vais photographier, il me faut des autorisations de ministère de l'environnement. Je pars souvent avec une personne qui me guide et qui sait où trouver ce que je cherche. »
La passion est un mot est souvent revenu dans sa conversation. « Une belle photo, c'est une émotion, une lumière, une ambiance, un secret dévoilé, mais c'est aussi partager, témoigner de la beauté et de la diversité de la nature et faire prendre conscience de l'impact de nos actions sur l'environnement. » Il y a fort à parier que Gérard a fait des émules auprès des photographes de Phot'Azur!