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Le 30. mai 2015 à 10h45

Six Fours Exposition Batterie du Cap Nègre : L'art de l'icône par Aimée Brassens

Brassens... C'est un nom que l'on prend du côté de Sète, lorsqu'on se nomme Georges.
Et Aimée Brassens fait partie de cette famille qui a vu naître ce grand poète qu'il était.

Lorsqu'on vit dans une famille d'artistes (car il n'y a pas que Georges !), que fait-on ? L'artiste évidemment.
Mais le parcours d'Aimée est atypique : dès l'âge de quinze, les Dames de St Maur chez qui elle fait ses études, prédisent un bel avenir à cette adolescente douée en dessin, ayant indubitablement facilité et talent.
Elle découvre alors cet art religieux très particulier et ancestral venu de l'époque byzantine et arrivant en France dans les années 1540.
C'est un art très symbolique qui attire très vite Aimée Brassens et elle s'y initie avec passion et avec talent. C'est donc très jeune qu'elle commence à "écrire" des icônes, car on ne les peint pas, on les grave et donc, on les écrit.

Un art, une thérapie


Voici 45 ans que cette belle dame crée des superbes icônes et en parallèle, en collectionne. A tel point qu'aujourd'hui celles-ci l'envahissent quelque peu !
Il faut aussi savoir, nous apprend-t-elle, qu'une icône ne se vend que lorsqu'on la lui commande. Elle les écrit donc pour le plaisir mais malgré tout, son talent étant reconnu, on lui en commande du monde entier et l'on peut en retrouver dans de nombreux monastères, dans beaucoup d'églises et même au Vatican où plusieurs fois, on a fait appel à ses talents.
Femme de culture, Aimée enseigne cet art mais est aussi licenciée en théologie et est également psychothérapeute, l'iconographie étant pour elle un art-thérapie qui traverse le corps. Car c'est un art sacré qui a une résonance avec celui-ci.
"Cela - nous explique-t-elle - se voit souvent auprès des enfants car ça leur apprend à canaliser un trop-plein d'énergie, ça leur apprend aussi la concentration, la précision du geste et ça les apaise"

Des icônes du monde entier


Aimée Brassens s'est donc installée dans ce magnifique lieu qu'est la Batterie du Cap Nègre jusqu'au 30 août. Vous pouvez découvrir ses propres œuvres ainsi que sa collection d'icônes qu'elle a ramenées du monde entier et qui ont traversé les siècles puisque certaines datent des XVème et XVIème siècles, venant de Russie, de Grèce, de Bulgarie, de Roumanie... En tout quelque 150 œuvres.
"Je n'expose pas n'importe où - nous confie-t-elle - je ne choisis que des lieux exceptionnels et très souvent liés à la religion. Mais ici, quoique bâtiment de guerre, les lieux sont très forts, très chargés, ces voûtes, ces lucarnes arrondies épousent les œuvres qui ont cette rondeur. C'est aujourd'hui un lieu pacifique et j'y trouve un support d'harmonie spirituelle et sereine"

Hors du commun, hors du temps...


Souvent ses expositions sont accompagnées de musique sacrée et elle a eu l'occasion de les présenter avec des orchestres, des harpistes, des cantatrices, ce qui ajoute à la solennité et la beauté des œuvres. Souvent également, un homme d'église vient faire une bénédiction de l'exposition.
Ce ne sera pas le cas ici mais la présence de l'Abbé émérite Dom Michel Pascal, moine depuis plus de 50 ans et abbé de la communauté bénédictine de Ganagobie a donné ce soir-là, un plus de spiritualité à cet événement qui, en ces lieux, reste malgré tout une exposition artistique dans un lieu laïque.
Une exposition hors du commun, hors du temps où, même si l'esprit religieux est omniprésent, l'art pur est également omniprésent et il est curieux de voir que, lorsque les gens viennent la découvrir, ils entrent dans ce fort avec plus que de la curiosité : une certaine solennité est de rigueur, le silence se fait devant ces oeuvres, tout comme on entre avec respect dans une église. Et si l'on ne prie pas, on sent comme un apaisement, une élévation de l'âme devant tant de beauté spirituelle et l'invisible devient visible.
Allez, en toute bonne foi, à la rencontre de cette exposition exceptionnelle et aussi découvrez, lorsqu'elle y est, cette femme qui est "un honnête homme" dans le sens qu'on lui donnait au XVIIIème siècle, faite de culture, d'intelligence, de simplicité et d'amour, qui est un puits de sciences et de connaissances sur cet art ancestral.

, le 30 mai 2015

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