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Dire que les temps sont durs n'est pas une lubie ou une parole de commerçants prompts à se plaindre. La baisse d'activité est générale, et certaines mauvaises surprises ont accentué les difficultés comme la CFE, qui a remplacé la taxe professionnelle. Le calcul opéré par TPM a grandement fait mal aux commerçants, exemple avec Grégory Lo Monaco de Tele Design qui a vu sa taxe multipliée par deux, ou d'Eric Migliaccio de la boulangerie Praline qui a vu sa facture pratiquement triplée.

Le Spar

Plusieurs sujets inquiètent ou agacent les commerçants des Lônes. Eric, le gérant du SPAR, précise en préambule: "il ne s'agit pas de faire de la politique, de critiquer pour critiquer, loin de là, mais il y a des choses qui me gênent. Sans même parler de l'aspect esthétique de la nouvelle place, tout le monde peut faire des erreurs, mais c'est toujours mieux en le reconnaissant".
Installé depuis près de 20 ans aux Lônes, c'est un indépendant, franchisé Casino, qui s'est battu par exemple pour maintenir l'activité charcuterie dans le quartier alors que son enseigne l'en dissuadait. L'idée de voir s'installer des forains vendant poulets, charcuterie et fruits et légumes lui semble aberrante: "c'est déjà une idée absurde économiquement, on voit bien que beaucoup se sont cassés les dents ici. Cela ne fonctionne pas pour différentes raisons, notamment à cause de la proximité de Sanary. De plus, j'ouvre toute l'année et je vais devoir être en concurrence avec des gens qui ne feront cela qu'une partie de l'année. Je trouve l'idée de la mairie de vouloir installer à tout prix des forains difficile à avaler. Je crois qu'il y a mille choses à faire pour donner vie à ce lieu, comme organiser des animations en période de festivités ou les week-ends. A mon petit niveau de commerce de proximité, je joue le jeu avec les associations comme les Lônes mon village ou les associations sportives, d'autres commerces du coin le font aussi. Je pense que la commune pourrait envisager d'organiser des évènements ponctuels festifs".
Ce commerçant pondéré dans ses propos a l'impression qu'on lui tire une balle dans le pied: "il faut bien comprendre qu'on est dans un quartier à l'équilibre économique fragile, et au lieu de nous aider, de nous encourager, on nous met dans une mauvaise posture. j'ai mon chiffre d'affaire en baisse, ce n'est pas une période évidente pour beaucoup de monde, alors j'aimerais qu'on puisse être entendus".

Télé Design

Du côté de Télé Design, on abonde dans le même sens: "les commerces de proximité sont très importants, le SPAR m'amène du monde par exemple, je pense que c'est plus important de soutenir des commerces qui sont là toute l'année, que de favoriser par exemple des saisonniers. C'est certain qu'il y a plein de choses à imaginer pour animer la place, le quartier".

La boulangerie Praline

Pour la boulangerie Praline, la problématique est cette fois liée au nouvel aménagement de circulation: "c'est très simple j'ai perdu une bonne partie de ma clientèle qui ne s'arrête plus. Même souci pour la pharmacie, le tabac, le bar. Avant les gens pouvaient s'arrêter, c'est désormais très compliqué et ce n'est pas faute d'avoir déjà évoqué ce problème aux élus. Je vous invite à vous balader dans le quartier vers 16 heures, il n'y a plus un chat".
On aura compris que ces aménagements ne font pas l'unanimité chez les commerçants, certains riverains sont sans doute satisfaits mais pour l'heure, Eric (du Spar) a pris l'initiative d'écrire au maire: sans vouloir lancer de polémique, il désire se faire entendre, tout simplement.

La place.