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Le 16. janvier 2017 à 14h21

Sanary Livre Bernarreke 2, l’adolescence, une BD plein d’humour

Sorti fin 2016, le tome 2 de la bande dessinée de l’auteur sanaryen, Bernard Valgaeren, a reçu un très bon accueil dans l'aire toulonnaise. Humour et vives émotions font vivre aux lecteurs l’histoire d’un adolescent sourd débarqué à Sanary dans les années 60.

Bernard Valgaeren dans sa bibliothèque ©Romain Rey

Bernard Valgaeren dans sa bibliothèque ©Romain Rey

Ouest-var avait rencontré Bernard Valgaeren lors de sa grève de la faim en 2012, pour son enfant adoptif resté en Afrique mais également lors de la sortie de son livre « Jean-Eudes » en 2013. Un livre graphique illustré par Jean-Marc Pontier retraçant l’histoire de cette adoption difficile. En 2015, ce retraité sanaryen, ancien professeur de physique-chimie publiait « Bernarreke, l’enfance » aux ed. Les Enfants Rouges, illustré par Christophe Girard. Dans ce tome 1, il racontait la vie d'un jeune enfant sourd dans les Flandres des années 50. Un an après, il décide de raconter la suite dans le tome 2… octobre 1960, devenu adolescent Bernarreke s'installe avec sa maman dans le Var, à Sanary. Une vie totalement différente, une langue différente… que le jeune sourd, force de sa volonté, va mener de front.

Un livre drôle et émouvant que les anciens
comme les plus jeunes ont apprécié


Une autobiographie originale qui traite avec beaucoup d’humour surdité, sexualité et intégration tant par l’écriture que par l’illustration. Un livre drôle et émouvant que les anciens comme les plus jeunes ont apprécié. « Des jeunes m'ont dit qu'ils ne s'imaginaient pas du tout comment on vivait dans les années 60 … sans portable. Beaucoup ont aussi éprouvé une nostalgie de ces temps révolus. L'approche de la guerre d'Algérie a été très émouvant pour certains. J’ai reçu, beaucoup d'éloges sur les dessins de Christophe Girard. Je m'attendais à des critiques sur la sexualité, sur certains personnages, sur certains passages, mais il en fut rien », souligne Bernard Valgaeren. Rencontre.

Question à Bernard Valgaeren


CO : Bernard Valgaeren, avez-vous pu faire venir votre fils adoptif en France?
BV : Jean-Eudes est adopté et porte mon nom. Je suis allé le voir en Février et en Juin, Juillet, Août et Septembre. Nous correspondons tous les jours. Malheureusement il ne peut toujours pas venir en France, ordre de Laurent Fabius pour « trouble à l'ordre public ».
CO: Je découvre votre livre, est ce encore votre histoire ?
BV : C'est une autobiographie non exhausive s'axant sur la surdité, la sexualité de l'adolescence et la vie sociétale dans les années 60.
CO : Quels sont les caractéristiques de cet adolescent ?
BV : L'adolescent est très volontaire, il veut réussir malgré son gros handicap. Il est aussi quelque peu espiègle.
CO : Vous faites référence à plusieurs personnalités publiques sanaryennes, ont-elles toutes comptées dans votre accomplissement ?
BV : Oui, je fais référence à une dizaine de personnalités. L'adolescent se construit à l'aide de personnes qu'il estime mais aussi avec d'autres qu'il déteste, mais qui le marquent.
CO : Vous n’êtes pas tendre avec certains des personnages, c’est assez osé, qu’en pensez-vous ?
En effet ! Mais attention, c'est très subjectif. Je décris les personnages vus par les yeux de l'adolescent que je fus. Certains passages sont osés, mais parfaitement véridiques. La perception de la sexualité a bien évolué à partir de Mai 68.
CO : Vous écrivez avec beaucoup d’humour et d’auto-dérision, est-ce une façon de faire passer un message plus facilement ?
BV : Je n'ai pas voulu tomber dans le misérabilisme ! L'humour et l'autodérision est ma nature profonde. Je n'ai pas voulu faire pleurer, mais faire sourire et même rire. Toutefois il y a des passages très émouvants.
CO : Que pensez-vous de l’intégration des personnes atteintes de surdité dans la société d’aujourd’hui, y a-t-il eu une évolution depuis les année 60 ?
BV : La prise en charge de la surdité a beaucoup évolué ! Tout d'abord les appareils auditifs sont de plus en plus efficaces. De plus, l'enfant sourd est maintenant bien pris en charge, notamment par des orthophonistes qui lui apprennent à parler, par des psychologues qui l'aident à s'assumer. De nombreuses associations existent aussi. L'enfant sourd n'est pratiquement plus rejeté à l'école.
CO : Est ce que l’on peut s’attendre à un tome 3 fin 2017, Bernarreke 3, l’enseignement ou la vie d’adulte ?
BV : Non, je souhaite en rester là. J'ai en projet actuellement un roman qui se passe de nos jours à Marseille. C'est l'histoire d'un grand adolescent qui est en Terminale. J'y travaille beaucoup et je vais même à Marseille pour sentir l'ambiance. Mais je connais déjà bien cette ville où j'ai fait mes études à Saint-Charles.

Propos recueillis par Clémentine Ortega, le 16 janvier 2017

En vente :
Librairie Baba Yaga sur le port de Sanary
Tabac Presse du Rond point "Vival" à Sanary
Tabac Presse La Milhière, à Sanary.

Autres photos:

Novembre lors de la Fête du Livre à Toulon, avec Jean-Marc Pontier
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