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Le 21. janvier 2010 à 14h15

Le Brusc Aménagement Les bateaux en mouillage forain en attente

Sans contester l’illégalité de l’occupation de leurs bateaux, une quinzaine de plaisanciers en situation de « mouillage forain » souhaitent connaître leur avenir et attendent une notification écrite des affaires maritimes. La plupart sont jeunes, passionnés de voile et entretiennent leurs embarcations. Nous avons rencontré Loïc et Orion Martin.

Loïc, Orion Martin et Arnaud Mayeux souhaitent poursuivre leurs passions

Loïc, Orion Martin et Arnaud Mayeux souhaitent poursuivre leurs passions

Bien évidemment le sujet est sensible et pas nouveau mais, loin de toute polémique, Loïc et Orion Martin souhaitent simplement poursuivre leur passion de la navigation. Ils se sont organisés avec une dizaine d’amis pour aligner leurs bateaux afin d'éviter tout risque de collision, mais surtout les ont bien amarré pour ne pas mettre en danger les embarcations du port. Depuis quelques années, aucune AOT (autorisation temporaire d'occupation) n’est plus accordée sur cette zone. Loïc a son bateau ici depuis une dizaine d’années et, jusqu’à présent, Affaires Maritimes et DDE (direction départementale de l’équipement) n’avaient jamais causé le moindre souci. Pourtant les usagers n'ignoraient pas la précarité de leurs situations et l'aspect temporaire de l'occupation de cette zone. Mais les travaux entrepris dans le port changent la donne et ont accéléré le processus, notamment avec le projet d’un brise clapot flottant au sud du port, à proximité de la zone des mouillages forains. Bref, l’évacuation des bateaux en mouillage forain et sauvage a été annoncée à l'automne 2009.

Certains propriétaires de bateaux ont trouvé temporairement refuge dans l’enceinte du port, inquiétés par les annonces successives. D'autres ont décidé de rester tant qu’ils n’auraient pas une notification écrite. Et les affaires maritimes sont venues en décembre relever les noms des propriétaires, mais aucune mise en demeure n’a été encore envoyée. Or, Loïc et Orion attendent une notification écrite, regrettant l’absence de « toute information claire et précise sur le sujet, si ce n’est, des on-dit ». Cela dit l'évacuation de ces bateaux n'est pas une réelle surprise : depuis le transfert d'une partie de ces embarcations de la lagune à cette zone, personne n'ignorait l'aspect temporaire de l'occupation, comme nous l'explique Hervé Fabre (conseiller municipal). Autrement dit, les plaisanciers ont eu plusieurs années pour trouver une solution de repli.

Ces jeunes souhaitent continuer
à assouvir leur passion pour la navigation


Loïc et Orion ne cautionnent nullement une minorité de bateaux laissés à l’abandon dans cette zone et s’échouant parfois sur le port : «  nous ignorons même qui sont les propriétaires. Certains les laissent à l’abandon, d’autres attendent une hypothétique place au port, mais n’entretiennent pas leurs embarcations. Mais c’est une minorité ». Hervé Fabre souligne le coût de remorquage et des dégâts occasionnés par ce type d'embarcation. Kamel Chihaï (capitaine du port) nous avait également fait part du danger représenté par ces embarcations en cas de tempête.

Les deux frères nourrissent une vraie passion pour la navigation : « en moyenne, nous sortons 100 à 150 fois par an, beaucoup plus qu’une majorité de bateaux ayant un emplacement au port ». Ils sont très au fait de l’écologie et respectent parfaitement l’environnement marin, la plupart n’utilisant d’ailleurs pas de moteur. La moyenne d’âge est la vingtaine, beaucoup ont récupéré des bateaux qu’ils ont retapé avec leurs deniers et n'envisagent pas vraiment de se séparer de leurs petits trésors. C’est le cas d’Arnaud, jeune homme de 18 ans, qui a récupéré un bateau à l’abandon pour le remettre à neuf. Car le problème est là: une place permanente au port est impossible et, à part « le donner, le vendre ou le brûler », il n'y a pas de solution : « nous sommes des petits, nous n’avons aucun poids et pas vraiment de moyens ». Pourtant la plupart sont du Brusc, licenciés au club de voile, et ne sont nullement des « voyous ». Loïc regrette parfois l’image adossée à ces bateaux en mouillage forain : « nous sommes d’ici, nous vouons une passion pour la voile, et ne rêvons que d'une chose : continuer ». Ils ont d'ailleurs déposé un dossier à la DDE pour obtenir une AOT, mais sans grand espoir.

Le mot de la fin sera certainement donné par les affaires maritimes avant les travaux du brise clapot, prévus normalement pour avril. Et nulle doute que l'évacuation sera inévitable.

Traste, le 21 janvier 2010

Autres photos:

Aucune information connue sur le propriétaire de ce bateau fantôme échoué sur la digue Loïc et Orion Martin Les bateaux en mouillage forain sont entretenus et surtout utilisés dans leur majorité Ici, un bateau dans l'enceinte portuaire, qui a coulé voilà quelques semaines
Aucune information connue sur le propriétaire de ce bateau fantôme échoué sur la digue