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Le 13. février 2017 à 23h26

Le Brusc culture Patrimoine maritime pour les élèves du collège de Font de Fillol.

Dans le cadre de la classe patrimoine, des élèves de 5° (classe de 6° et 4° aussi) ont rencontré les acteurs d’autrefois, les anciens pêcheurs du Brusc. Cette rencontre a eu lieu dans les locaux de Lou Capian avec la présence d’Hervé Gall, d’Isabelle Mifsud et Christian Galizia autour d'un petit déjeuner.

Après les pêcheurs Léon et Milou Dodero, ce fut au tour d’Albert Laure 89 ans de venir raconter ses souvenirs. Par petit groupe de trois, accompagné de leur professeur des écoles Jean Christophe Boréani, les enfants ont posé leurs questions après avoir fait les présentations.

interview


Elève : êtes-vous né ici ?
A. Laure : je suis né au Brusc
Elève : comment était l’école autrefois ?
A. Laure : Elle était mixte car il n’y avait qu’une classe à plusieurs niveaux. Moi j’ai arrêté l’école à 11 ans car il y avait la guerre de 39/45 et les allemands avaient envahis le Brusc. J’ai donc commencé à travailler avec les pêcheurs. Puis, je suis parti à l’armée en Indochine et ensuite 18 ans aux Antilles.
Elève : combien y avait-il de pêcheurs ?
A. Laure : il y avait 50 patrons pêcheur à l’époque maintenant il y en a plus qu’une dizaine dont quatre actifs toute l’année.
Elève : quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées pendant la guerre ?
A. Laure : Il n’y avait plus d’essence pour les moteurs aussi on pêchait à la rame ou à la voile, on ne pouvait plus sortir la nuit pour poser les filets à cause du couvre-feu et le peu de poissons qu’on avait les allemands se servaient en premier.
Elève : Quelles sortes de poissons pêchiez-vous ?
A. Laure : surtout des sardines, on avait les filets pour cette pêche, puis aussi des rascasses, des chapons, des mulets… et des langoustes il y en avait beaucoup à l’époque, on pêchait des petites crevettes au râteau pour l’amorce des palangres. La pêche était partagée à l’époque jusqu’en 48, celui qui n’avait pas bien pêché pouvait compter sur ses collègues, la concurrence n’existait pas mais la solidarité oui. On allait à Cavalaire car s’était plus abrité des vents.

technique, filets,criée


Albert Laure expliqua les différentes techniques de pêche, les différents filets pour chaque sorte de poissons, les réparations, les teintures de filets au chaudron avant qu’ils ne soient remplacés par le nylon, la vente à la criée à Toulon, les sorties avant le lever du soleil et après le coucher du soleil. « Les anciens savaient le temps qu’il ferait le lendemain, maintenant même avec la météo on sait plus ! » Quelques photos sont venues étailler ses propos.

la pêche un métier passion


Elève : est-ce qu’on vivait bien de la pêche ?
A. laure : Oui, c’est un métier dur mais une vraie passion, que du plaisir, que de joie lorsque l’on remontait le filet plein, il n’y a pas de dimanche pour les pêcheurs, le jour de repos est lorsque le mistral souffle.
Elève : quels étaient les loisirs lorsque vous étiez jeune ?
A. Laure : Les fêtes de quartiers avec la bouillabaisse, le cinéma, les petits bals, on allait même en vélo jusqu’à la Seyne. L’été il y avait les touristes, aussi on emmenait les filles sur notre bateau pour des visites, ça nous plaisait bien. On allait aux champignons, à la chasse avec des pièges, aux asperges sauvages. La télévision a fait beaucoup de mal, avant les gens étaient dehors, se parlaient, maintenant ils sont tous devant leurs postes le soir.

Musée


Albert Laure a aussi fait don de matériels sur la pêche d'antan au musée de Saint Mandrier qui fera l’objet d’une prochaine visite.

Monique Amann, le 13 février 2017

Autres photos:

Albert Laure
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