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Le 16. mai 2012 à 15h00

Six Fours Polémique Divorce consommé entre le Pays six-fournais et le RC six-fournais

Mardi soir, le rugby club du Pays six-fournais a tenu une assemblée générale extraordinaire pour modifier ses statuts concernant ses obligations fédérales vis-à-vis du RC Six-Fournais et acter le refus de la fusion.

Christian Arnaud et Eliane Cayol, présidents du rugby club du Pays six-fournais.

Christian Arnaud et Eliane Cayol, présidents du rugby club du Pays six-fournais.

Le rugby à Six-Fours n'est pas un long fleuve tranquille, depuis plusieurs années déjà. Et aujourd'hui le Pays Six-Fournais, club de formation de jeunes, a officialisé son "divorce" avec le RC Six-Fournais, club d'adultes. Opposer les deux clubs serait simpliste, mais visiblement il y a des incompatibilités d'humeur entre les dirigeants des deux clubs, même si les deux co-présidents du Pays six-fournais déclarent qu'ils souhaitaient par "cette assemblée générale extraordinaire démontrer que nous sommes représentatifs de la volonté de l'ensemble du club et que cette situtation n'est pas la résultante d'un conflit de personnes". Le refus de la fusion se base sur "un projet sportif différent", "le risque de perte de l'autonomie décisionnelle et financière", et les risques encourus par "l'école en cas de dépôt de bilan de l'association".
Pour mémoire, le RC Six-Fournais présidé par Pierre-Yves Prolhac avait fait une demande auprès du club et de la mairie pour proposer une fusion, afin de répondre aux exigences de la fédération. Cette demande déclencha la colère du côté du Pays Six-Fournais qui se sentit aussi moins suivie par la municipalité, même si le maire ou l'adjoint délégué aux sports n'ont pas pris officiellement position, si ce n'est autoriser la création d'une nouvelle école de rugby devant leur refus de fusion.
Mardi soir, devant un peu moins de 30 personnes, Christian Arnaud et Eliane Cayol ont voulu expliciter les raisons du refus tout en montrant qu'ils n'étaient pas seuls, notamment avec le soutien du staff ou des parents; ils ont récemment distribué des tracts de soutien, qu'ils comptent remettre au député-maire. L'inquiétude est aussi de savoir comment la commune décidera de délivrer les créneaux si l'école du Rc Six-Fournais voit le jour: est-ce que le Pays six-fournais aura moins de créneaux, est-ce qu'il faudra partager les terrains? Le flou règne à bien des niveaux.

Ce qu'il s'est dit durant cette assemblée générale extraordinaire


Christian Arnaud et Eliane Cayol ont modifié l'article trois des statuts qui stipulait que le "Rugby club du Pays Six Fournais étant la seule école de rugby de la commune l'association s'engage à ce titre à remplir les obligations fédérale du club sénior et à ne pas avoir d'équipe seniors". Le club ayant pris acte de la création d'une nouvelle école, désormais le RC du Pays six-fournais "est dégagé des obligations de mise en conformité du Rugby Six Fournais vis à vis des obligations sportives exigées par la fédération Française de Rugby et qu'elle est aussi désormais libre de créer une équipe sénior". Toutefois Christian Arnaud dira: "on n'a pas pour ambition de faire concurrence au RC six-fournais et monter une équipe senior, mais on sait que les juniors nous en ont fait la demande, on verra, on se laisse cette possibilité".
Il fut ensuite question de la fusion, Christian Arnaud avançant: "depuis l'arrivée en 2010, en provenance du club d'Ollioules, du nouveau président, Pierre Yves Prolhac, il n'a eu de cesse de demander une fusion des deux clubs. Nous avons répondu à maintes reprises que notre club axé sur la formation des jeunes désirait conserver son indépendance sportive, financière et juridique, tout en rappelant qu'on était toujours favorable et prêt à remplir les obligations sportives Fédérales du Rugby Club Six Fournais". Il fera état des rendez-vous avec l'adjoint aux sports et le député-maire, affirmant que le RC Six-Fournais effectuait des "mensonges par omission" au niveau des reglements fédéraux, pour imposer une fusion. Or Christian Arnaud a réaffirmé que "les règlements n'ont pas changé et que le RC du Pays Six Fournais avait toujours la possibilité de remplir les obligations sportives du RC Six Fournais, même s'ils accèdent à la Fédérale 2". Il fera état d'une conversation téléphonique avec Alain Doucet, secrétaire de la FFR, qui lui aurait promis de lui signifier par écrit ce qu'il en était de la réglementation, à savoir que rien n'aurait changé.
Mais il explicita ce refus pour plusieurs raisons. On n'évoquera pas certaines d'entre elles car, parfois, on flirta avec la ligne jaune, et inutile de souffler sur des braises déjà bien chaudes: "Monsieur Prolhac ne tient pas compte du projet sportif du RC du Pays Six Fournais et nous estimons que ses ambitions sportives ne sont pas basées sur une analyse du niveau sportif de nos jeunes mais sur ses ambitions personnelles. Cela à pour effet d'écarter les jeunes formés au club de la pratique dans l'équipe élite du club et de rendre beaucoup plus difficile au RC du Pays Six Fournais de remplir les obligations sportives du RC Six Fournais".
Au niveau de l'autonomie décisionnelle et financière en cas de fusion: "monsieur Prolhac, dans son projet de fusion, nous propose une présidence de l'école de rugby et une gestion financière indépendante. Chacun doit savoir qu'une association n'a qu'un président et que tous les autres postes ne sont que des postes d'organigramme sans pouvoir décisionnel. La séparation de comptes bancaires en interne, même si elle est conventionnée, n'apporte en rien la garantie d'une autonomie financière. Au regard de la loi l'association n'a qu'une trésorerie et qu'un seul bilan".
Il aborda ensuite les dangers d'un dépôt de bilan, le flou autour des finances "on sait aujourd'hui que de l'argent circule dans le rugby et qu'il y a plusieurs zones d'ombre reglementaires en ce qui concerne l'assujettissement aux charges sociales..."
Toutefois malgrè le refus, le club n'entend pas couler le RC Six-Fournais, et pourrait revoir certaines de ses positions s'ils n'arrivait pas à monter son école de rugby, comme poursuivre une entente comme aujourd'hui "mais compte tenu de ce qui s'est passé, les conditions ne pourraient être les mêmes". Mais Christian Arnaud a tenu à insister sur ce point, preuve qu'on imagine mal une nouvelle cohabitation: "monsieur Prolhac, néo Six Fournais, ne peut revendiquer toute l'histoire de ce club créé en 1933 pour satisfaire ses ambitions personnelles. Nous aimons ce club dans lequel nous avons été précédemment co-présidents et dirigeants et en aucun cas nous ne lui voulons du mal. Nous respectons les joueurs et ne les priverons jamais pour des raisons de conflits de personnes. Il n'a pas le monopole du coeur pour le Rugby club Six Fournais".
Quant aux Pays Six-Fournais, un nouveau rendez-vous est prévu, cette fois début juin pour une assemblée générale ordinaire, et le renouvellement du bureau.

D.D, le 16 mai 2012

Autres photos:

L'assemblée générale extraordinaire.
L'assemblée générale extraordinaire.