Joseph Mulé, le premier adjoint six-fournais chargé du pilotage du futur PLU (plan local d'urbanisme) redoutait que la coupe du monde de football empêche nos concitoyens d'assister à la réunion d'information organisée vendredi soir. Il n'en fut rien : la salle Scarantino avait fait le plein lorsque le député-maire Jean-Sébastien Vialatte ouvrit la séance en rappelant pourquoi la commune s'engageait dans l'élaboration d'un nouveau PLU (voir notre article du 9 juin).

Un an et demi de travail

Il passa rapidement la parole aux deux représentants de G2C, un cabinet spécialisé dans ce genre détudes qui, en une grosse demi-heure, expliquèrent que nous en étions à une première phase d'élaboration consistant à poser le diagnostic permettant de recenser les points forts et les points faibles de la commune et d'évaluer les besoins à satisfaire au cours des dix prochaines années.
Dans une deuxième phase, il s'agira pour les responsables de la commune d'élaborer un projet de développement durable, à la fois environnemental, social et économique, répondant aux besoins du présent sans compromettre l'avenir. La troisième phase sera la plus ardue car il faudra élaborer un zonage et un réglement en tenant compte de nombreux impératifs et notamment des interférences de toutes les autorités administratives et des structures dans lesquels Six-Fours est englobé: Le SCOT (schéma de Cohésion territoriale) de l'agglomération, le PLH (plan local d'habitat) ou le PDU (plan de développement urbain) de TPM (communauté de communes). A l'issue d'une enquête publique destinée à recueillir les avis des Six-Fournais, le conseil municipal devrait pouvoir adopter ce nouveau PLU au cours du deuxième semestre 2011.
Le diagnostic met en évidence toutes les contraintes environnementales, sociales et économiques auxquelles les concepteurs auront à se confronter : une urbanisation éclatée en trois pôles (Reynier, Les Lônes et Le Brusc), de grands espaces naturels à protéger, une population vieillissante, un manque de logements sociaux, des difficultés de déplacement pour une population active travaillant pour un tiers hors de la commune, une activité agricole en baisse. Mais les atouts de Six-Fours sont nombreux, qu'il conviendra d'optimiser: des sites remarquables (le Cap Nègre, Le Gaou, l'archipel des Embiez, les collines de Tante Victoire ou du Fort, le Cap Sicié), une forte attractivité notamment touristique (40.000 lits), une zone d'activité en plein essor aux Playes, un centre-ville en pleine restructuration etc...

Les grandes lignes directrices

Au final, une dizaine d'enjeux ont été identifiés:
- Affirmation de principes paysagers : préservation des hameaux et des jardins remarquables, traitement des entrées de ville...
- Planification d'une urbanisation progressive et modérée préservant les espaces naturels et agricoles
- Renforcement des pôles de vie
- Développement des connexions inter-pôles
- Gestion et diffusion des flux de circulation
- Diversification adaptée du parc de logements
- Confortement de l'économie
- Anticipation des besoins agricoles liés à l'évolution de la société
- Poursuite des aménagements urbains qualitatifs, facteurs d'attractivité du territoire
- Principe de précaution généralisée en prenant en compte les risques naturels (notamment d'inondation)

Tout n'est pas possible

Répondant aux questions de plusieurs concitoyens, le député-maire fut amené à préciser certaines limites: en matière de logement social, il sera impossible de satisfaire aux attentes du plan de TPM qui prévoit la construction à Six-Fours de 600 logements sociaux en cinq ans même si les promoteurs de programmes de plus de 10 logements sont tenus de réaliser 30% de logements sociaux.. Concernant les antennes des opérateurs téléphoniques, la commune ne peut s'opposer à leur installation. De même, la commune est désarmée face à un usage illégal de certains terrains, tant les procédures sont longues et souvent sans effet. Il conclut la réunion en invitant les Six-Fournais à assister aux autres réunions d'information concernant ce PLU et aussi, le 5 Juillet à 18 heures, à une réunion concernant le projet d'aménagement de l'Avenue de la Mer.

Jean-Sébastien Vialatte (à droite) et Joseph Mulé ont répondu aux interrogations de leurs concitoyens