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Le 13. mai 2018 à 19h22

Six Fours Art Anne Saligan ou comment représenter l'horreur

Samedi 12 mai, la plasticienne Anne Saligan, dont l'exposition « Chroniques du monde réel » à la Maison du Patrimoine – Centre d'art fermera le 19 mai, a rencontré son public.

Anne Saligan et le directeur du Pôle Arts Plastiques Dominique Baviera

Anne Saligan et le directeur du Pôle Arts Plastiques Dominique Baviera

L'exposition « Chroniques du monde réel » réunit deux séries de pièces peintes, dessinées ou encore gravées. Privés de couvert sur l'Agent Orange, initiée en 2012, traite les méfaits ravageurs d'un défoliant utilisé par les forces aériennes américaines lors de la guerre du Viêt Nam. Même les Américains en ont souffert car ils ne portaient pas de protection. « Ils répandaient ce produit chimique très dangereux en T-shirt », raconte Anne Saligan. «  Quand ils sont partis, ils ont tout balancé. » Depuis son épandage il y a plus de quarante ans, l'Agent Orange fait toujours de nombreuses victimes au sein des populations. « Des femmes accouchent encore maintenant de monstres », a révélé Danielle De March-Waller, présidente de l'Association d'amitié franco-vietnamienne (AAFV).

Comment ne pas esthétiser l'horreur ?


Anne Saligan a expliqué comment elle était allée de l'indignation à l'engagement dans l'Association d'amitié franco-vietnamienne, qui porte de l'aide aux enfants touchés par la dioxine. « Mais comment passer du dossier à la création plastique ? » Au moment de créer, la plasticienne s'est heurtée à la difficulté de représenter l'honneur sans la rendre belle. « Vous avez réussi, mais c'est mystérieux », a dit un membre du public. « L'esthétique est un gros mot en art », a expliqué Anne Saligan. Elle s'est aidée de la couleur orange, qui domine ses toiles, et de motifs floraux type tapisserie. « On arrive ainsi à regarder et oublie l'horreur de ce qui est représenté ». Un enfant victime de la dioxine, un épandage dévorant la forêt… « Cet enfant est sur la toile, mais réel au Vietnam. Cette toile me bouleverse », a confié Danielle De March-Waller. « Anne une artiste rare. »

, le 13 mai 2018

Autres photos:

Danielle De March-Waller, présidente de l'Association d'amitié franco-vietnamienne (AAFV) Un enfant victime de la dioxine
Danielle De March-Waller, présidente de l'Association d'amitié franco-vietnamienne (AAFV)