Le 8. septembre 2011
Six Fours
Handisport
Un Six-Fournais second au championnat de France d'handikart
Sur le podium, Shaikh Abdulla bin Isa Al Khalifa, président de l'association internationale de karting juste à côté de Pascal Hermer.
A l’âge de 28 ans, Pascal Hermer était passionné de moto. Et un jour, c’est le coup dur avec un banal accident qui lui fait perdre l’usage du bras gauche. Quatre ans après, les sports mécaniques le titillent et il se tourne vers le karting. A l’époque la piste la plus près est celle du Paul Ricard et Pascal Hermer s’y rend régulièrement. Il loue chaque fois un kart et est vite remarqué par Michel Hugon responsable de cette piste qui lui propose un kart d’occasion. Un vrai kart de compétition. Pascal Hermer se laisse tenter et l’association Handisport d’Allauch prend contact avec lui car « ses responsables voulaient que l’on organise un championnat de France pas officiel car nous n’étions pas reconnus par la Fédération française des sports automobiles ». Ainsi, jusqu’en 97, Pascal Hermer qui se dit « assez véloce » va monter la plupart du temps sur les podiums. C’est deux fois le Grand prix international de Menton et une course avec sur la grille de départ Clay Regazzoni, vice-champion du monde F1 et qui est paralysé des jambes suite à un accident survenu en 1980 lors du Grand prix des Etats-Unis Ouest. « Mais je voulais absolument courir avec des valides et après des démarches, j’ai obtenu une licence de la FFSA, ce qui m’a permis de me classer troisième au Grand prix de la ville d’Hyères. Puis j’ai arrêté la compétition. Mais il y a trois ans, j’ai eu la possibilité de participer au Monaco kart cup qui se déroule sur une partie du circuit de F1. Je n’avais pas perdu la main, mais je n’avais plus envie de faire de la compétition jusqu’au mois de mai dernier, où j’ai appris qu’au mois d’août allait se dérouler la première coupe de France de handi kart. Mais il fallait avoir un kart, un mécano et se rendre en Normandie ».
La course à l’équipement et aux sponsors
« J’ai commencé à frapper à toutes les portes et j’ai été surpris car certains se souvenaient de moi, de celui dont l’épouse entendait à mes débuts au Castellet, « qu’il aille jouer avec ses copains handicapés et qui à force de résultats m’ont finalement adopté ».
La première étape était de trouver un kart. « Philippe Naniche, organisateur du Challenge Pro kart m’a proposé de me prêter le sien. Un 28CV préparé réellement pour la course ». Plusieurs éventuels sponsors ont été contactés et finalement Rénove Maison Sud, a été séduit et à mis la main au porte-monnaie.
Pour le transport du kart et des diverses pièces, le Comité départemental handisport a accepté un prêt-location de son fourgon et le budget de 2500€ a pu être bouclé.
Restait à trouver un mécano. Jérôme du team Cosmic du circuit du Luc s’est proposé de vivre cette aventure qui a en fait commencé avec le Grand prix de Menton. Il a permis à Pascal Hermer de prouver qu’il était encore capable de rouler vite sur ce circuit où en 97 il avait remporté la deuxième place.
Un kart sans direction assistée
Il ne restait plus qu’à prendre la direction d’Essay dans l’Orne où en même temps que la coupe de France handikart se tenait le Championnat du Monde de Karting M18. Pascal Hermer a été impressionné par l’accueil : « Il y avait plus de 200 pilotes et 17 handicapés et des box leur étaient réservés. Et six pompiers de Paris étaient présents pour donner un coup de main aux handicapés ».
Puis est arrivé le moment des essais libres. « Le premier contact avec ce magnifique circuit a été bon » et Pascal Hermer s’est retrouvé à deux secondes du meilleur puis à une demie seconde lors du deuxième essai chrono… Quelques réglages ont été faits avec le mécano et il ne restait plus qu’à participer aux manches pour finalement se retrouver en finale. « J’ai raté mon départ, j’ai mal géré » avoue le pilote six-fournais et « à tel point que j’étais en quatrième position, mais j’ai réussi à passer en seconde et tenir cette position jusqu’à la fin de la course ».
Ce type de compétition se fait en quinze tours et Pascal Hermer avoue : « Avec mon handicap, je peux difficilement aller à vingt tours et d’autant plus que mon karting n’a pas de direction assistée. C’est mon choix car si l’on accroche on évite la casse … » Certains pilotes optent pour une assistance en faisant installer un boitier de direction assistée de Twingo.
Finalement, c’est donc à la seconde place que ce membre de l’association Handi sport de Six-Fours et qui occupe le poste de trésorier, a terminé la course et est devenu vice-champion de France de handikart face à deux pointures, Alain Nicolle de Metz (premier) et son ami de longue date, le breton Claude Zeferini.
Et maintenant que va faire celui qui dit « je ne suis plus considéré comme un handicapé, mais comme un pilote ». Il espère que l’association va acquérir un kart qui sera équipé de doubles commandes. Un vrai kart de compétition qui reviendra à 8 000€ et permettra à bon nombre d’handicapés de connaitre les sensations qu’il ressent lorsqu’il est en course.
Dimanche rendez-vous aux Embiez.- Comme l’année précédente, à l’invitation du Comité des fêtes des Embiez, présidé par Jean-Claude Rocquelin, l’association Six-Fours handisport organise un grand rassemblement avec divers ateliers : handibasket et handitennis, handbike, Tandem pour handicapés visuels, concours de pétanque, et de pétanque pour Handicapés visuels (après- midi ) et de Boccia, Découverte des Embiez en Joëlette, Tour des Embiez en petit train, activités nautiques : kayak, aviron, voilier ainsi que des ateliers et jeux sportifs pour les enfants.
Cette manifestation est gratuite et ouverte à tous.
Le passage est gratuit sur le bateau pour les handis et les accompagnateurs sur inscription : à 9h et 9h30. Début des manifestations à 10 heures et fin à 18 heures
P. Ch., le 08 septembre 2011
David (au centre) a été le précieux mécanicien.