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Les cafés, brasseries, restaurants attendent les clients qui arrivent tout doucement. Au cœur de l'été, on ne se presse pas. Par contre, tout au long du port, les artisans, eux, montent leurs tréteaux. Devant la mairie, le carré des artistes est en train, lui aussi, de voir s'installer les chevalets.Tout est calme, serein. Le peu de passants se promène gentiment aux derniers assauts d'un soleil qui promet une belle fin de journée.

Le marché nocturne

Comme tous les ans, Sanary propose aux passants son marché nocturne, des créations d'artistes et artisans qui, soulignons-le, sont tous de la région, la Chine et Taïwan ayant été bannis de ce marché, le but étant de favoriser, les "vrais" créateurs régionaux, de les faire connaître et de les aider à vivre de ces beaux métiers qui doivent perdurer. Ainsi passe-t-on des senteurs des savonnettes à celle de la lavande, des savonnettes de toutes tailles, multicolores, comme ces petits paniers tressés renfermant les fleurs de ces odorantes lamiacées. Bijoux, céramiques et poteries, luminaires et objets en bois ou en divers métaux, provençaux ou design, tissus, plumes...Il y en a vraiment pour tous les goûts, pour toutes les bourses.

Un carré dédié aux artistes

Du côté du carré des artistes, situé sur le parvis de la mairie, on reste un peu sur sa faim. Quelques œuvres exposées, qu'elles soient provençales ou plus modernes, rien de vraiment significatif ou révélateur, mais on y échange volontiers en toute simplicité et dans une atmosphère conviviale.
Peu à peu la nuit tombe, le port s'anime, les terrasses font le plein, les gamins se baladent tous une glace à la main et les artisans attendent les clients.

Regard et hésitations

Les clients qui se font rares d'après quelques exposants questionnés, unanimes pour dire que si la foule est là, dense, si le client s'arrête et s'intéresse, il a du mal à se décider à ouvrir son porte-monnaie.
"Avant - nous dit l'un d'eux - le client s'approchait et s'il avait le coup de cœur, c'est tout juste s'il demandait le prix de l'objet. Il se décidait vite. Aujourd'hui, il regarde, va voir plus loin, revient, quelquefois demande si l'on peut baisser le prix. Il calcule beaucoup plus, il hésite et veut voir tous les stands avant de se décider. On sent que la crise est là".
Une crise qui accompagne tout ce qui, aujourd'hui, devient superflu. Et le plaisir d'acheter, de se faire plaisir est estompé par le besoin et le choix à faire : une glace pour les gamins ou une bague pour madame ? Un petit objet décoratif ou un coup à boire ? Tout est calculé et l'achat compulsif devient rare.
Un autre artisan se plaint aussi du fait que l'heure gratuite de parking se limite aujourd'hui à... un quart d'heure !
"Que voulez-vous que les gens fassent d'un quart d'heure de gratuité - nous dit ce vendeur - le temps de garer la voiture, le quart d'heure est passé. Alors les gens hésitent à venir passer deux, trois heures ou alors se garent très loin de là, ce qui décourage certains..."
L'on voit donc que si l'atmosphère est aux vacances, elle est à l'heure des vacances réfléchies et pensées, l'essentiel étant la baignade qui reste gratuite, le plaisir des enfants, celui des parents passant après.

Il est maintenant 21h. Sanary s'éveille, s'allume, les passants passent, de plus en plus nombreux, regardent et continuent leur promenade.