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L'eau courante est arrivée à Six-Fours il y a soixante ans à peine. Même au centre-ville, on allait la chercher à la fontaine de la place des Poilus. On lavait donc son linge au lavoir. Les hommes pouvaient aider les femmes à y amener le linge, mais les lavoirs étaient réservés aux seules femmes.

Jour de lessive

A l'occasion des Journées européennes du patrimoine, Isabelle Delmas et Rose ont lavé du linge d'époque au lavoir de la Maison du Cygne en expliquant leurs gestes aux curieux venus nombreux. Tuile au fond du seau pour ne pas le boucher, l'eau parfumée au thym ou au romarin, le battoir offert, comme la quenouille, à la mariée lors de ses noces…

La bugade, de « bugado » en provançal, durait une journée car le linge devait bouillir longtemps, puis refroidir. On lavait le blanc à la cendre de bois de vigne ou cèdre. Dans la lessiveuse avec son champignon, on coinçait le linge avec une araignée: en premier les draps et les nappes, puis les torchons et en dernier le petit linge comme les mouchoirs. « Dans la machine à laver on n'arrive pas à avoir du linge blanc ! », a affirmé Isabelle Delmas. Les présents réagissaient en évoquant leurs propres souvenirs. A l'évocation de l'eau de javel par un membre du public, elle a poussé un cri d'horreur : « Pas sur mon linge ! Rien de tel si vous voulez le désintégrer ! »

Savoir-faire d'antan

L'adjointe à la culture Dominique Ducasse n'en perdait pas une miette : « J'ai beaucoup appris. Etant parisienne, je ne savais pas comment on lavait le linge d'antan. Cela intéresse les gens à l'ère de la machine à laver. Les Journées européennes du patrimoine mettent à l'honneur les monuments bien sûr, mais également les savoir-faire qui font partie intégrante du patrimoine de la Région. »

Dimanche, les Journées du Patrimoine continuent à la Collégiale avec les chants et danses de Lou Raïoulet à partir de 14h30.

L'adjointe à la culture Dominique Ducasse à droite, Gérald Lerda, Isabelle Delmas et Rose en costume.