Six Fours
Culture
Premier ciné-concert au Six N'Etoiles
« L'aurore » de F.W. Murnau sur musique de Christian Paboeuf samedi 15 octobre, avec le soutien de l'Agence de développement régional du cinéma. Un spectacle vivant éblouissant.
Christian Paboeuf et la directrice du Six N'Etoiles Noémie Dumas.
On ne va pas au Six N'Etoiles que pour voir des films, mais également des spectacles vivants. La saison d'opéras et de ballets en direct a commencé jeudi et, pour la première fois samedi, sa directrice Noémie Dumas a proposé le premier ciné-concert.
Ciné
Les ciné-concerts utilisent en général des films muets. Pour ce premier événement, la directrice du Noémie du Six N'Etoiles avait choisi une copie numérisée restaurée d'un des derniers, « L'aurore » de Friedrich Wilhelm Murnau. « Le plus beau film du monde » selon François Truffaut, que Scorsese cite longuement dans son « Voyage personnel à travers le cinéma américain ».
« C'est un chef d'œuvre », confirmait le musicien Christian Paboeuf en énumérant la lumière, le montage, les mouvements de caméra. L'histoire est universelle : une femme vient perturber le mari d'un jeune couple. « C'est la façon dont cela se passe qui est admirable, ainsi que l'actrice dans le rôle principal. » Janet Gaynor a en effet été la première femme à recevoir l'Oscar de la meilleure actrice.
Concert
Originaire de Bretagne mais résidant en Dordogne, Christian Paboeuf est directeur artistique de la formation « Il mostro » créée il y a vingt ans avec son frère. La demande toujours plus importante de ciné-concerts a pris peu à peu le pas sur la musique de concert.
Multi instrumentiste, il avait amené samedi un hautbois, une flûte à bec alto, une petite basse, ainsi qu'un vibraphone midi électronique dans lequel il avait enregistré des instruments ou des sons d'animaux : mouches, chiens... Même si les instruments joués ne sont pas d'époque, Christian Paboeuf aspire à rester fidèle au film. « Il ne faut pas faire n'importe quoi et jouer des musiques abracadabrantes, comme de la musique folklorique suisse sur Ozu ! »
Son objectif est que les spectateurs n'entendent plus la musique. « Il n'y a pas deux ciné-concerts semblables sur le même film », affirmait-il. Christian Paboeuf dit ne pas suivre les personnages, mais travailler à partir d'un rythme de danse en s'attachant à rendre l'ambiance qu'il ressent. « Je peux faire une musique très tendue sur un Charlot et le lyrisme naîtra du contraste avec le comique de l'acteur. »
Pour les amateurs de ciné-concerts, Le Festival international de musiques d'écran (FIMé) aura lieu sur l'ensemble de l'aire toulonnaise du 11 au 20 novembre.