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Le 11. novembre 2015 à 22h06

Sanary Vie de la cité Hommage aux étrangers qui ont défendu la ville... et la France

La ville de Sanary a inauguré ce mercredi 11 novembre le rond point des tirailleurs sénégalais

Les élus Patricia Aubert et Jean Brondi au côté de Ferdinand Bernhard pour cette émouvante cérémonie

Les élus Patricia Aubert et Jean Brondi au côté de Ferdinand Bernhard pour cette émouvante cérémonie

«Le deuxième jour après la libération de Sanary, c'est à dire le 25 août 1944, au moment où deux régiments alliés venaient faire la jonction sur le territoire de Sanary, deux jeunes Sénégalais ont été tués par erreur par un soldat du deuxième régiment de spahis* qui, voyant passer des ombres et croyant que c'étaient des Allemands, a tiré»

C'est par ce court récit que lui avait fait l'historien Barthélémy Rotger que le Maire Ferdinand Bernhard entama son discours.

« Celui qui a tiré, c'est moi »


Le nom de ces deux jeunes Sénégalais est inscrit sur le monument aux morts de Sanary et c'est maintenant sur le nouveau rond point situé à Portissol, à l'intersection du chemin de la Marine et de Bacchus, qu'une plaque a été inaugurée ce mercredi 11 novembre rendant hommage aux deux soldats : Soro Katienefero et Kema Sounri.
Le maire expliqua que lors de la cérémonie de l'anniversaire de la libération de Sanary, se trouvaient encore parmi l'auditoire quelques anciens du deuxième Saphi. L'un deux s'approcha du Maire et lui dit : « Celui qui a tiré, c'est moi ». Ferdinand Bernhard raconta alors avoir vu un homme très triste mais un peu libéré d'avoir pu dire qu'il était la cause de ces deux décès.

Recueillement et gratitude


Entouré de nombreux élus, des porte-drapeaux, des musiciens de la Saint Nazairienne pour l'inauguration de ce giratoire tout de chrysanthèmes fleuri et dénommé « Rond point des tirailleurs sénégalais », le maire saisit l'occasion de cette cérémonie célébrant le nom de ces deux « étrangers » morts pour la France, pour apaiser les esprits: : «Ces deux hommes étrangers, de couleur comme l'on dit, qui vivaient paisiblement dans leur pays ont choisi de venir se battre pour libérer notre pays. Cette démarche, avec celle de beaucoup d'autres étrangers, nous permet aujourd'hui d'être Français et d'avoir notre drapeau. Nous devons réfléchir à cette question de l'étranger lorsque l'on voit la xénophobie qui s'empare de nos pays, il est utile de rappeler aujourd'hui aux nouvelles générations que si la France est aujourd'hui la France, c'est parce que des étrangers sont venus la libérer»
Il fit le vœux que ce lieu soit un lieu de recueillement et de mémoire pour tous 'ces étrangers' qui ont donné leur vie ou leur jeunesse afin que nous puissions vivre librement .

Après le dévoilement de la plaque, la Saint Nazairienne exécuta le chant de la Marseillaise et clôtura cette émouvante cérémonie avec le chant des Africains.

A.I, le 11 novembre 2015

*Soldats d'unités de cavalerie appartenant à l'Armée d'Afrique qui dépendait de l’armée de terre française

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