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Le 28. avril 2015 à 19h38

Six Fours Société Infirmières en colère: le député-maire rassure la profession

Ce mardi après-midi un rassemblement d'infirmières libérales a eu lieu devant la mairie en protestation de la nouvelle convention signée entre le CCAS de Six-Fours et les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) d'Ollioules et Sanary.

Ils étaient une bonne centaine dès 14h , infirmiers, infirmières libéraux de Six-Fours, Sanary, Ollioules, la Garde, mais aussi patients et pharmaciens à manifester leur inquiétude devant la mairie avant qu'une délégation soit reçue par le maire Jean-Sébastien Vialatte à 16h.

A la tête du cortège, Annick Fillot, présidente de l'association AAISF, Association Autonome des Infirmiers de Six-Fours, regroupant quelque 84 adhérents et qui fut créée pour fédérer les professionnels de la commune, les informer ou participer à des formations et, depuis peu, pour se défendre.

Incompréhension


Car les infirmiers sont en colère : « nous sommes dans une zone sur-dotée, plus personne n'a le droit de s'installer à Six-Fours et nous ne comprenons pas pourquoi le CCAS a signé deux conventions avec les SSIAD d'Ollioules et Sanary qui travailleront avec les trois foyers logements de la ville (Faraut, Mistral et Le Lièvre) »
Une signature très mal vécue par la profession et qui est interprétée comme une anticipation de la nouvelle loi de santé de Marisol Touraine. Une loi qui tendrait à la privatisation du soin.
« Nous sommes assez nombreux à Six-Fours pour que la mairie n'ait pas besoin d'aller chercher des infirmiers ailleurs, nous défendons notre métier mais aussi nos patients qui doivent conserver le libre choix de la personne qui les soignera. Le patient est propriétaire de son ordonnance, mais avec ces structures de soins il n'auront plus ce libre choix  et n'auront plus qu'à accepter l'offre de soins qui leur sera imposée! » poursuit Annick Fillot.

Confiance et compétence


Car ce que défendent avant tout les 130 infirmiers et infirmières libéraux que compte la ville c'est justement cette relation de confiance et de professionnalisme instaurée avec le patient : «nous sommes présents et disponibles toute l'année et 24/24h .Nous ne voulons pas, ni pour nous, ni pour nos enfants, de cette nouvelle façon d'être soignés ! » confirmaient-ils.
Dans les rangs, pour les soutenir dans leur action, Christophe Chabot représentant le syndicat Convergence infirmière : « nous sommes contre ce projet de loi de santé qui annonce la fin de l'exercice libéral car l'offre de soin sera organisée par l'administration et le patient ne pourra pas sortir du cadre. »

"Que le maire prenne notre défense"


Mais, localement, les infirmiers de Six-Fours attendaient avec impatience leur entrevue avec le maire : « nous voulons qu'il revienne en arrière sur cette signature et qu'il prenne notre défense.»

Soutien de la population et des professionnels


Aux abords de la manifestation, Erik Tamburi, conseiller municipal d'opposition marquait son soutien en tant que citoyen et usager potentiel : « Je partage leur incompréhension sur la convention qu'a passée la mairie avec d'autres infirmiers, alors qu'ils sont en nombre suffisant sur notre commune, et sur leur volonté d'être en accès égalitaire dans les maisons de retraite RPA. « 
Parmi les manifestants on y croisait également les pharmaciens de la Cantarelle, du Mail, des Playes et Dumeix venus soutenir les infirmiers avec lesquels ils travaillent au quotidien : « Nous avons un rapport professionnel avec eux, comme la gestion du pilulier pour les patients ou celle des vaccinations, et ils le font très bien. En délégant cela à une structure de soin les dépenses seront multipliées, il y aura moins de suivi, moins de sérieux et moins de proximité. »
Une pétition a circulé dans Six-Fours, elle a recueilli en 9 jours quelque 1400 signatures. Un compte Facebook ouvert le 7 mars en a déjà recueillies plus de 500, preuve que la question inquiète bon nombre de patients et professionnels de la santé

Épilogue "heureux"


Un rassemblement qui dénote le « mal-être profond » de la profession , explique Jean-Sébastien Vialatte après avoir reçu la délégation au côté de Patrick Perez, son adjoint aux affaires sociales : « Les infirmières sont maltraitées par ce gouvernement qui est totalement autiste, qui a une vision étatisée de la profession et qui, par le biais de la loi de santé de Marisol Touraine, veut imposer un réseau de soins. C'est toute l'activité libérale qui est remise en cause. »
Le député-maire pense que les infirmières se sont trompées de combat et déclare être prêt à les soutenir, notamment pour faire évoluer l'arrêté ministériel qui leur refuse les actes techniques.
Sur le problème soulevé ce jour par les manifestants, Patrick Perez affirme que la signature de la convention entre le CCAS et le SSIAD n'a été réalisée que « pour être en conformité avec les prescriptions de l'état, c'est à dire les directives du Conseil général dans le cadre du schéma départemental. » Il assure qu'aucun infirmier ne perdra de patients au profit du SSIAD . 
« Depuis la signature de cette convention (effective en janvier 2015), pas un seul résident n'y a fait appel », renchérit le député-maire, « l'article 1 de cette convention stipule que les résidents conservent leur libre choix et que rien ne sera fait pour les influencer au niveau des directions des trois établissements six-fournais. Nous ne gardons pas dans nos RPA (Résidences pour personnes âgées) de patients invalides qui n'auraient plus la faculté de choisir leur infirmier. »
Le député-maire s'est ensuite engagé à ne pas reconduire cette convention et, mieux encore, à travailler avec l'association six-fournaise des infirmiers pour signer avec elle une nouvelle convention en décembre prochain.

Épilogue heureux pour les infirmières libérales de Six-Fours, qui se disent rassurées : «  notre action était importante car nous voulions aussi que le député-maire n'anticipe pas au niveau local une loi sur laquelle il n'est pas d'accord et qui n'est pas encore votée. C'est symbolique ! » conclut Annick Fillot.

A.I, le 28 avril 2015

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