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La démarche souple et gracieuse, Jules (prononcez Joule) pénètre dans la grande salle du foyer Croizat où l'attend une bonne quarantaine de personnes. Immédiatement, le charme opère et l'émerveillement gagne tout le monde. «Il a l'air sympa !», s'exclame Camille, 73 ans. Sympa, il l'est, assurément. Né au centre d'élevage Var Lamas de Six-Fours-les-plages, «il a été élevé pour la médiation animale», explique Aurélie qui partage avec Benjamin Leroy-Blanc, zoothérapeute, la passion des lamas. L'animal a 5 ans, ce qui lui en fait presque 20 chez les humains, et ce beau ''jeune homme'' a appris a communiquer avec les publics sensibles. Castré, il n'est pas agressif et accepte les bisous et les caresses avec une grande douceur.

Des élus engagés

A l'initiative de Claude Dini, conseiller municipal délégué à la Présence animale dans la ville, et de Danielle Dimo-Perez-Lopez, adjointe de quartier Ouest, chargée du pôle Seniors, les élus se sont engagés dans ce projet d'amener un lama dans les foyers-logements. Après Bartolini, c'est donc au tour d'Ambroise Croizat de recevoir la visite de Jules. «Au foyer Bartolini, ce fut une expérience concluante et nous avons eu envie de faire la même chose», explique Hélène Vigogne, la directrice de l'établissement qui accueille 58 résidents. «En 2018, nous mènerons une thérapie avec des chevaux», confie Ariane, l'une des animatrices du foyer.

Un animal encore méconnu

«Le lama a la mauvaise réputation de cracher lorsqu'il est en colère, mais cela dépend des circonstances». Avant de laisser Jules faire le joli cœur avec ces dames, Aurélie donne quelques explications. «C'est un animal domestique qui ne vit pas à l'état sauvage. Il est herbivore et dans son pays d'origine, le Pérou, il est vénéré. Jules est né en France, mais lui, est originaire du Chili». Denise, 93 ans, le trouve goumand ! Et pour cause, afin que les pensionnaires puissent l'approcher en toute sérénité, Aurélie leur remet une petite friandise qu'ils donnent à Jules qui ne se fait pas prier pour l'engloutir.

De belles émotions

Immédiatement, les résidents retrouvent la sensation du toucher, le plaisir de caresser. On s'adresse à Jules directement, «mais que tu es beau !», on le bisouille, «oh tu es doux, tu aimes les bisous». Parfois, on s'inquiète et on avoue : «j'ai peur...». Aurélie intervient alors, «venez avec moi, ne vous inquiétez pas, il est gentil». Et la magie opère, la peur s'envole et ne reste plus que la communion totale avec l'animal. «C'est incroyable, cette dame qui est en train d'embrasser Jules en le prenant par le cou, ne parle pas habituellement, et elle ne sourit jamais», confie la responsable du projet de vie personnalisé. «Y a le chanteur qui s'appelle Serge Lama mais c'est pas lui», affirme de son côté, Joseph, un pince sans rire. En face, un brin amusée, une bande de dames espiègles spécule sur l'existence ou pas d'attributs virils de l'animal en se tordant de rire. Indubitablement, la visite de Jules est une réussite, une belle lama-thérapie. «On passe une belle journée», décrète Jeanne, les yeux brillants.

Derrière Any Baudin, conseillère municipale déléguée aux personnes handicapées, Danielle Dimo-Perez-Lopez, adjointe de quartier Ouest, Claude Dini, conseiller municipal délégué à la Présence animale dans la ville, Hélène Vigogne, directrice, Ariane, animatrice et Aurélie (à droite) du Corral des Lamas