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Le 3. mars 2011 à 12h08

Le Brusc Développement durable L'huile de friture chauffe l'école Marcel-Dodero

C'est une première pour le département. La chaudière du chauffage central du groupe scolaire est alimentée par des huiles récupérées chez les restaurateurs de la commune. L'investissement est faible et l'expérience va être étendue à d'autres écoles.

Erik Battut, responsable du service plomberie et chauffage de la ville présente la chaudière et son nouveau bruleur.

Erik Battut, responsable du service plomberie et chauffage de la ville présente la chaudière et son nouveau bruleur.

Dans une école vide en cette période de vacances solaires, mercredi après-midi, Jean-Sébatsien Vialatte, député-maire entouré de plusieurs adjoints et conseillers municipaux est venu découvrir la première chaudière de chauffage centrale du département fonctionnant avec de l’huile alimentaire.
L’idée leur est venue, il y a presque deux ans de récupérer les huiles des restaurants pour s’en servir comme carburant pour les engins qui travaillent notamment sur les plages. Mais ils on vite déchanté car ce carburant est soumis aux même taxes que le gasoil ou l’essence et il fallait avoir l’autorisation des fabricants afin que les garanties soient maintenues. Au cours des discussions au Secrétariat d’Etat des transports, ils ont appris que l’huile alimentaire pouvait être utilisée sans taxe dans une chaudière de chauffage centrale. L’école Marcel-Dodéro du Brusc a été choisie pour cette expérience.
Dans un premier temps il a fallu trouver le moyen le plus économique pour transformer la chaudière. C’est la société SEET qui a donné la solution en fabriquant un bruleur qui peut non seulement être alimenté par des huiles alimentaires mais également par des huiles de vidange.
L’investissement a été très réduit. Ce bruleur ne coute que 5 593€. L’huile alimentaire est préchauffée dans une cuve à 70° puis injectée sous pression. L’huile de vidange devra être portée à 90°. Le PPM, partie par million est de 0,16 gramme par tonne ce qui est très faible puisque la norme tolérée est de 50 grammes.
Pour une école qui compte une vingtaine de radiateurs, soit l’équivalent selon Eric Battut, plombier municipal, de six villas, il faut 60 litres d’huile par 24 heures soit 2,6 litres par heures. Et il précise que « le résultat est excellent et le rendement atteint 95% ».

La récupération des huiles faite par Croc’Can


Un marché a été conclu avec l‘entreprise d’insertion Croc’Can installée à Toulon et dont le directeur Didier Montchâtre était présent. Il a expliqué que la collecte des huiles se fait par bidons et gratuitement tous les quinze jours chez les restaurateurs dont 40% jouent le jeu. Cette collecte n’a pas été facile car certains ont été assez réticents au début, pensant que c’était un moyen de les contrôler fiscalement. L’huile qui partait dans les égouts et parfois même dans le pluvial est filtrée grâce à procédé allemand. Elle est revendue 0,60€ et est stockée dans une cuve de 2000 litres installée prés de la chaudière. Il a été estimé par Laeticia Quilicci, responsable des actions durables de la ville, qu’il faudra environ 9 000 litres par an pour chauffer l’école.
Dans le futur il est envisagé de collecter également les huiles des ménages six-fournais. Il pourrait y avoir une cuve installée à la déchetterie de Correns.
En attendant, l’entreprise Croc’Can va être obligée de trouver d’autres restaurateurs fournisseurs. Il en faudra pas mal car déjà le maire envisage d’étendre cette expérience à d’autres établissements scolaires. Il a notamment parlé du groupe Condorcet situé au centre-ville. Il est équipé de deux chaudières pour chauffer une quarantaine de classes. L’opération sera vite rentable en raison de l’augmentation constante du prix du gaz… et le prix de l’huile va sans doute baisser en fonction des quantités achetées par la mairie et de l’amortissement du matériel acquis par Croc’Can.
Enfin, le maire n’a pas manqué de rendre hommage au service de la plomberie et des chauffages de la ville dont le responsable est Erik Battut assisté de Frédéric Torizano et Michaël Lambert. « Sans eux, a-t-il dit, le prix de revient de l’installation aurait été bien plus élevé et ils ont su résoudre les problèmes qui n’ont pas nécessité la venue de techniciens. »

, le 03 mars 2011

Autres photos:

Didier Montchâtre directeur de l'entreprise d'insertion Cro'Can (à gauche) a expliqué comment les huiles sont récoltées et traitées. Un filtre en sortie de cuve permet d'éliminer les dernières impuretés. Le bruleur en moins d'une heure peut être changé pour revenir au gaz.
Didier Montchâtre directeur de l'entreprise d'insertion Cro'Can (à gauche) a expliqué comment les huiles sont récoltées et traitées.