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Le 16. mars 2017 à 07h44

Ouest Var Santé Don de moelle osseuse : des besoins cruciaux

Jusqu'au 17 mars, la 12e semaine nationale de sensibilisation pour le don de moelle osseuse se poursuit, afin d'informer les citoyens. France-Adot 83, qui milite inlassablement pour le don d'organes et des tissus, est mobilisée. Mais pour l'association, la ''semaine'', c'est toute l'année !

Norman Thavaud, youtubeur et donneur engagé !

Norman Thavaud, youtubeur et donneur engagé !

Visites dans les collèges et les lycées ou encore à l'Etablissement français du sang (EFS) de Toulon, l'association France-Adot 83 est présente sur le terrain pour sensibiliser les publics à cet acte de solidarité. Les 29 et 30 mars, les bénévoles tiendront un stand à l'IUT et à la Fac de Droit, dans le cadre du "Printemps de l'Université". Mais en dehors de cette semaine ''officielle'' de mobilisation, le don est une nécessité permanente. Chaque année, 2000 malades en France et plusieurs milliers dans le monde, ont besoin d'une greffe de moelle osseuse.

La moelle osseuse, indispensable à la vie


Depuis 17 ans, Marie-Madeleine Georges préside l'association France-Adot 83, fondée en 1988 à La Seyne-sur-Mer par Jacques Bouckaert. Informer et sensibiliser sur le don d'organes, de tissus et de moelle osseuse est l'objectif de l'association. «Janvier, février et mars sont les périodes les plus intenses de nos activités». Il faut alors expliquer sans relâche comment cet élément de notre corps est indispensable à notre vie. Riche en cellules souches hématopoïétiques, la moelle osseuse est répartie dans les os du corps. Elle renouvelle régulièrement les cellules du sang (globules rouges et blancs, plaquettes). En cas de graves maladies du sang comme la leucémie, la greffe de moelle osseuse représente une chance de guérison. Mais pour qu'il y ait greffe, il faut qu'il y ait don...

Appel aux hommes de bonne volonté !


Evelyne Marry, médecin et directrice du registre français à l’Agence de la biomédecine lance un mot d'ordre : «Nous avons un réel besoin de recruter davantage de jeunes hommes». Un choix qui s'explique par le fait que les hommes ont une moelle de meilleure qualité que les femmes. La raison est simple : «Les hommes n'auront jamais d'enfants et ne peuvent donc pas développer des anticorps comme les femmes le font lors de leur grossesse, ce qui complique la bonne tolérance de la greffe», précise Marie-Madeleine Georges. Cette année, l'Agence cible donc en priorité des hommes âgés de moins de 30 ans, ce qui ne veut pas dire que les autres sont oubliés ou refusés. Mais il faut ''rafraîchir'' le fichier. Là encore, la raison est scientifique : «Il y a une chance sur un million que le donneur soit compatible. Donc, plus on est jeune et plus on reste dans le fichier et donc, plus on a de chance d'être un jour, donneur». De même, les greffons prélevés sur des hommes de moins de 40 ans, seraient mieux tolérés sur le plan immunologique. Pour l'heure, parmi les donneurs inscrits, 34 % sont des hommes et 66 % des femmes. Là, point de paramètres scientifiques, juste la peur d'avoir mal : «dès qu'on leur parle de piqûres, les messieurs avouent qu'ils sont douillets».

Etre en bonne santé pour donner


«La personne qui veut faire un don de moelle osseuse doit être en parfaite santé, ne pas avoir d'allergies, pas de gros problèmes de dos ou de colonne vertébrale». Le prélèvement se fait à 80 % dans le sang ou dans les os postérieurs du bassin et dans ce dernier cas, sous anesthésie générale. Seul le médecin choisit, en fonction de la maladie du receveur. Aucune inquiétude à avoir pour le donneur, la moelle se régénère rapidement. Une chose est sûre : grâce à Internet et à l'implication des médias, le nombre de porteurs de cartes identifiés a été multiplié par 30 entre 1998 et 2012. Un bel espoir pour les malades.

Sébastien, greffé depuis 2015


En 2009, Sébastien Piat, 23 ans, est hospitalisé pour une paralysie de la jambe droite. Après une prise de sang, le verdict tombe ''leucémie myéloïde chronique''. Sa famille est informée qu'il ne lui reste que huit jours à vivre. «Heureusement, après une batterie d'examens complémentaires, on m'a dit que la maladie était prise à temps et que l'on pouvait faire quelque chose». Ce seront quatre chimiothérapies qui ne viendront toutefois pas à bout de la maladie. En janvier 2015, à 29 ans, Sébastien reçoit une greffe de la moelle osseuse. Et avec elle, une véritable espérance de vie. Son donneur est Allemand, c'est tout ce qu'il saura.

Se battre à son tour pour les autres


Marié et papa de deux fillettes, Sébastien vit au Cannet. Il n'est pas encore en rémission, mais depuis sa greffe, il voit les choses autrement : «Je fais du sport et je m'implique dans la sensibilisation du don du sang et de moelle osseuse». Dans son livre intitulé ''Mon combat contre la leucémie'' Sébastien Piat témoigne. Courant avril 2017, un deuxième livre va sortir : ''Avec le sang d'un autre''. Le 4 mai prochain, Sébastien-le-sportif se mettra en selle. Il partira du Cannet (06) pour rallier Montceau-les-Mines (71) soit 2400 kilomètres en solitaire, avec toujours pour mission de sensibiliser le public. Déjà 22 000 personnes se sont engagées pour donner leur sang et leur moelle durant ce challenge. Quant il passera par La Seyne-sur-Mer, il sera hébergé pour la nuit chez Valérie Hirschfield qui l'a déjà assuré de tout son soutien.

Chantal Campana, le 16 mars 2017

FRANCE-ADOT 83
Pour être donneur, on peut s'inscrire en ligne
https://www.france-adot.org/le-don-de-moelle-osseuse.html?gclid=CIvy2uTR1dICFQcQ0wodKs4C0w

Sébastien Piat
06.59.00.08.54
http://facebook.com/moncombatcontrelaleucemie
http://moncombatcontrelaleucemie.fr

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