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Le 31. août 2013 à 12h17

Six-Fours: Affaire du tweet (suite)

Suite à « l'affaire du tweet raciste », le Collectif Dom a adressé une citation directe à comparaître au député-maire Jean-Sébastien Vialatte, le 2 septembre 2013, au Tribunal de Grande Instance de Paris. La Fondation du Mémorial de la Traite des Noirs, qui avait retiré sa plainte et signé à l’Assemblée Nationale le 26 juin un protocole de réparation avec le député, dénonce les « attaques indignes et irresponsables » qui lui sont faites.

Communiqué du Président de la Fondation du Mémorial de la traite des noirs, Karfa Sira Diallo:

Suite à la signature, à l’Assemblée Nationale le 26 juin, du Protocole de réparation du « tweet raciste » du Député Vialatte, la Fondation du Mémorial de la Traite des Noirs (et l’Union Nationale de l’Outre Mer) dénoncent vigoureusement les déclarations scandaleuses de haine et de division du Collectif DOM qui a maintenu sa plainte (déposée 22 jours après le « tweet » le 5 juin) et qui a adressé une citation le Député Vialatte ce 2 septembre au Tribunal de grande instance de Paris.
Ayant décidé de retirer sa plainte en faveur d’une réparation publique et pédagogique, la Fondation du Mémorial (et les associations qui la soutenaient) avait pris l’engagement de respecter la décision de ce Collectif, au motif que les deux logiques ne s'excluaient pas.
Cependant, depuis la signature du protocole de réparation, le Collectif Dom n'a cessé d'attaquer notre démarche en mettant en avant des arguments indignes et irresponsables :
"Monsieur Diallo est-il descendant d’esclave? Non : il n’est donc pas légitime pour conclure un tel accord....On a été vendus une deuxième fois par ceux dont les aïeux nous ont déjà vendus, il y a quelques siècles ?...Il a souvent été dit, que pendant la Traite Négrière, des africains avaient vendu leurs frères et sœurs en échange de verroteries et de colifichets....Force est de constater que, aujourd’hui, quelques statuettes devraient suffire à faire l’affaire...Les descendants d’esclaves sont des ultramarins!" http://blogcollectifdom.com/
Ces propos, qui ne sont ni dérives ni dérapages, sont inadmissibles et insupportables pour tous ceux qui s’engagent pour un travail de mémoire apaisé et partagé.
Dans une logique de mauvaise foi, d'instrumentalisation et de concurrence mémorielle, le collectif Dom s'attaque ainsi à la mémoire d'un crime contre l'humanité qui appartient à tous: blancs et noirs, jaunes et arabes, africains et ultra-marins.
Sans être dupes de l’opération de récupération de l’émotion suscitée par le « tweet raciste » du Député Vialatte, la Fondation du mémorial de la traite des noirs (et l’Union Nationale de l’Outre Mer) condamnent fermement cette incitation à la haine, à la division et à la méfiance entre les citoyens français de toutes origines.
En dressant les français les uns face aux autres, ces déclarations, opposées aux valeurs républicaines, sèment le trouble et la division et par conséquent peuvent tomber sous le coup de la loi.
L'action de réparation anti-raciste inédite que nous avons menée exige, autant une nécessaire pédagogie reposant sur l'enseignement de pères comme Mandela ou Césaire, qu'une détermination à traquer jusqu'en notre sein toute attaque contre notre universelle mémoire.
Le Protocole de réparation : parrainé par Françoise Vergés chercheuse et par Doudou Diène (ancien directeur du projet la route de l’esclave de l’Unesco), le protocole de réparation a été signé par le Député Vialatte le 26 juin à l’Assemblée Nationale.
Elle a été soutenue par les associations suivantes : Coeur Soleil, la Fédération des Associations Africaines et Créoles, l'Union Nationale de l’Outre Mer et le CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires).