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Le 26. février 2010 à 16h15

Le Brusc Société Pupilles de la Nation : bientôt une association dans la région !

Les pupilles de la Nation auront bientôt leur association dans la région, nécessaire pour connaître et faire respecter leurs droits.

Jean-Paul Kirmann et Yves Goasdoué

Jean-Paul Kirmann et Yves Goasdoué

Mercredi après-midi, dans la salle Jules de Greling du Brusc, a eu lieu une réunion d’information concernant la prochaine création de l’association régionale des pupilles de la Nation Méditerranée (Paca, Languedoc-Roussillon et Corse).
Il y avait un manque dans notre région. Le voila bientôt pallié. Cette association sera adhérente à la fédération nationale dont le siège est à Strasbourg. Son secrétaire général, Jean-Paul Kirmann, avait d’ailleurs fait le déplacement répondant à l’invitation de son correspondant varois Yves Goasdoué. Regroupant au niveau national 2000 adhérents, le but de ces associations est, dans un premier temps, de répondre à diverses questions juridiques que chaque pupille de la nation et/ou orphelin de guerre se pose.
L’objectif également est de leur faire connaître leurs droits : l’accès dans certaines maisons de retraite, la possibilité de se faire soigner dans les hôpitaux militaires, le droit à des pensions ou des rentes, les allocations des conjoints…autant de questions qui restaient floues ou sans réponse.
« Nous nous battons pour l’égalité de traitement de tous les pupilles. La première chose que nous avons faite lorsque nous avons créé nos associations, c’est la réalisation d’un Livret du Pupille de la Nation pour tenter de répondre à toutes ces questions; et nous tenons nos adhérents au courant par des lettres semestrielles » explique Jean-Paul Kirmann.
Car nombreux sont les pupilles de la nation qui ne connaissent pas leurs droits. Et dans ce livret, tout est expliqué et les orphelins de guerre peuvent y trouver des adresses utiles. Certains par exemple n’ont pas de papiers, pas de livret de famille.
Qui sont ces pupilles de la nation aujourd’hui et dont on parle si peu ? « Sont concernés en général les orphelins de guerre » explique le futur président de l’association Régionale, Mr Yves Goasdoué, ceux de la seconde guerre mondiale ou de la guerre d’Algérie. Mais vous avez aujourd’hui tous ceux dont les parents sont morts dans les combats que la France mène actuellement, en Afghanistan par exemple. Sont déclarés également, après jugement de Tribunal, pupilles de la nation les enfants de policiers morts dans l‘exercice de leur fonction. Les pompiers ne sont pas concernés: ils ont un statut à part et sont considérés comme métiers à risque » explique Mr Kirmann devant un public curieux et attentif.
Jean-Luc Johann fait partie de ce public. Pupille de la nation, il n’a, comme beaucoup, jamais connu son père, décédé en 1958 pendant la guerre d’Algérie. « Je me suis toujours intéressé à mon statut, mais de loin via une association parisienne, alors que je réside dans le sud. Je recherche aujourd’hui des informations car vous entendez toutes sortes de choses, notamment pour la retraite ! On m’a longtemps fait croire que j’aurais droit à un emploi réservé, ce qui est tout à fait faux. J’aimerais en savoir plus, connaître mes droits car il y a beaucoup de discrimination. On est un peu oublié par rapport aux enfants de déportés par exemple. J’attends des explications cohérentes et plus justes ».
Jocelyne Trives n’a, elle non plus, jamais connu son père, mort lorsqu’elle n’avait que 14 mois. Parachutiste, il est décédé en 1942 lors d’un bombardement: «  Vous savez, c’est terrible de grandir sans son père. Je fais une psychothérapie. Quand il y a un père derrière, c’est quand même autre chose et pour les veuves de guerre, c’est loin d’être évident ». Jocelyne explique que certains pupilles, quand elle était jeune fille, avaient des points supplémentaires pour passer des concours. Beaucoup ne le savent pas ! « Il paraît qu’on peut avoir un prêt à taux 0 ! C’est bon à savoir » confirme dans un sourire Jocelyne.
Didier Rivas, autre pupille n’a pas tout à fait la même démarche : « ma vie est derrière moi, je me suis fait tout seul, j’ai une bonne retraite mais je suis curieux. J’aimerais savoir ce qui est arrivé à mon père. En mai 1945, il a été écrasé dans un porte-avion. Ma mère s’est retrouvée veuve à 16 ans et c’est mon grand-père qui m’a élevé. L’accident de mon père m’a toujours hanté. J’aimerais tant en savoir plus. Que s’est-il passé ? Je ne fais partie d’aucune association, c’est l’occasion ! Gageons, que celle-ci pourra répondre à ces interrogations et en tous cas éclairer et soutenir toutes ces personnes qui en ont besoin.

Renseignements Fédération des pupilles de la Nation- Méditerranée, 9 pinède des Cros – 2246 avenue du Brusc 83140 Six Fours tel : 04 94 34 00 50

VL, le 26 février 2010

Autres photos:

Jean-Luc Yohann fait partie des pupilles de la Nation qui estiment qu'ils sont oubliés Didier Rivas aimerait, lui, savoir ce qui est arrivé à son père Jocelyne Trives aimerait connaître ses droits
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