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Le 8. mars 2013 à 18h09

Six Fours Consommation Scandale de la viande de cheval...et après?

Suite au scandale de la viande chevaline, les ventes de plats cuisinés surgelés à base de viande accusent une baisse de 30% en France et la suspicion autour de la composition de ces produits préparés demeure. Petit tour d'horizon de l'impact de cette tromperie sur quelques enseignes six-fournaises et sur les consommateurs.

Des affichettes collées sur les vitres des rayons concernés pour informer et rassurer le client

Des affichettes collées sur les vitres des rayons concernés pour informer et rassurer le client

La fraude sur la viande de cheval vendue pour du boeuf a-t-elle installé le doute et la méfiance et changé les habitudes des consommateurs?

Les surgelés


A Six-fours, le personnel du magasin Picard reste très discret et renvoie à son service communication dès que l'on aborde le sujet. Nous avons su cependant que le magasin a vu sa clientèle déserter les rayons et ce, malgré le retrait immédiat des plats incriminés: chili con carne et lasagnes bolognaise. Une visite dans le magasin quelques semaines après le scandale nous a fait constater que les fidèles clients de cette enseigne, réputée pour la qualité de ses produits et son cahier des charges draconien, reviennent. Un petit coup d'oeil dans leurs paniers et l'on constate qu'il achètent à nouveau...du boeuf. Ce ne fut pas sans mal, les vendeuses tout autant victimes de la fraude, ont eu à essuyer, à l'heure où celle-ci fut révélée, l'agressivité de clients qui revenaient au magasin, produits incriminés en main. Certaines le vécurent très mal.
La célèbre marque a mis pourtant les bouchées doubles pour rétablir la confiance: service communication et clientèle strictement briefée pour rassurer, réalisation de tests ADN systématiques sur tous les produits cuisinés à base de boeuf, utilisation exclusive de viande bovine d'origine française pour ces plats, renforcement des audits qualité chez les fournisseurs et un n° Azur à disposition du consommateur au cas où le doute persisterait.

Et dans les grandes surfaces?


Côté grandes surfaces, chez Carrefour market, la réaction fut tout aussi immédiate: retrait de la marchandise trompeuse dès le 8 février (moussaka, lasagnes bolognaise, hachis parmentier et canellonis bolognaise de la marque Findus) et par principe de précaution retrait des boîtes de raviolis d'une autre marque réputée, malgré le fait qu'aucune alerte n'ait été vraiment confirmée. Une affichette collée sur l'une des vitres du rayon surgelé et à l'entrée du magasin détaille le numéro des lots concernés et le magasin propose de rembourser les clients bernés contre restitution du produit. Peu de gens se sont présentés jusque là.
Même affichette et mêmes prestations chez Casino mais aucun retour n'a été enregistré, pas plus qu'à Intermarché qui n'a remarqué aucun changement dans les habitudes d'achat de ses clients.
Dominique Morin, le directeur du Carrefour market a tenu, à rassurer immédiatement sa clientèle mais aussi son personnel qui a été informé et formé pour répondre aux questions éventuelles. Ce dernier ajoute qu'il fait appel depuis toujours à un audit qui procède régulièrement à des prélèvements sur les produits frais, les analyse et note leur qualité. Au rayon boucherie, peu d'incidence, sinon celle d'une augmentation sensible des ventes de viande au détail au détriment des barquettes.
Autre son de cloche chez Casino qui a enregistré une nette baisse des ventes des surgelés et produits frais cuisinés: seules le hachis parmentier de la marque Casino a pourtant été mis en cause et retiré du rayon, l'enseigne ne travaillant pas avec la marque Findus pour les plats cuisinés à base de boeuf.
Le constat est unanime, tous ont été trompés mais relativisent la fraude qui ne présenterait pas de danger sanitaire pour l'homme.

Que sont devenus ces produits?


Une dernière question se pose: que sont devenus tous ces produits? Chez Carrefour market ils ont été stockés à la demande de la centrale, dans l'attente d'une éventuelle redistribution aux associations caritatives, tandis que chez Casino et Intermarché, consigne a été donnée de dénaturer et détruire les produits. Reste à savoir si ces plats cuisinés seront effectivement ré-étiquetés et remis aux associations. Le Secours Catholique a d'ores et déjà mis son véto: « les plus pauvres n'ont pas forcément envie de consommer ce que les autres ne veulent pas ».

A.I, le 08 mars 2013

Autres photos:

Certains rayons restent vides Chez Carrefour market une affichette détaille le numéro des lots incriminés Dominique Morin, le directeur du Carrefour market se veut rassurant et dit prendre depuis toujours toutes les mesures nécessaires pour proposer des produits de qualité.
Certains rayons restent vides