Ollioules
Cultture
La Lyre Provençale dans les pas d'un ballet belge à Chateauvallon
Grande première pour la Lyre Provençale d'Ollioules : pour la première fois, ses 63 musiciens, sous la direction de Thomas Righi, ne sont pas seulement dans la traditionnelle fosse d'orchestre, mais cette-fois ci, ils sont aussi, et costumés pour la circonstance, sur scène au Théâtre de Châteauvallon, participant ainsi à la représentation d' «Avant la Marche », un ballet créé par une compagnie belge dont c'était, vendredi soir la première avant une seconde représentation, ce samedi. Une belle réussite !
Crédit photos Phile Deprez
Basés à Gand en Belgique, les Ballets de la Compagnie Contemporaine de belgique ont été créés en 1984 par le chorégraphe Alain Platel. La compagnie fonctionne comme une plateforme de travail où se croisent des artistes de tous horizons. Si les propositions sont de fait très différentes, la « Platel touch » se caractérise par des frictions improbables entre danse, chant, musique, acrobatie, mais aussi entre politique, religion, culture pop, ainsi que par un engagement unique des interprètes, souvent issus de background très divers.
"En avant, marche !", un spectacle inspiré par les fanfares
Son nouveau spectacle « En avant, marche ! », est inspiré de la tradition des fanfares musicales. Un bon aperçu du style « populaire, éclectique, anarchique et engagé » caractéristique des Ballets de la Compagnie Contemporaine de Belgique
Alain Platel, Frank Van Laecke et Steven Prengels ont signé en 2010 le magnifique Gardenia autour de Vanessa Van Durme et de quelques anciennes stars de cabaret. Chaillot avait fondu devant le charme de cette production. Les retrouvailles de ce trio se font autour de la tradition des sociétés musicales qui, de fanfares en réunions, animent le paysage social et culturel
Le trio Alain Platel, Steven Prengels et Frank Val Laieke
Frank Van Laecke et Alain Platel proposent donc d’aborder ce phénomène sous l’angle du « microcosme » : un collectif d’individus aux trajectoires les plus éclectiques qui tente de marcher dans une seule et unique direction. « Ce contrat, expliquent-ils, est respecté aussi bien que possible, parfois au prix de chutes ou d’erreurs, et prend à ce titre valeur de métaphore de la société dans son entier. »
Pour le compositeur Steven Prengels, qui travailla avec Alain Platel sur Tauberbach, également présenté à Chaillot, il est question « d’expérimenter timbres et paysages sonores différenciés, d’alterner tonalité majeure et tonalité mineure.
Nous voulons faire un spectacle dans lequel l’action sur scène procède autant que possible de la musique ».
Les acteurs jouent avec des musiciens amateurs de talent
Les acteurs jouent de la musique, les musiciens font du théâtre et ils invitent sur scène des musisiciens amateurs connus pour leur niveau exceptionnel, Et c'est donc donc tout naturellement que le choix d 'Alain Platel s'est porté sur La Lyre Provençale informé de se renommée au-delà des frontières du département ( invitée à la l'Opéra de Toulon et aussi à plusieurs reprises à Châteauvallon, à Munich...).
Ce vendredi soir, ils avaient donc plutôt le trac, ayant dû apprendre en un temps record une nouvelle partition, accompagnée de quelques pas de chorégraphie : car, les voici tantôt assis, déambulant, gesticulant, tantôt bien soudés , essayant de marcher au rythme bien réglé d'une cadence musicale, d'aligner leurs pas les uns dans les autres et conserver le cap...Ils n'iront pas jusqu'à faire le pas de deux, mais c'est tout comme dans leurs beaux costumes chamarrés façon fin 19ème siècle. Même dans les vestiaires de Châteauvallon, ils ont répété jusqu'à la dernière minute sous le regard bienveillant de leurs mentors belges. Juste avant que n'arrivent les premiers spectateurs pour une soirée qui s'annonçait plutôt réussie.