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Le 19. mars 2015 à 21h12

Ollioules Devoir de mémoire « Nos souvenirs sont nos forces »

Avec ferveur, la ville d’Ollioules a commémoré ce jeudi, en fin de journée, la journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Une occasion pour Robert Bénéventi, Maire de la commune, de citer une phrase célèbre de Victor Hugo : »Nos souvenirs sont nos forces ».

Quatre générations pour ce devoir de mémoire : de gauche à droite, Clara Pain, Maire du Conseil Municipal des Jeunes et ses adjoints, Robert Bénéventi, Maire d'Ollioules et Louis Giordano, président de la FNACA

Quatre générations pour ce devoir de mémoire : de gauche à droite, Clara Pain, Maire du Conseil Municipal des Jeunes et ses adjoints, Robert Bénéventi, Maire d'Ollioules et Louis Giordano, président de la FNACA

Deux cérémonies pour un même devoir de mémoire. C’est tout d’abord devant la stèle du square des Anciens Combattants d’AFN (en bordure de la RN8) qu’a été rendu hommage aux soldats qui ont donné leur vie lors des conflits en Afrique du nord entre 1952 et 1962, hommage présidé par Louis Giordano aux côtés du Maire, de nombreux élus du Conseil Municipal et des membres de l’Entente des associations patriotiques.

En cortège jusqu’au Monument aux Morts


Après la traditionnelle minute de silence, élus et anciens combattants ont rejoint le Monument aux Morts, en cortège à travers les pittoresques ruelles du village, pour la véritable cérémonie de ce devoir de mémoire orchestrée, comme d’habitude, par Jacques Thimoléon et rehaussée par la participation de la Lyre Provençale.

Il appartenait à Louis Giordano de donner ensuite lecture du message du comité national de la FNACA qui, entre autres, « veut barrer la route à toute idéologie d’exclusion…, croire en la jeunesse…, comprendre les feux mal éteints… ».

« Faire de cette histoire un éveil des consciences citoyennes »


Il était suivi par Jacques Thimoléon qui lisait ensuite le message de Jean-Marc Todeschi, secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants, un texte empreint d’humanité et d’espoir, rappelant que cette période de notre histoire avait donné lieu à tant de souffrances et d’incompréhensions, rendant hommage aux victimes, civiles et militaires de part et d’autre, n’oubliant non plus « ceux qui ont dû quitter la terre qui les avait vus naître pour en rejoindre une autre que, pour la plupart, ils n’avaient jamais foulée, et qui n’y ont pas toujours été bien accueillis ».

Et cette belle phrase : « Il faut faire entrer leur souvenir dans notre mémoire nationale, au nom de la vérité, du respect et de la tolérance…Voilà pourquoi, nous devons être capables de parler de cette histoire et d’en faire un instrument d’éveil des consciences citoyennes, contre toutes les haines et toutes les violences…Le défi est grand, mais cette journée de commémoration st une belle promesse d’avenir… »

« Cette guerre a blessé les deux rives de la Méditerranée »


Quant à Robert Bénéventi, Maire d’Ollioules, après avoir eu une pensée émue pour les victimes du massacre perpétré ce mercredi au Musée Bardo à Tunis, il a voulu, à propos de cette journée de commémoration du 19 mars 1962, tirer les leçons de l’histoire. Car, pas question d’occulter les souffrances de ceux qui, au-delà du 19 mars, ont été les ultimes victimes de ce conflit. Et de citer Victor Hugo : « Les souvenirs sont nos forces. Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates, comme on allume des flambeaux ».

Tout est dit, ou presque, car le Maire, avec beaucoup d’émotion dans la voix, ajoute : « Cette commémoration porte reconnaissance, par la République, des souffrances endurées en son nom. Nous nous inscrivons ici dans une démarche de souvenir et de réconciliation…La guerre d’Algérie a blessé les deux rives de la Méditerranée, et nous devons cet hommage à toutes les victimes ».

Le lourd bilan du conflit


Considérant que les accords d’Evian ne constituaient non pas une défaite militaire mais un compromis politique, le Maire rappelle le lourd bilan du conflit, l’un des plus conséquents de l’histoire de la décolonisation : deux millions de soldats mobilisés, plus de 400.000 soldats en armes sur le territoire algérien, deux millions de civils déplacés, des centaines de milliers de victimes de part et d’autre dont 27.500 soldats français, des indépendantistes, des européens, des massacres de harkis après le cessez-le-feu et l’indépendance, un million d’Européens rapatriés, la guerre fratricide dans chaque camp, l’abandon des pieds noirs de leur terre natale, le sort payé par les harkis à leur fidélité à la France…

« Il est temps de tourner la page »


Et le Maire de conclure : « 53 ans après, il est temps de tourner la page de la guerre d’Algérie pour en ouvrir une nouvelle, celle de dépassement, de l’apaisement et de la réconciliation ».

La cérémonie s’est terminée par trois dépôts de gerbe et le verre de l’amitié dans les jardins de la Maison Castellan.

F.K, le 19 mars 2015

Autres photos:

Elus et membres des associations patriotiques au Monuments aux Morts Cérémonie du souvenir devant la stèle des anciens combattants AFN
Elus et membres des associations patriotiques au Monuments aux Morts