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Le 18. avril 2013

Six Fours Environnement D'où vient le sable ajouté sur nos plages?

Les pelleteuses ont presque terminé leur ballet sur la plage de Bonnegrâce. Certains se demandent combien de tonnes d'algues sont retirées de nos plages chaque année et par combien de tonnes de sable ou de gravier celles-ci sont remplacées. Où partent les algues, d'où vient le sable? Réponse de Jean-Sébastien Vialatte, documents à l'appui.

9000 tonnes de gravier déposées sur la plage de Bonnegrâce

9000 tonnes de gravier déposées sur la plage de Bonnegrâce

Au total, ce sont 8752 M3 d'herbes de posidonies qui ont été retirées de nos plages en 2012 pour un coût global de 145.612,46 € (Reppe: 2.345m3, port Méditerranée: 2.211m3, plages: 4.196 m3).
Premier constat: une très grosse quantité d'algues est entrée dans le port Méditerranée et s'est répandue par gros temps sur la plage de Bonnegrâce. Les posidonies ont donc été retirées au fur et à mesure à partir du mois de janvier, le but étant de « nettoyer » la plage avant de la réapprovisionner mi février en gravier. Les algues ainsi retirées sont mises en décharge au Beausset auprès de la société 'L'or de nos collines'. Elles seront recyclées sous forme d'engrais naturel et utilisées comme tel sur des terrains autorisés.
Le gravier disposé sur la plage de Bonnegrâce provient de la carrière de Chibron à Signes. 9000 tonnes ont été commandées cette année à raison de 20€ HT la tonne. Le service sécurité plages précise que ce gravier est prélevé « au cœur du gisement. Il s'agit d'un gravier de 4/10 de couleur gris blanc, non concassé, naturel et prélevé dans une nappe souterraine. Dès son extraction, il est mis à l'aide d'un tapis roulant sur un battoir pour être rincé et lavé, puis disposé en tas et arrosé pendant plusieurs jours pour être à nouveau rincé et lavé ».

Sur les raisons de cet engraissement en gravier


Le maire explique que la plage de Bonnegrâce a été statuée par l'état comme plage artificielle depuis 1970, si celle-ci « existe encore c'est parce qu'on y ramène des matériaux ». Les graviers ont été apportés depuis 2000 afin d'éviter l'érosion de la plage, de protéger la route départementale qui la borde et donc de maintenir le trait de côte.

Sur les craintes pour l'environnement


Sur l'aspect 'laiteux' peu engageant que prend certains jours le bord de mer à cet endroit , Jean-Sébastien Vialatte affirme que « la qualité de l'eau y est irréprochable » et qu'il s'agit là de 'matières minérales' en suspension issues des graviers aucunement dangereuses pour la santé. « Au moindre doute nous interdisons la baignade ». Il rappelle qu'en saison les analyses de qualité de l'eau sont effectuées deux fois par semaine par un laboratoire départemental et que des tests rapides sont effectués tous les jours par TPM sur les plages surveillées (résultats disponibles sur le site de la ville). Les portions non surveillées (Brutal ou au large des Charmettes) seraient testées par l'association Surfrider West Var et publiées également sur le site de la mairie.

Sur l'ensablement de la lagune du Brusc


Concernant la plage du Cros (au Brusc), dont le rechargement annuel en sable est mis en cause (sable provenant des plages de Bormes-les-Mimosas), le maire réaffirme qu'en attendant le résultat des études menées par l'état et l'Europe sur l'origine de l'ensablement de la lagune, la plage du Cros sera nettoyée le plus tard possible des posidonies qui protègent de l'érosion (mai au lieu d'avril). Il indique qu'aucun sable ne sera ajouté sur cette plage, contrairement aux années précédentes. Il songerait même à faire de cette année à venir une année test et réfléchit sur des systèmes de protection des côtes testées ailleurs en France (épis ou palissades ou autres?).

Sur les innombrables mégots...


En saison, et dès l'aube, le service sécurité plage nettoie tous les jours nos plages. Pour mémoire, l'association Surfrider West Var a ramassé en juin dernier 1780 mégots à seulement deux personnes en l'espace d'une heure. Des cendriers de plage sont à disposition depuis quelques années à l'office de tourisme mais cela ne semble pas réveiller les consciences. Les usagers peu regardants étouffent leurs cigarettes dans le sable et les y entèrent discrètement, les clients de terrasses de café écrasent leurs mégots à leurs pieds et les laissent s'envoler et s'échouer dans le sable, le mistral rabat aussi sur la plage tout ce que nous jetons sur les trottoirs . Devant ce constat, Jean-Sébastien Vialatte songe sérieusement à suivre le pas des maires de Cannes et de Nice et à interdire partiellement ou totalement la cigarette sur nos plages...

A.I, le 18 avril 2013

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