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Le 30. octobre 2014 à 22h39

Sanary Théâtre Théâtre Galli : Rufus & Nicole Calfan au pied du mur

Lui, c'est le Colonel Chaudron. Elle c'est Mademoiselle Duchesne.
Rufus et Nicole Calfan, se produiront le vendredi 28 novembre à 20h30 au Théâtre Galli dans une pièce d'Amanda Sthers "Mur" .

Non, nous ne sommes pas dans le jeu du Cluedo mais dans un immeuble cossu où deux retraités solitaires vivent chacun dans un appartement avec juste un mur qui les sépare.
Et pour les deux, l'enfer, c'est l'autre : elle qui doit respirer les odeurs de friture de lui. Lui qui doit supporter les gammes pianistiques d'elle.
Après quelques courriers qui sont loin d'être des "love letters", ils vont enfin s'affronter physiquement et le mur va changer de place...
Ce pitch, pour vous donner envie d'aller voir ce curieux couple composé de Rufus et Nicole Calfan, qui se produira le vendredi 28 novembre à 20h30 au Théâtre Galli dans cette pièce d'Amanda Sthers "Mur"
Rencontre avec les deux partenaires

Rufus... un vrai méchant ?


"C'est - nous raconte Rufus -, l'histoire d'un misanthrope moderne, qui déteste tout le monde, les femmes en particulier, et plus précisément sa voisine qui joue - mal ! - du piano toute la journée.
C'est en fait un sale type, insupportable, à qui tout le monde tourne le dos et dont personne ne veut plus entendre parler. C'est donc une guerre, semble-t-il inéluctable, qui va se déclarer entre ces deux voisins. Mais après la guerre, il y a toujours la paix, à plus ou moins longue échéance. En fait, c'est un homme impardonnable et l'amoralité de l'histoire c'est qu'on lui pardonne... Mais je ne vous en dirai pas plus !
Est-ce que vous lui amenez quand même un peu d'humanité ?
Ce n'est pas vraiment le but du jeu ! Il est foncièrement noir, son âme est noire, c'est un vrai méchant qui n'a aucune excuse. Ce pourrait être un sombre drame mais Amanda Sthers en a fait une comédie.. C'est une pièce très moderne qui est très agréable à jouer.
C'est vraiment un rôle de composition !
Je finis par me le demander car depuis quelques temps on ne me propose que des rôles de sale type, de râleur, d'empêcheur de tourner en rond. Est-ce que ça me ressemble ? Je me pose des questions car ça a l'air d'être l'image que je donne aux réalisateurs. Je commence à m'inquiéter !
Ça vous dérange ?
Non, pas vraiment mais j'avoue que ce n'est pas ce que j'espérais ! Heureusement, je me rattrape en m'écrivant des spectacles seul en scène... où je suis sympathique !
Pourtant, vous le semblez au premier abord...
Ça me rassure que vous disiez ça... Mais peut-être que je ne suis aimable et courtois que parce que vous l'êtes vous-même. Méfiez-vous !
Mais, bon, vous êtes pardonné à la fin !
Oui et ça me fait penser à Mandella lorsqu'il avait décidé qu'on arrête de se venger des coupables et de les amnistier. C'était un acte nouveau sur le plan humain et c'est ce qu'a un peu repris Amanda Sthers.
Seul en scène ou avec plusieurs... Que préférez-vous ?
Je dirais que, bizarrement, depuis le début de ma carrière, je n'ai fait qu'alterner les deux, un coup un, un coup l'autre. J'en suis à treize spectacles pour chacun ! Et après la pièce, je me retrouverai encore seul en scène !

Nicole Calfan : Retour à Sanary


On l'avait quittée voici trois ans au Théâtre Galli dans la pièce "Money" où elle partageait la vedette avec Anthony Delon.
On va donc retrouver Nicole Calfan avec Rufus dans "Mur" et elle nous dit son plaisir de se retrouver à Sanary :
"J'y ai plein d'amis dont Mme Biaggi, adjointe au maire de Marseille, Lætitia Millot, la comédienne de "Plus belle la vie" et d'autres amis qui seront tous là... Je suis donc d'autant plus heureuse de passer dans ce joli théâtre.
Parlons donc de cette pièce "Le mur" que vous emmenez en tournée...
Oui, après l'avoir jouée à Paris d'octobre de l'année dernière au mois de janvier, que nous avons reprise à la rentrée et que nous emmenons cette fois en tournée à travers la France.
C'est un rôle magnifique que m'a offert Amanda Sthers et je l'en remercie. J'y joue une institutrice à la retraite que la solitude soudaine a chamboulée. Pour rompre celle-ci, elle s'est mise au piano et massacre journellement "La lettre à Elise". Ce qui contrarie son voisin acariâtre que joue Rufus. Et très vite le ton va monter.
En fait c'est l'histoire de deux solitudes qui sont cloisonnées, séparées par un mur. Après un échange acerbe de lettres, ils vont se rencontrer.
Qu'avez-vous aimé dans ce rôle ?
C'est un très beau rôle de femme et j'y retrouve aussi un peu l'univers de Jacques Tati, de Pierre Etaix, avec qui j'ai débuté ma carrière dans "Le grand amour". Et puis j'adore tout dans cette pièce : la mise en scène d'Anne Bourgeois, la musique et, bien évidemment, mon partenaire.
Autre partenaire, inattendu celui-ci : Enrico Macias dans "La vérité si je mens
Quel beau souvenir, qu'est-ce qu'on a pu rire sur ce tournage de Thomas Gilou. Et quel plaisir de s'être retrouvés, dix ans après, pour le troisième volet. Avec Enrico, il y a quelques jours, on se souvenait de cette fameuse scène à table et du quiproquo du traiteur Le nôtre avec la phrase "le vôtre, le nôtre"... on s'est bien amusé !
Il y a trois ans, vous étiez sur la scène du Théâtre Galli avec Anthony Delon... et vous aviez joué avec le père dans "Borsalino" !
Oui, et je crois que je suis la seule à avoir joué avec les deux... Mieux encore, dans "Borsalino" il y avait aussi Jean-Paul Belmondo et je viens de jouer dans un film de son fils Paul, dédié à son père. Il n'est d'ailleurs pas impossible que je rejoue avec lui d'ailleurs... voilà, la boucle est bouclée !
Nicole Calfan est issue de la Comédie Française où elle a joué tous les grands classiques mais aussi, plus tard, Strinberg et Poiret, Sartre et Baffie, Hugo et Dorin... Et au cinéma, Deray, Lellouche, Gilou, Huster, Oshima... Elle a su se diversifier, varier les plaisirs et nous prouver quelle belle comédienne elle est.

Et le tandem Calfan-Rufus est un beau moment à ne pas rater.

, le 30 octobre 2014

Autres photos:

Rigolade avec Clovis Cornillac