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Le 20. août 2010 à 17h00

Le Brusc Culture Miss Embiez : Le combat de toute une soirée...

Hier soir, après de longues heures d'appareillage, nous étions 12 jeunes femmes à prétendre au prestige ultime. Le concours de Miss Embiez s'est révélé épique à souhait.

Maha élue miss Embiez 2010

Maha élue miss Embiez 2010

18h40 : le bateau.
Avec une amie, Lucie de son prénom, me voilà donc embarquée dans cette odyssée des escarpins et des grands chapeaux. Sur les bancs d'en face, nous avions à faire à une armée bien plus équipée que la nôtre. Tandis que ces candidates transportaient leurs armes vestimentaires dans de grandes housses en plastique et aux dimensions adéquates, j'avais, moi, jeté en boule quelques affaires dans un malheureux sac à pain. Le voyage fut silencieux.

19h00 : arrivée sur l'île.
Où allons-nous ? Où allons-nous ? Il nous fallait trouver d'urgence le champ de bataille. Après quelques secondes de recherche intensive : le voilà. Le podium était déjà installé, décoré de ci de là de majestueux drapeaux à l'éfigie Ricard. Ce no mans' land, bientôt, sera assené de violents coups de talons aiguille... Résistera t-il ?

19h10 : premier contact avec les camarades.
"Bonjour, nous venons pour remporter le combat des misses !"... problème. Un premier obstacle se dresse devant nous. Comment ça, nous ne sommes pas inscrites ? Les vents et marées sont contre nous. Ah ! Colères d'Eole et de Poséidon... Aurez-vous raison de nous ? Après quelques diplomaties appliquées, nous parvenons tout de même à faire entendre raison aux déesses créatrices toutes-puissantes. Nous voilà donc parties pour l'armement. Vient alors la première tâche, digne d'Hercule : l'essayage du maillot de bain. Horreur et damnation ! Aucun ne me va, et je me vois dans l'obligation de dépareiller le haut et le bas. 10 tailles de différences entre les deux ! Dites-donc... Le dieu qui m'a créée avait dû manger un clown avant de se mettre au travail. Pour camoufler ces imperfections, on se pare de paréos et de chapeaux, en guise de casques et d'armures. Seconde tâche : l'essayage de la robe. Après de nombreux hurlements d'horreurs, implorations pathétiques et pleurs désespérés, nous finissons toutes par trouver celle qui nous va, ni trop grande, ni trop petite, celle qui ne nous fait pas un postérieur de quinze mille tonnes, ni un corps de poteau électrique... Nous trouvons la robe parfaite, celle tissée dans les rayons du soleil d'Hélios, celle qui épouse nos courbes et valorise notre ligne... Troisième tâche : cap sur la boutique d'en face... Et là : Kataclysme. Plus aucun apparat disponible. Place alors à l'improvisation, à l'imagination, et à l'originalité. Pour ma part, je rentre donc une marinière dans un mini-short en jean qui a déjà fait la guerre... Espérons qu'il me porte chance. Ma coéquipière enfile une robe coupe droite qu'elle ouvre jusque très bas sur un body à fleurs très sexy, histoire de déconcentrer l'adversaire. La préparation touche à sa fin. Quelques marques tribales sur le visage, à coup de rouge à lèvre et d'eye liner, et nous voilà parées.

21h00 : début des réjouissances.
Les festivités s'ouvrent avec Marion, qui, telle une sirène, envoûte par sa voix le public ébahi. Gare ! N'allez donc pas vous perdre parmi les rochers ! pas encore ! Cela ne fait que commencer. En coulisse, la tension est à son comble. Rires nerveux, passages aux toilettes en série... On ne saurait distinguer l'appréhension du dédain, le trac de l'excitation, la vanité de l'euphorie... Tourbillon explosif d'émotions en tout genre, l'heure à sonné. Numéro par numéro, se succèdent chaque concurrente devant le jury puis devant le public. Dans un silence musical presque parfait, l'atmosphère est mystique. Nous n'avions rien à envier au Colisée. La foule en délire pousse des cris acharnés à la vue des concurrentes. C'est dans ce brouhaha étouffé que nous attaquons la quatrième tâche : le défilé Kataclysme. Nous nous succédons alors sur les planches, parées de nos costumes à référence marine. Sur un rythme endiablé, j'amorce alors une danse tribale d'intimidation, à la manière du HAKA néo-zélandais... Mais en moins intimidant. Et en plus féminin. Et en moins agressif... Bref, une danse de miss. Puis retour en coulisse pour se préparer au deuxième round. Place à l'exhibition de nos chairs, nous enfilons les maillots de bains. Cinquième tâche, et pas des moindres : le défilé en maillot. Sans encombres particuliers, nous défilons une à une, enlevons nos paréos, exposons notre plastique, et rentrons nous changer à nouveau. Place alors au dernier costume, et à l'avant dernière tâche. Le défilé en robes. Cette sixième tâche nous offrit encore le loisir de nous trémousser gaiement sur les planches, et de mettre en valeurs ces magnifique créations. Après quelques clins d'œil au jury, retour en coulisse. La tension est à son comble. Nombre d'entre nous ont bien failli tourner de l'œil face à l'enjeu échéant.

23h30 : l'aboutissement du combat.
Ça y est. Il est l'heure. L'une d'entre nous sera sacrée miss Embiez. Coup d'état ou digne succession ? Pour des raisons inconnues, la miss de l'année dernière n'était pas présente. Le souffle court, nous sortons de nos retranchements pour accomplir l'ultime tâche. Toutes rangées les unes à côté des autres, au garde-à-vous, nous attendons le verdict. Larmes de joie, larmes de désespoir... Cris, rires, et euphorie... Accolades en série et félicitations... Maha est sacrée Miss Embiez. A ses côtés, Laëtitia, première dauphine, et Lauréna, seconde dauphine. Récompense suprême, c'est pourtant avec beaucoup d'humilité qu'elles récupèrent leurs prix et cadeaux. "Qu'on les couvre d'Or !" Non, tout de même. Mais l'écharpe arrive. C'est Sylvie qui la lui remet avant de fondre en larmes, larmes de joie, dans ses bras.

01h00 : Fin du périple. C'est épuisées de ce dur labeur que nous reprenons le bateau. Attention à ce que ce carrosse de l'onde ne se transforme pas en citrouille...

Jade M., le 20 août 2010

Autres photos:

Un haka endiablé pour décontenancer le jury et séduire le public Nardo Vicente avait volontiers délaissé son laboratoire pour venir s'amuser place de la Fontaine Les douze concurrentes avaient du chien Un public très attentif
Un haka endiablé pour décontenancer le jury et séduire le public