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Le 26. avril 2015 à 14h39

Ollioules Devoir de mémoire La Ville a honoré la mémoire des Victimes de la Déportation

Dans le recueillement, la Ville d’Ollioules a commémoré ce dimanche matin le 70ème anniversaire de la Journée Nationale du Souvenir des victimes et héros de la Déportation au cours d’une cérémonie empreinte d’émotion qui s’est déroulée devant le Monument aux Morts en présence de Philippe Vitel, député de la circonscription, de Robert Bénéventi, Maire, entouré de tout son Conseil Municipal (majorité et opposition réunies), des associations patriotiques, du Capitaine Wallois représentant le 519ème Groupement de Transport Maritime et du Lieutenant Gilkens, commandant les Sapeurs Pompiers d’Ollioules.

Les associations patriotiques déposent leurs gerbes au pied du Monument aux Morts

Les associations patriotiques déposent leurs gerbes au pied du Monument aux Morts

Figée dans un profond recueillement, l’assistance a tout d’abord écouté avec beaucoup d’émotion le message des Déportés dont Jacques Thimoléon a donné la lecture. Un message de devoir de mémoire, d’espoir et de paix.

« En cette période du 7Oème anniversaire de la libération des camps de concentration et d’extermination, de la défaite du nazisme et du retour des déportés, nos pensées vont tout d’abord à tous ceux qui ne sont pas rentrés, victimes de la barbarie des oppresseurs nazis.

Défaite du nazisme et triomphe de la liberté


Le retour des déportés que nous commémorons aujourd’hui a symbolisé la défaite de la déshumanisation pratiquée systématiquement par les nazis et le triomphe de la liberté et des valeurs fondatrices de la civilisation.
Les déportés rappellent, pour les avoir vécus, à quels désastres conduisent la violence, le mépris de la dignité humaine, le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie.

Ne pas oublier ni banaliser l'horreur et la violence


Au lendemain des événements tragiques qui ont durablement ébranlé la conscience collective au mois de janvier dernier et réveillé nos sentiments patriotiques, nous voulons dire notre attachement à la République et à l’unité nationale.

L’oubli, la banalisation de l’horreur et de la violence, l’instrumentalisation de la peur et le rejet de l’autre sont les dangers réels qui menacent nos sociétés.
Cette Journée du Souvenir revêtira tout son sens si elle ne se limite pas à la mémoire du passé mais si elle s’inscrit aussi dans le présent et l’avenir. Il appartient aux nouvelles générations d’honorer l’action et les sacrifices des déportés en agissant pour que le respect de la dignité humaine, la solidarité et la liberté triomphent à nouveau dans un monde plus juste et plus pacifique. »

"Une machine d'extermination réfléchie"


A son tour, Robert Bénéventi a rendu hommage à la mémoire des victimes de la déportation « cette machine d’extermination pensée et mise en œuvre par le régime nazi, il y a plus d’un demi-siècle, cette implacable machine à déshumaniser, à exterminer hommes, femmes et enfants au nom d’une idéologie ».

"Sur 140.000 déportés français, 100.000 ne revinrent jamais"


Et le Maire de souligner : « Avec la collaboration du gouvernement de Vichy et de l’Etat français, plus de 140.000 personnes ont été déportées. Et parmi elles environ 76.000 juifs, dont plus de la moitié furent gazés à leur arrivée. Seulement 3% d’entre eux ont survécu. Entre 75.000 et 85.000 tsiganes, homosexuels, communistes, résistants et opposant furent aussi déportés vers les camps de concentration et d’extermination. Au total, ce sont plus de 100.000 déportés français qui ne revinrent jamais ».

"Comment des êtres humains ont-ils pu faire cela ?"


« En ce dernier dimanche d’avril, cette commémoration est l’occasion de se rappeler la souffrance atroce endurée par ces hommes, ces femmes et ces enfants, exterminés pour ce qu’ils étaient, persécutés pour ce qu’ils pensaient, dépouillés de tout ce qui fondait leur identité ».

Et le Maire de s’interroger comment des êtres humains ont-ils pu commettre de telles atrocités envers d’autres êtres humains qui ne leur avaient rien fait et de rappeler que cette journée du souvenir s’inscrit parmi les autres cérémonies qui ont émaillé 2014, soulignant que tous ces anniversaires rappellent que le XXème siècle fut l’un des plus sanglants et l’un des plus meurtriers de l’histoire avec deux guerres mondiales, trois génocides et plusieurs conflits régionaux et post-coloniaux « même si ce siècle fut aussi celui de tant d’avancées techniques, scientifiques, culturelles et artistiques ».

"Si l'écho de leur voix faiblit, nous périrons"


Autant de barbarie et de démence dont ont doit se souvenir pour qu’elles n’entraînent plus jamais les hommes dans le chaos.
En conclusion, Robert Bénéventi empruntera au poète et résistant Paul Eluard ces mots magnifiques « Si l’écho de leur voix faiblit, nous périrons » y ajoutant « Ensemble, faisons que jamais l’écho de leurs voix ne faiblisse ».

F.K, le 26 avril 2015

Autres photos:

Devant le Conseil Municipal, le Capitaine Wallois, Philippe Vitel député de la 2ème circonscription et Robert Bénéventi, Maire d'Ollioules Jacques Thimoléon donnant lecture du message des déportés Robert Bénéventi au cours de son intervention
Devant le Conseil Municipal, le Capitaine Wallois, Philippe Vitel député de la 2ème circonscription et Robert Bénéventi, Maire d'Ollioules