Le 11. octobre 2009
Le Brusc
Société
La Prud’homie du Brusc, une entité vieille de plus d’un siècle
Léon Dodéro
La prud’homie, regroupement
de patrons-pêcheurs
Les prud’homies existent officiellement depuis le XVème siècle, lorsque cette institution entre dans le droit français. Il s’agit du regroupement des patrons pécheurs. La prud’homie se charge de régler les conflits internes ou externes entre pêcheurs professionnels, comme l’accès aux zones de pêches ou tout autre conflit. Chaque prud’homie édicte ces règles. La prud’homie est gérée par le premier prud’homme, élu tous les 3 ans.
La prud’homie du Brusc,
du temps de Léon Dodéro
Léon Dodéro a été 1er prud’homme au Brusc durant 24 ans, aujourd’hui il est toujours membre de la prud’homie, dans la mesure où il a encore sa licence de pêche et sort en mer durant les beaux jours.
Après guerre, la prud'homie du Brusc comptait 48 patrons pêcheurs avec en moyenne 2 matelots par bateaux. Les pêcheurs se réunissaient tous les samedis à 11h pour tirer au sort celui ou ceux qui auraient les meilleurs postes de pêche. A l’époque la solidarité entre les pêcheurs était très importante : « si un pêcheur décédait, et qu’un des autres pêcheurs ne venait pas à son enterrement, il risquait une amende ». La prud’homie est également impliquée dans les réglementations et leur application : « par exemple si quelqu’un s’amusait à pêcher et vendre des oursins sans licence, le tribunal des prud’hommes le convoquait et le condamnait à une amende. Sachant qu’aucun appel n’était possible. Mais cela était rare, et ce n’est plus vraiment d’actualité aujourd’hui ».
La prud’homie du Brusc aujourd’hui
Eric Féraud est le premier prud’homme depuis plus de 8 ans. La prud’homie du Brusc compte aujourd’hui une quinzaine de membres, mais seulement 4 pêcheurs travaillent à l’année au Brusc, et 2 autres à la Coudoulière. Autant dire que l’époque de Léon Dodéro avec ses 48 patrons pécheurs est révolue. Eric Féraud nous explique que son travail se résume essentiellement à de l’administratif et à l’entretien du matériel du local appartenant aux pêcheurs. Les réunions ne sont plus hebdomadaires.
Eric Féraud est clair sur le sujet, le risque est grand de ne plus avoir de pêcheurs au Brusc dans quelques années. Les causes en sont la difficulté du métier et les réglementations imposées par Bruxelles. Aujourd’hui le plus jeune pêcheur bruscain a 40 ans, Eric Féraud craint que la pêche au Brusc n’existe bientôt plus qu’au travers des cartes postales, à moins que certaines vocations naissent chez la jeune génération.
Traste, le 11 octobre 2009
Le grand-père de Léon Dodéro était membre d'une commission initiatrice de la construction de la première digue au Brusc.