A Six-Fours les gens du voyage ont occupé le stade Fernand Sastre le 12 juillet. A Sanary ils ont pris place au bois du Colombet le 19 juin et sont restés jusqu'au 11 juillet. L'ancien site de "Péchiney" est toujours occupé et le dernier délibéré de justice leur somme de quitter les lieux avant le 1er août à minuit. Dans le cas contraire ils seront soumis à une astreinte de 50€ par jour de retard et par personne.
Cet été aura ainsi été mouvementé. Au dernier conseil municipal de Six-Fours, Jean-Sébastien Vialatte se félicitait de la gestion de cette arrivée massive: "nous avons pu rendre la caution qui avait été versée par les gens du voyage car ils ont satisfait à toutes les obligations qui leur avaient été imposées." Le stade Fernand Sastre, moyennant quelques travaux (évalués à 6000 à 8000 €), retrouvera en effet sa physionomie antérieure et aucune dégradation volontaire n'est à déplorer.
A Sanary Claude Vincensini (PS) interrogea le maire en fin de séance sur cette question. Ferdinand Bernhard rappela que cette affluence était exceptionnelle dans la mesure où ces caravanes s'installaient habituellement du côté de Fréjus et qu'elles avaient dû, à cause des inondations, trouver d'autres points de chute. Mais il fit part de sa volonté de fermeté en ne cautionnant pas ces incursions avec détérioration du matériel. Et surtout il souligna les problèmes liés à la sécurité comme les risques évidents d'incendie dans les zones boisées.

Qu'en est-il des aires d'accueil ?

Les communes de Sanary et de Six-Fours n'ont pas vocation à recevoir des centaines de caravanes dans la mesure où elles ne sont pas soumises à l'obligation d'aménager une "aire d'accueil de grand passage". Une telle aire est prévue du coté d'Hyères. Sur Six-Fours TPM devrait mener à bien l'aménagement prochain d'une aire d'accueil dans la zone des Playes, derrière l'autoroute. Mais l'accueil se limitera à 30 caravanes. A Sanary Ferdinand Bernhard rappela que le futur terrain d'accueil ne pourrait être construit qu'après validation du Plan Local d'Urbanisme en fin d'année. Encore une fois il ne s'agira que de 30 places. Nous sommes bien loin de la centaine de caravanes arrivées en juillet. Le sujet n'est pas simple. La loi du 5 juillet 2000 relative à l'accueil et à l'habitat des gens du voyage prévoit dans chaque département l'élaboration d'un schéma départemental d'accueil et la réalisation d'aires d'accueil destinées aux populations itinérantes. Trente-sept communes dans le Var sont concernées. La commune peut réaliser et gérer elle-même l'aire d'accueil sur son propre territoire ou transférer sa compétence d'aménagement des aires d'accueil à un Etablissement Public de Coopération Intercommunale. Que ce soit Six-Fours ou Sanary le schéma ne stipule pas l'obligation de construire plus de trente places. Le sujet n'est pas évident à traiter d'autant plus que les maires doivent aussi tenir compte de leurs habitants, pas vraiment enclins à l'accueil de ces populations itinérantes. Les dernières déclarations de Nicolas Sarkozy ne risquent pas d'apaiser la situation et risquent de conforter certains dans leurs jugements. Sur Six-Fours, un membre du groupe des gens du voyage nous confiait: "on ne nous aime pas: dès qu'il y a un vol, vous pouvez être sûr qu'on dira que c'est les gitans". Comme quoi les lieux communs ou les amalgames ne sont pas prêts de disparaître, compliquant notablement l'accueil de ces populations itinérantes.

Au bois du Colombet début juillet.