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Le 15. juin 2010 à 17h30

Six Fours Environnement Mais pourquoi tant de méduses sur nos côtes?

On ne parle plus désormais « d'année à méduses »: elle sont là régulièrement en masse, tous les ans et à plusieurs reprises, été comme hiver. Qui sont-elles? comment expliquer leur prolifération et quel danger pour l'homme? Réponse de Patrick Lelong, biologiste marin et conservateur de l'aquarium des Embiez depuis 1974.

Notre méduse locale: la Pélagie noctiluca

Notre méduse locale: la Pélagie noctiluca

C'est la hantise des baigneurs, la préoccupation des parents et le jeu favori des enfants...épuisette à la main, qu'on voit chaque été farfouiller inlassablement le bord de l'eau, pour capturer ces drôle de bestioles insolentes et les enterrer dans le sable. Mais ces petites mains ne suffisent pas à l'élimination des colonies de méduses qui viennent s'échouer sur nos plages sous nos yeux impuissants! D'ailleurs, point besoin de ramassage puisqu'elles se désagrègent naturellement au bout de 24 heures.
Les fausses idées circulent toujours: non, les méduses ne sont pas friandes de pollution, pas plus que les thons en voie de disparition en seraient les prédateurs!
Ici on trouve en majorité la « Pélagie noctiluca », ces petites méduses violettes de 10 cm de diamètre qui sont parées de huit filaments presque invisibles pouvant atteindre 2,50 mètres de long. Le poison que ces filaments inoculent à leur simple contact est particulièrement virulent pour cette espèce. Et même si vous ne distinguez pas dans l'eau les « chapeaux » vous pouvez être touché par ces filaments qui se cassent, flottent et restent urticants à leur simple frôlement pendant 24 à 48 heures!

Des explications en forme d'hypothèses


S'il y a 15 ans les scientifiques parlaient encore, sans l'expliquer, de cycles répétitifs à raison de 4 années de méduses tous les 10-12 ans, on ne peut aujourd'hui que constater qu'elles sont là presque chaque année. Et ce serait (encore) la faute au réchauffement climatique qui a modifié les comportements et déplacé les bancs de méduses vers nos côtes. Voici donc les différentes hypothèses:
1, la modification des courants,due au réchauffement climatique, ramènerait les méduses sur nos plages.
2, elles se reproduiraient mieux dans les eaux plus chaudes.
3, les bébés trouveraient davantage à se nourrir.
4, les poissons-lunes, et les tortues marines- leurs principaux prédateurs- diminueraient.

Un danger pour l'homme 


La « pélagie noctiluca » possède un venin et un dard particulièrement puissant qui peut avoir des conséquences dramatiques sur les sujets en mauvaise santé ou allergiques (les personnes allergiques aux piqures de guêpe le sont de la même façon aux méduses). Et puis, bien entendu, la douleur peut-être si intense (notamment autour des yeux et des lèvres) qu'elle peut provoquer la noyade.
Alors comment les éloigner? Peu de solutions à ce jour, à part l'installation sur certaines plages de Nice de « filets-barrières », mais Patrick Lelong doute de leur efficacité étant donné que les filaments passent au travers des mailles. Il y a d'ailleurs encore trop peu de recul pour en établir réellement l'utilité.
Comme ces petites bêtes marines nous empoisonnent la vie et la baignade, on aurait tendance à vouloir les faire disparaître d'autant plus « qu'elles ne sont pas indispensables à la chaine alimentaire ». Mais il ne faut pas oublier, rappelle Patrick Lelong, que les filaments contiennent des toxines qui sont des substances intéressantes pour la médecine et la pharmacologie, en particulier pour la fabrication de médicaments.
Alors prenons notre mal en patience, et évitons de nous baigner lorsque les plages sont infestées!

Que faire en cas de piqure?


Jean Pierre Bals, gérant de la pharmacie des Iles au Brusc, nous donne quelques conseils: à titre préventif, il existe un produit solaire efficace- le Medusyl- qui avec sa texture siliconée empêche les tentacules de coller à la peau et a un effet répulsif. Un peu plus cher que les produits solaires courants, il peut être utilisé à partir de six mois et doit être appliqué sur tout le corps toutes les 40 minutes.
A titre curatif, en cas de piqure, il est très important de ne pas frotter la partie touchée. Racler, avec une carte type carte de crédit, les filaments pour les éliminer, rincer à l'eau de mer, appliquer une source de chaleur chaude pour neutraliser le venin (une pierre chaude par exemple) et une crème à la cortisone.
En cas d'allergie consulter rapidement un médecin.

A.I, le 15 juin 2010

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