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Les brumes estivales enveloppaient densément la colline du Fort pendant que se déroulait à la Collégiale un concert d’exception. Dans l'église dont les magnifiques vitraux d’Adrian Schiess ont malheureusement été endommagés en deux endroits par le violent orage de la veille, Jean-Christophe Spinosi et son Ensemble Matheus jouaient Haendel, Vivaldi et Telemann devant un parterre d’invités prestigieux. Etaient présents Claude-Henri Bonnet, directeur de l’Opéra de Toulon, Henri Tiscornia, directeur du Festival de musique de Toulon et sa région, Geneviève Lévi, première adjointe du maire de Toulon, Mgr Dominique Rey, Nathalie Biquet et la plupart des élus six-fournais : le maire bien sûr et ses adjoints Dominique Ducasse, Joseph Mulé, Patrick Perez, Jocelyne Caprile, Dominique Antonini, Christiane Giordano, Thierry Mas Saint-Guiral, Yves Draveton, Guy Margueritte. Présente également Danny Cayol bien sûr, qui n’est plus élue mais a gardé ses fonctions en tant que chargée de mission. Elle est maintenant Présidente des Voix de la Collégiale et en dirige le conseil d’administration.

Plus tôt dans la journée, la répétition générale du concert avait été ouverte au public (voir notre article). Le maire en a remercié Jean-Christophe Spinosi : « La collégiale était pleine ! Cela a permis à des gens qui n’avaient jamais assisté à un concert de se régaler. » « Ils ont eu l’impression d’être de l’autre côté », a répondu Spinosi. Le pétillant chef d’orchestre Jean-Christophe Spinosi a en effet fait sensation. « Avec lui, le morceau n’est plus le même. Il lui insuffle la vie, lui donne du relief. Le chef transpire la musique », s’extasiait un membre du public. Car Jean-Christophe Spinosi n’est pas que chef d’orchestre et violoniste, il est également pédagogue et explique au public ce qu’il fait. Henri Tiscornia, directeur du Festival de musique de Toulon et sa région, est heureux d’être à l’origine du succès de Christophe Spinosi dans la région : « Je l’ai fait venir à Toulon pour débuter au Musée de la Marine. Certains font des notes, lui vit sa musique. De même, certains orchestres sont composés de bons musiciens, d’autres d’artistes. »

« Je suis enchanté par ce beau projet »

Jean-Christophe Spinosi avait déjà dirigé à la Collégiale en 1997. Le député-maire Jean-Sébastien Vialatte et lui se sont retrouvés grâce à Claude-Henri Bonnet il y a deux ans et demi. Cette rencontre a mené au concert de samedi et, au-delà, au projet de diriger à la Collégiale chaque année quelques journées prestigieuses en début d’été en association avec l'Opéra et le Festival de musique de Toulon. Jean-Christophe Spinosi déborde d’enthousiasme : « Ce projet culturel et musical est exceptionnel en ces temps difficiles, il est même nécessaire car les temps sont difficiles. » Il dit rêver de scénarios où la musique serait imposée comme langage et les députés chanteraient à l’assemblée. « Le monde serait plus beau s’il était chanté ! »

Il ne manque qu’un nom à ce beau projet, même si Jean-Christophe Spinosi ne voit aucune inconvénient à lui laisser le nom de ce lieu magique, « collégial » signifiant « ensemble ». « Grâce à Jean-Sébastien Vialatte, je suis enchanté, comme un gamin ! Je souhaite faire partager les musiques de tous les siècles et leur rendre leur utilité. Haendel, Vivaldi écrivaient pour leurs contemporains et non pour les siècles à venir. L’enjeu des interprètes d’aujourd’hui est de rendre leur modernité à des œuvres ancrées dans la tradition. Leur langage doit être accessible à tous.»

Une histoire de cœur

Jean-Christophe Spinosi est corse et a été élevé à Paris, mais il avait une tante à Toulon, Angèle, chez laquelle il s’arrêtait tous les étés avant et après ses vacances en Corse. Angèle a longtemps bataillé pour qu’il vienne jouer ici et, quand enfin cela s’est fait, à l’Opéra, elle venait de décéder. Elle n’a donc pas entendu son neveu jouer à Toulon. « Chaque concert est désormais pour elle. Jouer ici est chargé de l’émotion de mon histoire personnelle. Quand on fait de la musique, on se livre. » Et le public l’a ressenti samedi soir.

Jean-Christophe Spinozi.