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Le 24. février 2015 à 20h52

Six Fours Cinéma En projection nationale au Six n'étoiles : "Le dernier loup" de Jean-Jacques Annaud

Nous sommes en 1969. Deux jeunes étudiants de Pékin, Chen et Yang sont envoyés en Mongolie pour instruire une tribu de bergers nomades.

Chen, fasciné par les loups que les Mongols exterminent car ils tuent leurs troupeaux, récupère un bébé afin de l'élever et de l'étudier. Ca n'ira pas sans problèmes
Il fera ainsi l'apprentissage de la vie en communauté, de la liberté, de la responsabilité. Un parcours initiatique dont il ne sortira pas indemne.
C'est un film d'une grande simplicité tourné dans un écrin somptueux et sauvage, où la vie des hommes et suspendue à la vie des animaux et de la nature environnante. fait d'un questionnement sur les loups qui tuent, les loups qu'on tue, pour chacun le leitmotiv étant la survie de l'autre.
Les comédiens nous sont inconnus parce que chinois mais Shaofeng Feng (Chen) en particulier y est magnifique d'émotion et de sensibilité. Evidemment, les paysages tournés par Annaud y sont sublimés et le tournage avec les animaux, dont il s'est fait une spécialité, est absolument époustouflant.

Rencontre avec Jean-Jacques Annaud


Rencontrer Jean-Jacques Annaud est toujours un grand plaisir tant il est volubile et d'une grande simplicité. C'est donc avec passion qu'il nous parle de ce progjet, qui s'est déroulé sur quatre ans avec 160 jours de tournage répartis sur 15 mois.

Comment travaillez-vous avec les animaux et quelles en sont les difficultés ?
Les même qu'avec des comédiens - nous dit-il en riant - car ils sont aussi susceptibles, inattendus, capricieux mais l'avantage est qu'ils n'ont pas d'agent qui vient toutes les cinq minutes nous exprimer les états d'âme et les desiderata de leur vedette !
Ceci dit, tout d'abord nous avions un dresseur : Andrew Simpson, avec qui nous étions très proches, ce qui était indispensable car ce sont des animaux très inattendus, très fragiles et que la psychologie adaptée était importante. Nous les avons traités comme des vedettes : ils avaient leurs lieux de repos, leurs bases, la base faisant la superficie de deux terrains de foot ! Il faut savoir qu'avec les animaux, on ne peut pas faire deux prises. Si la première n'est pas bonne, c'est fichu car, surtout les loups, ce sont des animaux imprévisibles, au fort caractère, à qui on ne fait pas refaire deux fois la même chose. Ce sont des instinctifs. Mais lorsque je travaille avec des animaux, je les aime, je les respecte autant qu'une star et s'ils le sentent, ils sont naturels. J'ai même fait ami-ami avec le chef de troupe qui venait sauter dans mes bras chaque matin, condition sine qua non pour qu'il ait envie de travailler !

Autre problème : comment dirige-ton une troupe essentiellement chinoise ?
Il est vrai que nous étions 9 Français pour 480 Chinois ! D'abord, au niveau de la langue, l'on a des interprètes et surtout - et ça, pour moi, c'est primordial - je suis toujours très proche de mes équipes. J'ai travaillé avec des gens de tous pays et je me considère avant tout au service de mon film et de mon équipe. Le tournage doit être un partage. Nous avons travaillé dans le respect et la confiance. Les Chinois sont des gens très attachants et ils avaient sans cesse de petites attentions à notre égard. Je garde un souvenir très ému de ce tournage car il y a eu entre nous une fusion très puissante. Je n'ai jamais rencontré ça sur aucun tournage, dans aucun autre pays.

Votre plus grosse difficulté ?
La scène de l'attaque des chevaux avec la nuit, le froid, la neige. Nous avons mis un mois et demi pour la tourner.

Votre plus beau souvenir ?
Le tournage par lui-même avec cette superbe équipe qui nous a laissé une liberté stupéfiante, qui était totalement en osmose avec nous, sachant que ce livre leur tenait tellement à cœur qu'ils voulaient que le film soit une réussite. Nous avons eu énormément de difficultés mais nous avons formé une telle famille que ça va rester l'un de mes plus beaux souvenirs de tournage dont j'ai du mal à m'éloigner. Je garde un amour formidable pour la Chine, pour ses artistes, ses comédiens. J'aime dire qu'il y a eu une véritable affection, une filiation.
Ca restera pour moi une tranche de vie inoubliable.

, le 24 février 2015

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