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Le 13. juillet 2014

Six Fours Culture Inspiration dans le passé

L’exposition « Expérimentations plastiques/rencontres, échanges, création et diffusion (Volet III) » rassemble peinture, sculpture et installation. Le vernissage a eu lieu samedi 12 juillet et l’exposition vous accueille jusqu’au 28 septembre à la Batterie du Cap nègre.

Dans le cycle inauguré cette année de cartes blanches à des plasticiens, la Batterie du Cap nègre accueille des créations axées sur le volume et l’installation pour mettre en valeur ses espaces si particuliers en les aménageant. Cette série d’expositions met en exergue des modes d’expression variés et le travail sur les matières. C’est le cas de ce Volet III mettant à l’honneur cinq artistes très différents puisant leur inspiration dans le passé.

Retour à une nature non polluée


Succa mixe éléments et techniques. Elle était architecte à l’origine : « J’ai voulu oublier le côté rigide de cette discipline pour ne privilégier que le dessin d’art, mais y reviens maintenant car l’architecture est un art complet. »
Succa observe son jardin, près d’Aix-en- Provence, et regrette la nature sauvage. Peut-être à cause de ses allergies, elle s’insurge contre les engrais et désherbants chimiques. L’ installation aérienne rassemble ce qu’elle a ramassé et façonné dans le creux de sa main : plantes, graines, plumes, mèches de cheveux, une coquille d’œuf, « comme si un insecte en sortait ».
Sur ses toiles, elle colle du papier chinois avec du jus de résine et de pigments, ce qui crée des nuances. « J’exploite les plis et crée des effets racine » en rajoutant des branches qui sortent de la toile.

Retour aux arts premiers


« La base de l’art est Lascaux ». Aurélie Malambic utilise les techniques et les formes des arts premiers pour couvrir panneaux de tissus et branches d’eucalyptus avec des ocres de Roussillon. Résidente à La Londe, près des salins, elle travaille les écorces pour leur donner la forme d’échassiers.

Retour aux techniques orientales


Emmanuelle Not marie art et artisanat dans ses sculptures inspirées l’Asie, mais ce qui l’anime aujourd’hui est un projet avec soixante potières du nord-est de la Tunisie, « Les vaillantes et volontaires ». Elle a passé six mois avec elles, puis une dizaine sont venues (difficilement) en résidence chez elle pendant une semaine. Résultat de cette rencontre : des poupées, des Laroussas, interdites selon la foi, exposées à l’étage inférieur. « Quand elles sont venues, elles se sont libérées. Elles sont très volontaires. L’échange technique avec la doyenne a été très riche. » Emmanuelle expose à la Batterie ses Laroussas, les souvenirs de cette rencontre. « Je suis ravie de pouvoir en parler encore car elles ont besoin d’être soutenues. C’est une prolongation du projet. » Sa Laroussa a une double face : la tradition épurée en raku et le lumineux, éclairé, contemporain, ouvert.

Retour aux symboles préhistoriques


Dominique Sagnard et Marc Da Costa se sont connus il y a vingt-deux ans en faisant les vendanges dans le Beaujolais et ne se sont plus quittés. Ils travaillent depuis à Anse le métal à quatre mains : inox, cuivre, acier, bronze, fer oxydé... « C’est compliqué et cela nous demande d’échanger sans arrêt. » Une partie de leur travail porte sur la calligraphie et sur les similitudes entre cultures. Les mêmes symboles se retrouvent parfois dans des endroits différents : dans l’art rupestre, près de la Mer Morte… A la préhistoire, il est par exemple surprenant de retrouver la même écriture cunéiforme dans plusieurs continents, alors qu’il n’y avait pas de communication entre eux.

Dominique est céramiste à l’origine et certaines de ses pièces sont exposées. « Nous sommes des porteurs de rêves ». Leurs pièces ne portent pas de titre pour que chaque personne y voie ce que l’elle veut. » Des poèmes choisis du couple illustrent également leur travail. Ils occuperont à nouveau la Batterie en début d’année : « Ce sera un événement surprenant, à ne pas louper. On ne la reconnaîtra pas… » Voilà de quoi attiser notre curiosité.

, le 13 juillet 2014

Autres photos:

Les cinq artistes, le responsable du Pôle arts plastiques Dominique Baviera à gauche et les élues: Dominique Ducasse au centre et Nadine Espinasse. Sans titre, Dominique Sagnard et Marc Da Costa. Dominique Sagnard et Marc Da Costa. Pièces végétales d’Aurélie Malambic.
Les cinq artistes, le responsable du Pôle arts plastiques Dominique Baviera à gauche et les élues: Dominique Ducasse au centre et Nadine Espinasse.