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Le 3. octobre 2010 à 12h00

Le Brusc   La deuxième panne ne fait pas que des heureux

La résistance s'organiserait-elle au Brusc ? Difficile à dire mais les curieux étaient nombreux à s'étonner en voyant une banderole disposée près du carré des pêcheurs samedi. Il y était écrit: "Non à la deuxième panne".

La banderole a été déposée samedi matin.

La banderole a été déposée samedi matin.

Les travaux d'aménagement du port se poursuivent, et le bonheur des uns ne fait pas forcément celui des autres. La grue désormais vétuste et plus aux normes devrait être définitivement enlevée à la fin de l'année et une deuxième panne verra le jour courant 2011, permettant d'accueillir une soixantaine de places pour des petites embarcations.
Samedi, une banderole a ainsi été déposée le matin du côté de la grue. Le carré des pêcheurs risque de subir un sérieux lifting. Est-ce qu'un vent de contestation renaîtrait au Brusc, comme dans les années 90 ? À l’époque Philippe Estève alors maire menaçait d'enlever la grue des pêcheurs et Robert Canolle, président du comité d'intérêt local s'y était opposé avec succès, avec le soutien des pêcheurs.
Le temps est passé, et difficile de mesurer la capacité de mobilisation actuelle. Mais cette banderole renvoie à cette histoire et révèle un certain malaise. L'association Lou Capian a saisi à plusieurs reprises les élus pour faire part de leur attachement à ce carré des pêcheurs et à la nécessité de conserver une grue. Fred Agostinetti, membre de l'association et qui a repris récemment une licence de pêcheur, nous avait déjà expliqué: "il s'agit d'un lieu d'échanges, de transmission de notre patrimoine où les jeunes côtoient les anciens. Il ne faut pas oublier que dans le passé le port était tourné exclusivement vers la pêche".
Cette grue permet aux pointus de rester le temps nécessaire pour les différents travaux, et le remplacement probable par une grue mobile du côté de la base nautique risque de changer les données. Les pêcheurs dans leur majorité ne sont pas favorables à l'aménagement prévu dans la mesure où la deuxième panne risque de compliquer les manœuvres et surtout le port fera pleinement place aux bateaux en plastiques. Sujet difficile où les intérêts des uns ne rejoignent pas ceux des autres. Car le port du Brusc aujourd’hui géré par le Syndicat mixte varois des ports du levant parvient à s'autofinancer essentiellement grâce aux emplacements passagers. La pêche est devenue finalement marginale et le constat est clair: difficile de concilier la sauvegarde du patrimoine et les intérêts économiques, même si des projets existent au niveau du carré des pêcheurs pour conserver un certain cachet. Mais le Brusc ne semble pas échapper à la règle de l'évolution de nombreux ports sur le littoral, au grand dam des anciens et des amoureux du site. A l'opposé ces aménagements permettent d'accueillir plus de plaisanciers.. .voilà une équation difficile à résoudre.

D. D., le 03 octobre 2010