Ouest Var > Actualité > Sanary > Une commémoration sous le signe de l'actualité
Le 29. avril 2012 à 19h30

Sanary Cérémonie patriotique Une commémoration sous le signe de l'actualité

Dimanche s'est tenue la commémoration de la déportation et de l'hommage aux justes et aux résistants. Une cérémonie émouvante, qui a fait le lien avec le présent.

Dépôt de gerbe devant le monument de la Victoire par le rabbin Moha, Ferdinand Bernhard, le capitaine de frégate Le Thénot et le père Florian.

Dépôt de gerbe devant le monument de la Victoire par le rabbin Moha, Ferdinand Bernhard, le capitaine de frégate Le Thénot et le père Florian.

Après la messe, le cortège mené par la philharmonique la Saint Nazairienne (dirigée par Jean-Luc Peirano) et des porte drapeaux a pris la direction du monument de la victoire. Le maître de cérémonie était Pascal Schuffenecker, rappelant: "le besoin de préserver la mémoire de la déportation a été reconnu par la loi du 14 avril 1954. Au cours de cette journée nationale, la France honore la mémoire de tous les déportés, sans distinction aucune et rend hommage à leur sacrifice".
De nombreuses autorités étaient présentes pour cette cérémonie qui a débuté par la lecture du message commun des associations de déportés et internés de la nation par Martine Poirier-Schuffenecker, fille de déporté, rappelant: "en cette année électorale importante, les victimes du nazisme et de la collaboration de l'Etat français réaffirment leur attachement à cette journée du souvenir de la déportation...cette journée du souvenir doit être tournée vers l'action. Les détenus, lorsqu'ils furent libérés, s'engagèrent pour que ces drames ne soient pas seulement un objet de commémoration".
Une première gerbe fut déposée par Josi Orsi au nom du comité d'entente et par Arlette Boyer présidente du comité sanaryen du Souvenir Français. Ensuite le maire Ferdinand Bernhard, le père Florian, le capitaine de frégate Le Thénot et le rabin Moha déposèrent une gerbe.
Dans sa prise de parole, le maire livra un discours ancré dans le présent: "la déportation peut paraître lointaine aux plus jeunes mais par les temps qui courrent, avec des gestes ignobles dans certains pays ou encore dans notre propre pays, la vigilance est de mise", poursuivant: "j'ai été choqué il y a deux ou trois ans lorsque des policiers avaient arrêté des enfants d'immigrés clandestins, je trouve cela insupportable. Pour ceux qui ont la mémoire courte il faut se rappeler lorsque notre pays a été occupé, que ce sont des hommes de toutes couleurs, toutes races, toutes religions confondues qui sont venus nous libérer. Aujourd'hui on peut évoquer la problématique de l'immigration mais on doit garder toute notre vigilance". Et d'insister sur ce point: "Il nous est important que les enfants de Sanary puissent analyser et comprendre ce qui s'est passé dans notre pays d'où l'importance du devoir de mémoire en leur permettant de se rendre sur les lieux de cette tragédie".
La cérémonie se poursuivit avec une certaine émotion devant le "jardin de la mémoire des enfants d'izieu" avec le dépôt des luminions. Il y est rappelé que le 6 avril 44 la Gestapo de Lyon a arrêté les 44 enfants qui avaient trouvé refuge dans la maison d'Izieu et leurs 7 éducateurs. 42 enfants et 5 adultes furent gazés dans le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Lors de cette cérémonie, le rabin Moha fit lecture d'une prière.
La matinée se termina par l'inauguration de l'exposition photographique "Auschwitz carnets de mémoire" ( de Dominique Leriche et Laurent Martinat) devant l'hôtel de ville. Nous y reviendrons plus en détail lundi soir (l'exposition est visible jusqu'au 5 mai).

D.D, le 29 avril 2012

Autres photos:

José Orsi et Arlette Boyer. Martine Poirier-Schuffenecker. La Saint Nazairienne. Devant le "jardin de la mémoire des enfants d'izieu".
José Orsi et Arlette Boyer.