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Le plus difficile... c'est de pousser la porte et d'oser demander. C'est de se sentir à nu quand on avoue que l'on ne s'en sort plus; c'est ce sentiment d'échec lorsqu'après des années de travail, la retraite ne permet pas de vivre; c'est pour les jeunes cet horizon bouché de CDD précaires à temps partiel; c'est la fin des droits pour les chomeurs longue durée; c'est la misère quand on élève seule ses enfants, quand un seul salaire ne suffit pas; ou bien encore les loyers qui augmentent mais pas les salaires...
Ce matin à Six-Fours les dix bénévoles des Restos du Coeur enregistraient déjà 125 personnes inscrites. 125 personnes qui n'ont pas eu d'autre choix que celui de pousser la porte du petit local situé avenue de la République. Les mardis et vendredis, de 9h à 11h30, les bénévoles distribuent les repas, mais pas seulement. Ils accueillent, écoutent, sourient et déculpabilisent: «cela peut arriver à chacun de nous » disent-ils. Tous sont régulièrement formés : formation à l'inscription, à l'écoute, à l'accueil, à l'hygiène. Tous consacrent au moins trois demi-journées par semaine à ces personnes en difficulté qui, parfois, s'enfoncent dans la «grande» difficulté.
« Certains retrouvent du travail et s'en sortent, nous dit Katy, sept ou huit familles l'an dernier. Aujourd'hui ils apportent des dons parce qu'ils sont passés par là, parce qu'ils savent ».
Beaucoup de solidarité ici, nous dit-on: la Mairie finance les locaux, les charges, les réparations des installations, les photocopies et la mise à disposition d'une camionnette et son chauffeur. Les Six-Fournais donnent aussi spontanément et une boulangerie apporte pain et viennoiseries. Les bénévoles sont très reconnaissants.
Mais tout ça ne suffit pas. Alors en décembre, un nouveau CD retraçant ces 20 dernières années des Restos du Coeur sera à la vente pour assurer la campagne d'hiver nationale qui s'annonce difficile. Une bonne idée de cadeau pour ceux qui ont la chance de fêter Noël au chaud, n'est-ce pas?