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Le 24. janvier 2017 à 08h47

La Seyne Fermetures de classes Mobilisation des parents à Renan

Les regroupements des écoles, annoncés par les services de la Ville pour la rentrée scolaire 2017, ne font pas l'unanimité. A l'école Ernest-Renan, l'un des établissements hôtes, parents et syndicats sont venus dire ''non'' à l'intégration de Jules-Verne.

Manifestation devant l'école Ernest-Renan contre l'intégration de l'école Jules-Verne et la fermeture de trois écoles (élémentaire Jules-Verne, maternelles Mabily et Romain-Rolland)

Manifestation devant l'école Ernest-Renan contre l'intégration de l'école Jules-Verne et la fermeture de trois écoles (élémentaire Jules-Verne, maternelles Mabily et Romain-Rolland)

Lundi 23 janvier, 15h45. Banderolles et slogans s'affichent sur le parvis de l'école Renan, en attendant la sortie des classes. La pétition qui circule témoigne de l'intérêt de chacun pour le sujet. A l'origine de la mobilisation, la fermeture de trois écoles (élémentaire Jules-Verne, maternelles Mabily et Romain-Rolland) qui devraient rejoindre, à la rentrée 2017, des établissements hôtes, équipés de réfectoires et de centres aérés périscolaires.

Une meilleure répartition


Pour Isabelle Renier, adjointe aux affaires scolaires, «certaines écoles ont peu d'enfants, alors que d'autres, beaucoup». Car si La Seyne-sur-Mer voit sa population croître, «elle a tendance à perdre des écoliers», souligne le maire, Marc Vuillemot. Ainsi, depuis juin dernier, les services municipaux travaillent-ils à une meilleure répartition ou sectorisation des enfants*. Il s'agit d'éviter un déséquilibre classes/personnel administratif et d'améliorer les trajets entre le domicile et l'école. Et surtout, de pallier à la vétusté de certains préfabriqués, datant de 1947.

Là où le bât blesse


«Oui, les locaux datent d'après-guerre, mais les travaux n'ont jamais été réalisés. Il vaudrait mieux exécuter ces travaux que l'on demande depuis des années, et laisser nos enfants là où ils sont», commente Vanessa, maman d'élève. Et de déplorer que l'école doive accueillir 100 élèves supplémentaires. Samia non plus n'est pas contente, elle qui habite en face de Derrida : «Ma fille est au CP. Le secteur est déjà bien encombré, dès 8h30 ! C'est impossible de se garer et très dangereux, alors je ne peux pas imaginer que d'autres classes puissent arriver». Une autre maman s'énerve, «avec ce système, les enfants n'auront que 10 minutes pour manger ! ».

Un projet rejeté


Sur place, Clément Kerien, Secrétaire départemental du SNUipp-FSU Var (syndicat majoritaire des professeurs des écoles) fait l'état des lieux : «Il y aura toujours deux écoles : Jules-Verne et Ernest-Renan, car il ne s'agit pas d'une fusion mais d'une intégration. Le problème, c'est qu'on passerait de deux écoles, -respectivement de 5 et 14 classes-, donc 19 classes, à 17, dans une même école. On perdrait ainsi deux classes. Cela implique des effectifs plus importants car on aurait le même nombre d'élèves, mais avec deux classes de moins». Et pour le syndicaliste, les conséquences risquent d'être désastreuses : «On peut s'attendre à une dégradation des conditions d'apprentissage pour les élèves et à de gros problèmes de locaux. On aurait 17 classes au lieu de 14 et une seule salle informatique, une seule cour de récréation et une sortie qui est déjà minuscule. S'il n'y a pas un mort à chaque fois, on a de la chance ! Les contraintes de sécurité font que les parents ne peuvent plus rentrer dans l'école et ils s'agglutinent au portail. Donc avec 19 classes ici, c'est du délire».

Entre espoir et détermination


Aussi décidé qu'il puisse être, Clément Kerien garde espoir. «On a rencontré le maire vendredi, il nous a entendu, on espère maintenant qu'il fera machine arrière, car même si c'est une question de budget, notre priorité c'est l'Education nationale, pas les économies, et nous avons besoin d'avoir des conditions de travail optimales». Lors de leur entrevue, le maire, Marc Vuillemot, avait en effet évoqué les difficultés financières de la Ville : «On est passé d'un budget investissement de 32 M€ en 2008, à 10 M€ aujourd'hui ». Estimant que les économies réalisées seraient de l'ordre de 100.000 euros. Un argument que les opposants ne veulent entendre.

Marche de protestation


Pour Clément Kerien, le projet, même s'il n'a pas encore été voté en conseil municipal (il sera présenté aux élus en février), ne doit pas aboutir. «On va continuer à mettre la pression, à se mobiliser tous ensemble**. Nous envisageons une marche dans La Seyne, avec les écoles Amable-Mabily, Eugénie-Cotton, Romain-Rolland et Marie-Mauron. Une suppression d'école ça ne peut être qu'une mauvaise vitrine pour une mairie». Une conclusion qui nous rappelle la célèbre formule attribuée à Victor Hugo : «Ouvrez une école et vous fermerez une prison».

Chantal Campana, le 24 janvier 2017

*L'école élémentaire Jules-Verne devrait rejoindre l'école Ernest Renan, les deux maternelles Amable-Mabily et Romain-Rolland intègreraient respectivement Eugénie-Cotton et Marie-Mauron.

**Prochaines réunions d’informations dans les futures écoles d’accueil
26 janvier à 14h et 17h à l’école Eugénie-Cotton
31 janvier à 14h et 17h à l’école Marie-Mauron

Autres photos:

Tous les parents ont signé la pétition Dès 15h30, les parents sont venus manifester leur désapprobation Clément Kerien, Secrétaire départemental du SNUipp-FSU Var