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Le 14. juillet 2013 à 16h38

Six Fours Environnement Les griffes de sorcière...ces ennemies des plantes locales

Un vaste programme d'éradication de la griffe de sorcière a été mis en oeuvre voilà 4 ans sur l'île du Rouveau. Durant toute la semaine, des volontaires ont arraché à la force de leurs mains et à la sueur de leur front ces plantes invasives qui étouffent la biodiversité présente sur l'île. Une opération d'envergure internationale menée par le Conservatoire du littoral en étroite collaboration avec la commune.

Ce paysage en apparence désolé permettra aux plantes locales de reprendre leurs droits

Ce paysage en apparence désolé permettra aux plantes locales de reprendre leurs droits

L’île du Rouveau, appartient au Conservatoire du Littoral comme bien d'autres sites méditerranéens, elle bénéficie depuis quatre ans d’un vaste programme de restauration écologique pilote. En cause, la prolifération du Carpobrotus edulis , bien connu de tous sous le nom de « griffe de sorcière ». 75% de l’île est occupée par cette plante grasse invasive qui recouvre en tapis dense les plantes locales : alium, seneçon et thymélée entre autres espèces. L’objectif premier de ce programme élaboré conjointement avec la commune, le Conservatoire du littoral, le conseil général du Var et des Alpes Maritimes, est de sauver la biodiversité rare, végétale et animale, présente sur l’île en arrachant les griffes de sorcières pour permettre aux autres espèces endémiques de repousser et de se développer, ou d’agrandir par exemple l’habitat du phyllodactyle d’europe, espèce rare de petite tarante nocturne protégée à l’échelle internationale.
La griffe de sorcière est considérée comme une plante «  exotique », elle provient d’Afrique du Sud et fut introduite par les pharistes sur les îles méditerranéennes au début du XXè siècle.
Après une première phase de diagnostic menée avec des chercheurs internationaux, puis une deuxième établissant un plan de gestion en relation avec la commune, la phase d’éradication à proprement parler a été mise en place l’an dernier. Une vingtaine de volontaires, chapeautés par Celine Damery et Fabrice Bernard, responsables de la délégation internationale du Conservatoire du littoral, et François Fouchier délégué régional, se relaie donc chaque année durant une semaine pour arracher à la main et à la sueur du front les griffes de sorcières sur les 6,5 hectares que compte l’île. Tâche difficile, étant donné que ces plantes développent des racines très longues. Les jeunes de l’AJIR et du centre aéré sont venus tout au long de la semaine prêter main forte ,sur la base du volontariat bien sûr, à l’équipe en place. L’occasion pour les responsables d’informer et éduquer les futurs usagers de l’île.

Un travail de longue haleine


Une fois arrachées, les plantes sont roulées et déposées sur site et sont vouées à se dessécher et retomber en poussière au fil du temps. Cette année un laboratoire en a récupéré 400kg pour élaborer des crèmes de beauté... la boucle est bouclée ! En 2012, 3500m2 ont été nettoyés en une semaine, 5000 cette année... Le terrain ainsi vierge sera à nouveau visité l’an prochain pour retirer les pousses persistantes, tandis qu’à l’automne les volontaires procéderont à la « revégétalisation » du site : des graines prises sur l’île seront élevées sur place en pépinières puis replantées ou lancées à la volée. Le but étant de repeupler intégralement l'île de ses espèces endémiques. « Un travail de longue haleine qui n’aurait pu se faire sans le soutien logistique de la municipalité » tiennent à souligner les représentants du Conservatoire du littoral. La mairie avec Paule Zucconi, garde du littoral et responsable du site, a pour cela mis en place des navettes entre le continent et l’île et s’est chargée de la restauration des bénévoles tout en mettant elle aussi la main à la pâte. Joseph Mulé, premier adjoint, se félicitait que cette opération d’envergure puisse se faire sur notre territoire et ce, en dehors de toute couleur politique. Il y va en effet de notre patrimoine environnemental mais aussi de celui de la centaine d’îles qui peuplent notre belle méditerranée. En effet, ce programme pilote et les conclusions scientifiques qui en découleront bénéficieront aux autres sites méditerranéens concernés par le même problème. Il dépassera aussi nos frontières car il s’inscrit dans un programme international.
Bien que propriété du Conservatoire du littoral, l’île est ouverte au public. Accessible en bateau ou en Kayak, vous pourrez y accoster, découvrir sa fabuleuse richesse naturelle et profiter d’un panorama spectaculaire!

A.I, le 14 juillet 2013

Autres photos:

La plante incriminée vient d'Afrique du Sud, elle décore nos jardins mais est redoutable si sa prolifération n'est pas maitrisée Gorgée d'eau la griffe de sorcière survit à tous les climats Arrachage à la main de la plante invasive