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Le 3. février 2010 à 06h00

Sanary Environnement Un point sur la station d’épuration de la Cride

Il y a beaucoup de fantasmes et de controverses sur cette station d’épuration gérée par le syndicat intercommunal d’assainissement de Sanary/Bandol. Actuellement des travaux sont en cours avec « l’extension de la filière biologique ».

La Station d'épuration est située à la Cride

La Station d'épuration est située à la Cride

Le syndicat intercommunal d’assainissement de Sanary/Bandol est composé de quatre membres, à savoir deux élus de Sanary et deux élus de Bandol. Parmi eux, le maire de Sanary sur Mer, qui préside le syndicat depuis 2008. C’est l’entreprise OTV qui exploite le site avec 3 permanents et des intérimaires. Le contrat de l’entreprise s’arrête en fin d’année, et une nouvelle Délégation de Service Public sera attribuée après appel à candidatures. En 2009, la station a traité 2.700.000 m3 d’effluents, et 3000 tonnes de boues. La majeure partie des quartiers urbanisés est reliée à la station d’épuration.

Une histoire mouvementée


Parmi les nombreuses controverses, l’une vient du retard pris pour la mise aux normes européennes de la station. Or le sujet est assez complexe. En 1991, le Syndicat Intercommunal constate certaines anomalies sur le site, non au niveau technique mais sur le système de comptage. Pour résumer, les usagers payaient trop cher leur facture. Ainsi de 1995 à 2008, une longue et complexe bataille judiciaire sera menée contre le constructeur. Entre temps, une « directive européenne sur les eaux résiduaires urbaines » (1991) impose un calendrier pour que les agglomérations appliquent les critères établis par la directive. Dans le cas de Sanary, l’application devait être effectuée en 2000. Or Jean-Pierre Moulard nous explique que les travaux ne pouvaient être entrepris alors que le Syndicat était en procès avec le constructeur. Et de souligner qu’il s’agissait dans le cas de la Cride d’une amélioration du filtrage biologique, car « l’expression mise aux normes a tendance à faire peur et suggérer des anomalies ».

Finalement la bataille judiciaire s’est terminée en 2008 par un accord des différentes parties. Pour le syndicat, il était surtout important que le système de comptage soit changé. En 2009, la préfecture a émis un arrêté de mise en demeure pour que la station effectue les travaux, dans la mesure où l’Etat français pouvait encourir des amendes de l’Union Européenne. Finalement après les procédures d’usage, les travaux ont pu débuter et devraient se terminer à la fin de l’année.

Concernant l’état de la station
et des controverses sur la pollution


La station d’épuration existe pour traiter les déchets et donc éviter les pollutions. Des associations, Surfrider par exemple, attirent l'attention sur des zones parfois impropres à la baignade. Dernièrement Ghislain Gendron, moniteur de voile, racontait à des journalistes de la chaîne Public Sénat avoir remarqué des zones de pollution. Sur ce sujet les employés d’OTV (exploitant de la station), ou le syndicat sont très clairs : l’émissaire qui rejette les effluents traités est situé à 1,5 km de la station et à 47 mètres de fond. En résumé, Jean-Pierre Moulard nous a précisé : « dès que l’on voit des choses suspectes, les gens accusent immédiatement la station d’épuration ! Or des études courantologiques ont été menées dès son installation, ainsi qu’une étude sur le milieu marin en 2008, qui n’ont relevé aucun impact néfaste sur le milieu ».

L’hiver, la totalité des eaux usées est traitée par les filières physico-chimique et biologique. Par contre, l’été, une partie des eaux usées ne subit qu’une phase de traitement à cause de l’importance de la population présente dans les agglomérations. La mise au norme permettra justement de remédier à cela. Jean-Pierre Moulard nous a aussi dit que le site est équipé d’un système d’auto surveillance validé par l’agence de l’eau et la police de l’eau. Concrètement, des prélèvements sont effectués tous les jours en entrée et en sortie de la station. Et il nous a affirmé que la station d’épuration n’a jamais été désignée responsable d’une quelconque pollution par les différents organismes de contrôle depuis sa création. En général les pollutions relevées, par exemple au niveau des plages, sont le fait des stations de relevage. Ainsi, lorsqu’il pleut abondamment, il y a sur-débit et les stations de relevage sont équipées d’un système de sécurité automatique permettant de déverser le surplus d’effluents en mer. Sans cela, les effluents remonteraient par les regards sur la voie publique, voire chez les usagers.

Les travaux à venir


L’année prochaine la station sera équipée de 4 filtres supplémentaires pour la filière biologique, ce qui permettra ainsi de traiter la totalité des eaux usées en période estivale. D’autre part un bassin-tampon sera installé, permettant de réguler les débits d’effluents. Les travaux avoisinent les huit millions d’€ et la station d’épuration sera ainsi aux normes européennes dès l’année prochaine.
Un autre gros chantier est prévu : il s’agit du déplacement de la station de relevage Gallieni. La commune de Sanary sur Mer en compte 10 et cette dernière est la plus importante, qui accueille 80% des effluents. Ce chantier a demandé des années d’études et va permettre d’augmenter sa capacité et éviter les problèmes de déversement en mer par temps de pluie. Ce chantier avoisine 12 millions d’€ et devrait débuter l’année prochaine.

Traste, le 03 février 2010

Autres photos:

Au laboratoire de la station, des prélèvements journaliers sont effectués Jean-Pierre Moulard Gare d'arrivée des eaux des 2 communes Les travaux ont déjà débuté à la station d'épuration
Au laboratoire de la station, des prélèvements journaliers sont effectués