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Le 4. mai 2017 à 17h02

La Seyne Présidentielle 2017 Marc Vuillemot prône le bulletin Macron pour contrer le FN

Quelques heures avant le débat de l'entre-deux-tours à l'élection présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, il était question des deux candidats, mercredi soir, à la Bourse du travail, lors du ''forum citoyen public'' organisé par les élus de la majorité seynoise.

Débat nourri à la Bourse du travail

Débat nourri à la Bourse du travail

«Se mettre en travers de la route de madame Le Pen»... Invités à discuter de cette proposition, mercredi, à 18h30, les Seynois ont répondu à l'invitation lancée par les élus de la majorité municipale. Dans un esprit démocratique et respectueux des idées de chacun, élus et citoyens ont témoigné de leur choix, au-delà de leurs appartenances politiques et convictions personnelles. Une évidence : pas d’adhésion au programme d'Emmanuel Macron pour la quasi-majorité des personnes présentes, mais une opposition unanime à l'arrivée à la présidence de Marine Le Pen.

Faire barrage au Front national


«J'utiliserai le bulletin portant le nom de monsieur Macron pour empêcher le Front national de gagner les élections et pour qu'il y ait un écart important entre les deux» a annoncé le maire, Marc Vuillemot, précisant qu'il n'aime pas le programme du candidat Macron. «Après ce 2ème tour, nous aurons un 3ème et 4ème tour avec les élections législatives, puis un 5ème avec les luttes sociales qui vont s'ensuivre. Et je préfère qu'elles s'affrontent à monsieur Macron qu'à madame Le Pen». Le ton est donné. Il est partagé par tous. «On ne vote pas pour Macron, on se sert de son bulletin», précise le conseiller municipal Robert Teisseire (PCF). «Je voterai pour lui, et je manifesterai contre ensuite, mais je ne veux pas de Marine Le Pen», affirme une déléguée syndicale au conseil des Prud'hommes.

Egalité hommes-femmes et avortement


Première à prendre la parole, Florence Cyrulnik, conseillère municipale, met en garde contre la position sur l'avortement du FN : «J'ai fait mes études de médecine et j'ai vu mourir des femmes de septicémie due à des avortements clandestins. Et même si ce n'est pas une ode à l'avortement, on ne doit pas pénaliser les femmes».

Inquiétude pour l'avenir des enfants


«Je suis élu socialiste. J'ai deux enfants et je veux qu'ils grandissent en République. La seule arme qui nous reste, c'est le bulletin Macron pour continuer à se battre et à protester», explique Olivier Andrau. Un témoin livre sa peur : «J'ai deux enfants adoptés. L'un vient du Mali et l'autre du Burkina Faso. Ils ont reçu ici, un baptême républicain. Je ne voudrais pas qu'ils vivent dans un régime qui pourrait les inquiéter ».

Une gauche divisée


Les échanges sont riches. Certains témoignages, à fleur de peau. Parmi tous ceux qui sont venus s'exprimer, aucun n'adhère à la politique ''anti-sociale'' d'Emmanuel Macron. Mais ils ont une certitude : ils descendront dans la rue pour s'y opposer et en attendant, il ne faut pas que le FN gagne. Et ils voteront sans état d'âme, qu'ils soient pro-Mélenchon, Hamon ou communistes. Ce qui ne les empêche pas d'être lucides. «Depuis 45 ans, le FN n'avait pas réalisé ce score-là. C'est une mauvaise nouvelle pour notre démocratie. Pour ce 2ème tour, nous avons un nouveau choix. Il est difficile mais ne souffre d'aucune hésitation» affirme l'adjoint au maire, Anthony Civettini. «Depuis le 1er tour, je me sens un peu cocufié car notre gauche n'est pas au second tour et certains en portent la lourde responsabilité».

Au pays des Droits de l'homme


Si le débat a duré moins longtemps que celui des deux candidats, il n'en a pas été moins riche d'enseignement. Certes, le public ne représente sans doute pas l'opinion de tous les Français, mais à la Bourse du travail, le programme du Front national était de toutes les préoccupations : dans le pays des Droits de l'homme, on ne l'accepte pas. «J'ai regardé l'hommage à ce policier tué. Son compagnon a été admirable. ''vous n'aurez pas ma haine'' a-t-il dit. Le père de Marine Le Pen a repris ses propos et l'a jugé sur sa sexualité. C'est une honte», s'émeut Jean-Luc Bruno, adjoint au maire. «Je fais la différence entre parti républicain et parti d'extrême droite» dit quelqu'un. Et avant que tout le monde ne se soit séparé, les élus ont prévenu : «Attention à l'abstention et au vote blanc ».

Chantal Campana, le 04 mai 2017

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