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Il a connu l'école du Brusc, et arrêtera les cours après la sortie du primaire: "à cette époque je suivais les anciens à la pêche, j'aidais à caler les filets puis je suis devenu matelot". En 1948 il est appelé, et embarque avec deux autres Bruscains, Charles Christian et Paul Bourelly, à bord du Duguesclin direction l'Indochine. A son retour il reprend la pêche au Brusc, où il y avait pas moins de 52 patrons-pêcheurs qui employaient tous des matelots. Il tentera aussi l'élevage avec d'autres pêcheurs comme Léon Dodéro: "Cette expérience n'a pas vraiment été concluante". Puis de se remémorer ses belles années de pêche: "c'était une autre époque, il y avait certainement plus de poissons, mais le développement de la plaisance a contribué à raréfier les poissons dans les zones où nous pêchions". Puis dans les années 60, une opportunité lui permet de partir aux Antilles: "j'étais détaché aux affaires maritimes, on a notamment formé là- bas des pêcheurs". De 1962 aux années 1980 il posera ainsi ses valises aux Antilles, loin de son Brusc. A son retour, il assurera un long moment la présidence de Lou Peilou. Aujourd'hui il participe encore chaque année, vêtu du costume traditionnel, à la fête de la Saint-Pierre avec son ami Léon Dodéro. Personnage apprécié, Albert Laure fait partie de "ses anciens" qu'on ne se lasse pas d'écouter.
Loin de toute polémique, il a aussi son avis sur la pêche d'aujourd'hui et le devenir de la lagune. Il se rappelait qu'à l'époque s'y pratiquait la fameuse "seinche" (technique de pêche collective au filet disparue suite aux directives de la Communauté Européenne): "il a commencé à y avoir du changement dans la lagune lorsque les aménagements sur l'île ont été opérés par Paul Ricard. Je pense que pour faire revivre cette lagune et arrêter l'ensablement, il faudrait mettre en place un chenal". Un simple avis de pêcheur, loin des préconisations scientifiques évoquées lors de la conférence sur Natura 2000 au Centre Martin Zédé en septembre dernier. Les anciens pêcheurs du Brusc et la nouvelle génération ne manquent pas comme lui d'avis sur les différentes questions liées à la mer, car leur expérience et leur travail de "terrain" leur confèrent une réelle connaissance de ce milieu qu'ils chérissent tant.

Albert Laure dans sa prime jeunesse.