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Le 15. décembre 2011 à 20h00

Six Fours Conseil municipal (1) Une délibération sous haute tension et à huis-clos

Nous reviendrons sur les nombreuses questions à l'ordre du jour, mais la délibération numéro 46 restera dans les annales, avec un huis-clos exigé par le maire. Ambiance électrique.

Une délibération à huis-clos.

Une délibération à huis-clos.

C'était la délibération qui allait forcément faire du bruit, la numéro 46, où il s'agissait de voter l'autorisation au maire Jean-Sébastien Vialatte de déposer plainte avec constitution de partie civile "contre les transports routiers et le propriétaire du terrain M. Laurent Massena qui, du fait de ces dépôts, a créé une décharge sauvage". Cela fait suite à un rapport d'information de la police municipale du 29 novembre et d'un autre rapport du 2 décembre constatant "le dépôt de terre, par des poids lourds, sur un terrain appartenant à Mr Massena".
Pour la première fois le public était venu en nombre dans l'assistance, avec Laurent Massena en tête. Délibération exceptionnelle, mesure exceptionnelle avec un dispositif policier plus conséquent qu'à l'habituel, et assez surprenant au sein de l'hôtel-de-ville. A l'annonce du huis-clos, la colère s'empara de certaines personnes dans le public parlant de "république bananiere", "d'absence de démocratie". On ignore actuellement les motivations du maire sur ce débat à huis-clos, ce dernier étant sorti par une porte de service avant d'être "évacué" par la police, puis de revenir en mairie.
Côté opposants, le groupe socialiste, avec Pierre Bardes et Philippe Comani, n'a pas pris part au vote, de même que Josiane Tognetti, des Verts. Erik Tamburi et Gérard Navarro ont voté contre et seul Philippe Guinet a voté pour. Côté socialiste on était sceptique: "cela fait un peu gros, après le reportage de Tf1, c'est plutôt bizarre. On sentait le maire en colère, ne voulant pas le dialogue. Difficile à savoir la vérité sur cette affaire, on ne dispose pas de moyens pour connaître la vérité mais c'est malsain". Erik Tamburi, très remonté, racontait ce qu'il avait dit au maire durant ce huis-clos: "j'ai été destinataire, ainsi que le Procureur de la République et le Préfet, d'une lettre de Laurent Masséna qui indique que le procès verbal qui le met en cause est faux, contredit par un constat d'huissier". Et l'opposant d'ajouter: "ce procès-verbal a été établi par votre agent assermenté aux infractions d'urbanisme, lequel serait aussi promoteur immobilier et pollueur de la forêt avec l'entreprise de C. Massena". Et de s'étonner de l'absence de plainte contre le fils de Laurent Massena.
A l'extérieur, avec le constat d'huissier en main, ce dernier répétait: "on m'en veut, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une cabale. Le constat d'huissier montre bien qu'il s'agit de terre végétale. Si je vous disais toutes les intimidations dont je suis victime...". Cette affaire entre le père et son fils semble dépasser de loin le cadre familial, et tout au long du conseil, Erik Tamburi ne cessera de répéter que C.Massena était le "vrai patron de la mairie", faisant allusion aux paroles du procureur ayant dit que "Christophe Massena était le véritable patron de la régie de l'eau". Une affaire brûlante où il n'est pas sûr que les esprits s'apaisent avec ce huis-clos ou à l'annonce en conseil d'Erik Tamburi: "il va y avoir prochainement un reportage de France 2 sur les décharges sauvages sur notre commune". Le maire, lui, répétait refuser de répondre à "ces provocations".

D. D., le 15 décembre 2011

Autres photos:

Laurent Masséna avec le constat d'huissier en main.
Laurent Masséna avec le constat d'huissier en main.