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Il y avait foule samedi au Jardin des oliviers pour la fête du nom, et on pouvait se replonger dans la Provence d'antan entre les démonstrations, les stands de dégustation et les airs de la philarmonique la Saint-Nazairienne.
Samedi matin, le maire Ferdinand Bernhard a inauguré le four à cade, en présence de Jean-Sébastien Vialatte (député 7ème circonscription) et des délégations des villes jumelées de Pologne et d'Italie. En préambule le maire est revenu sur l'histoire du Jardin des oliviers: "Il s'agissait à l'époque d'une forêt impénétrable. On a voulu d'abord y faire un lieu d'insertion". L'association Véga (chantier de réinsertion) a travaillé à plusieurs reprises pour le défrichage, le débroussaillement, la plantation des oliviers ou la réalisation des murs en pierre sèche: "Après on a embauché trois personnes qui vivaient à l'époque dans la rue. L'un est parti pour créer son entreprise et les deux autres (Bernard et Robert) sont restés. Je tiens à leur rendre hommage car ils effectuent un travail considérable et ne comptent pas leurs heures, ils ont vraiment beaucoup de talent et mettent du cœur à l'ouvrage".
Hommage a aussi été rendu au travail du service environnement et de l'implication de Jean-Luc Granet sur ce site rassemblant tous les volets du développement durable entre social, environnement et économie, avec la mise en place d'actions pédagogiques auprès des scolaires, de mise en valeur du patrimoine et d'une agriculture biologique en vue de la certification.
Samedi matin l'heure était à l'inauguration du four à cade entièrement construit et réalisé par l'association des Chemins du patrimoine présidée par Raoul Décugis avec "le Groupe de recherche du patrimoine ollioulais" (GRPO) présidé par René Gramondi. Raoul Décugis a fait une démonstration, sachant qu'il n'est pas possible de faire fonctionner le four, faute d'écrit sur le sujet, il l'a donc récolté de l'huile de cade à la marmite comme les bergers le faisaient dans le temps. A l'époque là où poussait le genévrier cade, on construisait de grands fours cylindriques en pierre, le bois y était lentement consumé et on récupérait l'huile dans la partie basse du four. L'huile de cade permettait de traiter des maladies chez les animaux (gale, parasites...) ou était aussi utilisée pour les hommes: dermatologie, acné... Deux cents fours à cade ont été répertoriés par le sanaryen Laurent Laporte sur le versant sud de la Sainte-Baume, témoignage d'une importante activité industrielle de la deuxième moitié du XIXè siècle jusqu'au milieu du XXè siècle.
Il n'y avait pas auparavant de four à cade sur le site des oliviers, mais par contre des vestiges d'un four à chaux ont été trouvés, et il a pu être restauré par le GRPO. Les visiteurs ont pu aussi découvrir la noria, machine hydraulique permettant d'élever l'eau et d'irriguer les cultures avec un cheval ou un âne actionnant en continu le mécanisme. Le public a pu aussi découvrir des ruches artisanales en écorce de chêne liège parsemées dans les murs en pierre sèche. L'occasion pour le maire d'apprendre à l'assistance que l'on appelait cette ruche provençale primitive "brusc".

Dimanche, jour de lessive

La Fête du nom se poursuit dimanche en centre-ville avec la procession à 10h, les stands de dégustation ou la reconstitution de l'ambiance des anciennes lessives provençales au lavoir de Sanary à partir de 15h. Quant à la Semaine du patrimoine, nous y reviendrons demain avec un programme très riche jusqu'au 18 septembre avec des conférences, des expositions ou des visites guidées. Deux conférences ont déjà eu lieu, vendredi autour du costume provençal avec R. Kertenian et samedi autour de la "noria en Méditerranée" par le professeur H. Amouric.

Le four à cade a été réalisé par les Chemins du patrimoine et le Groupe de recherche du patrimoine ollioulais.